Journal C'est à dire 231 - Avril 2017

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Des passionnés du patrimoine au pied du mur Ils ont longtemps fait partie du paysage : les murs en pierres sèches sont devenus tellement rares dans les campagnes du Haut-Doubs qu’ils en deviennent des éléments du patrimoine que des passionnés veulent sau- vegarder en les réhabilitant. Un travail fastidieux entrepris par une Laval-le-Prieuré

“D epuis des années, les pratiques agricoles font que ces murs en pierres sèches ont disparu” déplo- re Marie-Joseph Vermot, pré- sidente de l’association Murs et Murgers basée dans le hameau de Grandfontaine à Fournets- Luisans. Une amoureuse de la campagne franc-comtoise qui ne pouvait se résoudre à voir

tènement” précise la présiden- te, expliquant que pour par- venir à mener à bien ces tra- vaux, toutes les bonnes volon- tés sont les bienvenues. “Nous travaillons sous forme de chan- tiers-écoles où nous nous entrai- dons et nous apprenons les uns des autres.” C’est le cas dans ce village des bords du Dessoubre où le chemin en pierre avec ses murs de soutènement date sans doute du Moyen-Âge et requiert huile de coude et savoir-faire. “Nous avons débuté ce chantier à l’automne dernier par de gros travaux de défrichement et nous nous réunissons désormais sur place une fois par mois.” L’une des difficultés consiste à trou- ver des pierres car, souvent, celles d’origine ont disparu pour de multiples raisons. “Ce pas- sage fait partie du sentier de randonnée appelé “Sur les pas pour un total de 500 points lumi- neux répartis autour de 24 postes d’éclairage public.” Avec un matériel qui plus est vétuste, la facture s’élève chaque année à 66 euros par an par point lumineux alors qu’elle est en moyenne de 57 euros ailleurs dans le département. “Nous avons décidé de remplacer en priorité ces lampes énergivores et de mener ce chantier impor- tant sur les deux voire trois années à venir” poursuit le pre- mier magistrat qui évoque un investissement de 245 000 euros subventionné à hauteur de 44 %. “Le but est de diviser la factu- re de consommation annuelle par deux, ce qui va permettre d’amortir ces dépenses en maté-

donc on supprime ces murs qui étaient autrefois la matériali- sation des limites cadastrales.” Pourtant, outre celle utilité administrative, ces construc- tions avaient aussi un réel inté- rêt écologique : “Là où ils sont encore en place, ils ont un rôle important sur la biodiversité avec par exemple un effet de limi- tation de la prolifération des

disparaître ces cordons qui sillonnaient jadis les pâtures. “Ces construc- tions ancestrales ont fait les frais de la mécani- sation de l’agriculture qui aujourd’hui fait

Restaurer de tels murs nécessite une main- d’œuvre nombreuse et motivée.

campagnols évitant ain- si la nécessité de traiter chimiquement.” Restau- rer ces murs là où c’est possible est donc la volon- té de cette association qui œuvre notamment depuis

Un travail de longue haleine.

des mois à Laval-le-Prieuré. “Nous avons été contactés par le président de la communau- té de communes du plateau du Russey dont Laval-le-Prieuré fait partie pour un projet de réhabilitation de murs de sou-

appel à des machines de plus en plus imposantes pour lesquelles ces murs sont des obstacles” regrette-t-elle, évoquant égale- ment l’entretien ce ceux-ci. “On veut une région qui ressemble à la Beauce avec de vastes plaines,

ces murs. Alors elle lance un appel : “Tous ceux que ce patri- moine intéresse peuvent venir sur place au hameau des Cer- neux entre Gigot et Le Luhier sur le territoire de la commu-

ne de Laval-le-Prieuré.” Pour évidemment apporter leur pier- re à l’édifice. n

d’Isenbart” qui relie Le Luhier et le Cirque de Consolation” pré- cise Marie-Joseph Vermot. Avec son équipe de bénévoles, elle sait qu’il faudra encore de longs mois pour redonner vie à

D.A.

Charquemont Coup de projecteur sur l’éclairage public Si nos villes et villages ne sont pas plongés dans le noir chaque nuit, c’est grâce aux lampadaires qui jalonnent les rues. Des équipements qui ont un coût d’autant plus important que le matériel est vieillissant. À Char- quemont, pour baisser la consommation, on revoit

Trévillers L’école dans l’ère du numérique L’informatique et Internet sont aujourd’hui des vecteurs incontournables du savoir. Impossible pour les établissements scolaires de s’en passer, y compris en milieu rural. L’école d’aujourd’hui est connectée et permet de moderniser méthodes d’apprentissage et expériences.

Le directeur Thierry Morel a mis en place un espace numérique de travail pour les ensei- gnants, les enfants et leurs parents.

D epuis des mois, les images envoyées de l’es- pace par Thomas Pes- quet depuis la station inter- nationale montrent l’ampleur de la pollution visuelle que représente l’éclairage de nuit. Comme le continent américain, l’Europe est plus particulière- ment touchée et brille large- ment dans la nuit vue depuis les étoiles… À cela s’ajoutent les moyens mêmes de cet éclai- rage sur lequel le législateur français s’est penché afin de bannir du domaine public les

lampes à vapeur de mercure. Les communes doivent donc s’exécuter et repenser non seu- lement leurs équipements mais aussi leur consommation, ce à quoi va s’atteler la ville de Char- quemont en deux ou trois années.

riel en moins de dix ans.” Cette action s’accompa- gnera non pas d’une cou- pure totale à certaines heures de la nuit, “pour

Une facture divisée par deux.

“Le diagnostic réalisé nous indique une consommation annuel-

des questions de sécurité” , mais par une baisse d’intensité qui va dans ce même sens d’éco- nomies énergétiques comme financières. n

le moyenne de 280 179 kWh par an, soit 28 018 kg annuels d’émission de gaz à effet de ser- re” explique le maire Roland Martin qui poursuit : “Et ce,

A u risque d’enfoncer une porte ouverte, dire que les élèves d’aujourd’hui forment une génération connectée et friande d’écrans de toutes sortes est une réalité. L’Éducation Nationale ne peut pas igno- rer ce phénomène, et, comme elle est passée jadis des porte- plume aux stylos ou des ardoises aux cahiers, elle se doit d’adapter ses équipements et outils pédagogiques. Autour du collège Mont-Miroir à Maîche, classé “numérique” par l’institution, les écoles sont donc invitées à s’équiper. “ Pour Tré- villers, la malle avec 15 ordi- nateurs-tablettes, un poste prin- cipal et l’équipement wifi a eu un coût d’environ 8 000 euros subventionné à 50 %” explique le maire Gérard Mauvais qui n’a pas hésité à accepter cet investissement pour les 5

classes et 121 élèves que comp- te l’école. Un effort apprécié par le directeur Thierry Morel qui en plus de ces appareils utili- se avec élèves et enseignants un espace numérique de tra- vail. “C’est évident que travailler avec de tels outils intéresse plus et motive davantage les élèves qui souvent disposent de tablettes, ordinateurs et téléphones à la maison” constate le directeur. “Les recherches d’informations se font maintenant sur Inter- net et plus dans des encyclopé- dies papier.” Au-delà des tablettes elles-mêmes, il est donc important de proposer aux élèves du contenu. Avec ses col- lègues enseignants, Thierry Morel a donc mis en place un Espace Numérique de Travail (E.N.T.), véritable classe vir- tuelle utilisable tant pendant les heures de cours qu’en dehors

du temps scolaire : “Les élèves peuvent s’entraider en échan- geant des messages entre eux ou contacter leur professeur, ce qui est aussi possible pour leurs parents. Ils ont aussi accès à des documents dans une média- thèque que nous alimentons.” Multidisciplinaire, cet espace est aussi l’occasion pour les adultes d’expliquer aux jeunes utilisateurs les règles et dan- gers éventuels d’Internet. “Nous devons les mettre en garde sur ce qu’ils peuvent voir en ligne et sur l’utilisation des réseaux sociaux bien sûr.” Instruire et prévenir. Sans oublier que le web est avant tout un outil extraordinaire : les élèves de Trévillers ont ainsi pu assister il y a quelques jours à une conférence de Thomas Pesquet diffusée en direct depuis la sta- tion internationale en orbite autour de la Terre. n

Dans les nouveaux lotissements, des lampadaires avec ampoules à leds ont déjà été installés.

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