Journal C'est à dire 231 - Avril 2017

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Maîche Maxime Lambert, auteur-compositeur-interprète

En bref…

l Sclérose La Fondation A.R.S.E.P. - Fon- dation pour la recherche sur la sclérose en plaques - orga- nise une campagne nationale de sensibilisation et de collec- te à l’occasion de la Fête des Mères. Tous les commerçants sont ainsi appelés à se mobi- liser en déposant une tirelire sur leur comptoir au profit de la recherche du 20 mai au 4 juin. Cette année, Morteau partici- pera à cette grande action soli- daire. Des bénévoles sillonnent actuellement la ville à la recherche de boutiques parte- naires. Huit commerces sont déjà mobilisés et de nouveaux les rejoindront. Renseignements au 01 43 90 39 39. l Livre Vient de paraître aux éditions du Sékoya, “Pour le meilleur et contre le pire en Bourgogne- Franche-Comté” de Jean-Clau- de Duverget. La fusion de la Franche-Comté et de la Bour- gogne a-t-elle prouvé son uti- lité ? Quelles sont les incerti- tudes pour l’avenir ? Est-il pos- sible de faire émerger une nou- velle identité ? Si oui, sur quels fondements reposera-t-elle ? Ce qui pourrait renforcer la cohé- sion de la nouvelle région l’em- portera-t-il sur ce qui pourrait la diviser ? 20 euros en librairie.

Guitare en bandoulière, Maxime Lambert, 18 ans à peine, poursuit sa route de musicien ama- teur. Ne se contentant pas de reprendre les mor- ceaux de ses chanteurs préférés, il écrit, com- pose et interprète ses propres textes.

D u haut de ses 18 ans, Maxime Lambert affiche déjà plus de dix années de pratique de la musique. “J’ai commen- cé à 6 ans en jouant de la bat- terie” se souvient le jeune hom- me qui, à part une grand-mère pratiquant occasionnellement l’accordéon, n’avait dans son entourage aucun autre musi- cien. Pourtant, passé rapide- ment à la guitare qui lui convient mieux, il prend très vite beaucoup du plaisir à jouer comme Saez ou Louise Attaque. Ces années d’apprentissage lui permettent aussi de se produi- re pour les premières fois en public lors des auditions annuelles de son école de musique. Sans trop de stress et avec déjà une assurance remar- quable. Aujourd’hui, les scènes ne sont plus les mêmes, le public non plus. Et le jeune artiste lui- même a bien grandi n’hésitant et va se perfectionner auprès de professeurs de musique, à Cernay- l’Église notamment, et en écoutant des groupes

pas à se dévoiler un peu plus avec ses propres textes. Depuis l’adolescence, Maxime avoue que la musique a pris de plus en plus de place dans sa vie. Il joue beaucoup plus, aime faire des reprises. “J’ai une pré- férence pour ce qu’on appelle les chansons à textes” confie-t-il, ce qui va sans doute le faire aller encore un peu plus loin dans sa passion en ne se contentant pas de jouer mais en écrivant et com- posant ses propres morceaux. “Mon thème principal, c’est avec le temps lui permettra enco- re c’est certain d’alimenter ses créations. Il entend aussi se per- fectionner encore technique- ment dès qu’il aura obtenu son Bac littéraire en fin d’année sco- laire : “Je vais suivre des cours en Fac de musicologie à Stras- bourg en me spécialisant dans les musiques actuelles.” Ce cur- sus pourrait le mener à deve- nir comme il l’espère critique l’amour avec ses joies et ses peines” confesse- t-il pudiquement, admettant s’inspirer de son propre vécu qui

En plus de quelques reprises, Maxime interprète désormais ses propres chansons.

Prendre du plaisir, à son rythme.

musical tout en continuant bien entendu à se produire sur scè- ne comme il l’a déjà fait à Port- Lesney ou à Tavaux dans le Jura, en Suisse ou plus récem- ment à Maîche en première par- tie d’une autre artiste locale,

Marion Roch. Un rythme et une progression qui lui conviennent parfaitement. Pas question par exemple de se présenter à une quelconque émission de télé- réalité génératrice de stars sou- vent éphémères. Maxime pré-

fère prendre du plaisir à écri- re, composer et jouer sur des petites scènes locales, régio- nales… et l’avenir décidera du destin de cet artiste plein de promesses. n D.A.

Charquemont

La Liberté, plus qu’un café, un symbole ! Avant la fin de l’année, le café de la Liberté reprendra vie pour le plus grand plaisir de tous dans cette ville où ce café a une place à part. Pas seulement par sa situa- tion centrale mais aussi par son histoire hors du com- mun digne des meilleurs scénarios !

se et donc le café définitivement rayé du paysage local après des mois de silence des “chouans” qui semblaient résignés… Stratégie gagnante pour ces derniers qui justement comp- taient sur la baisse de vigilan- ce de l’ennemi républicain. Les catholiques ont discrètement et lentement préparé leur contre- attaque, construisant dans le secret d’une grange un petit chalet facile à déplacer. Cette fameuse nuit, le champ étant libre, ils vont le charger sur des voitures à cheval et aller pla- cer la rudimentaire baraque à l’emplacement même de l’an- cien café. Aux premières lueurs du jour le lendemain matin, c’est évi- demment la stupeur chez les habitants, en particulier les républicains qui découvrent la maisonnette et, sur la terrasse de celle-ci, quelques personnes prenant fièrement un verre au vu de tous. La Liberté a repris sa place, son nom et son acti- vité, de façon provisoire dans cette cabane sortie de nulle part avant que le bâtiment soit reconstruit l’année suivante pour prendre l’aspect que tous lui connaissent aujourd’hui. n

S itué au cœur de la cité horlogère de Charque- mont, le café de la Liber- té est à égale distance de l’église et de la mairie. Des symboles qui sont justement au centre de la rivalité opposant au début du siècle dernier “les rouges”, républicains convain- cus et “les blancs”, fervents catholiques. La France vient de vivre dans la douleur les suites de la loi de 1905 de sépara- tion de l’Église et de l’État avec l’inventaire qui a suivi. Les cam- pagnes notamment sont en ébul- lition et les deux camps très remontés. Un climat tendu dans lequel l’histoire du café de la Liberté va s’avérer particuliè- rement cocasse. En 1912, la bâtisse qui abrite le café est détruite par un incen- die. C’en est donc fini de ce lieu de rendez-vous du parti conser- vateur situé juste en face de la mairie tenue, elle, par les répu- blicains qui vont tout faire pour empêcher la réouverture de l’établissement. Il suffisait de gagner du temps puisque la licence d’exploitation du café devenait, selon la loi, caduque au bout d’un an.

Sur le terrain, les républicains veillent à ce que les travaux ne soient pas entrepris et sont plu- tôt confiants en voyant appro- cher le 21 avril 2013, date anni- versaire du sinistre. La sur- veillance est discrète mais per- manente, de jour comme de nuit, pour mettre à mal la moindre tentative de reconstruction. Dans la nuit précédant la date fatidique, les rouges quittent les lieux, sentant la victoire acqui-

Avant sa reconstruction, le café a été remplacé par un chalet pour conserver sa licence.

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