Journal C'est à dire 231 - Avril 2017

36

P A Y S D E P I E R R E F O N T A I N E

Le village fait sa transition Loray Loray investit dans une chaufferie-bois capable d’alimenter la mairie, l’école et le presbytère qui devient une salle socioculturelle. Livraison en novembre.

L e cœur de village n’a jamais aussi bien por- té son nom à Loray. Il bat aux sons des coups de marteaux et bientôt aux sons des rires des Loretains venus y passer un moment. Derrière l’église et en face de la mairie, la commune propriétaire a lan- cé le chantier du mandat : la rénovation et la transformation de l’ancien presbytère en salle socioculturelle. “C’est effecti- vement un de nos grands pro- jets, confirme Claude Roussel, le maire. C’est un bâtiment stra- tégique au cœur du village qui n’était pas valorisé. Nous avons choisi de créer une salle socio- culturelle et trois logements en locatif dont un pour les per-

Le réseau de chaleur alimentera

également l’école indique Claude Roussel, maire de Loray.

sonnes à mobilité réduite.” Avec ce projet, la commune a pensé tout son système de chauf- fage en partant d’un constat simple. Vétuste, la chaufferie fioul qui alimentait à la fois l’école et la mairie devait être changée. “Avec la rénovation du presbytère, nous nous sommes interrogés quelle était la meilleu- re solution pour chauffer ces bâtiments proches les uns des autres” précise le premier magis- trat. Après étude d’un cabinet valdahonnais, c’est une chau- dière à granulés bois qui a été retenue. Elle alimentera dès la rentrée l’école et la mairie, puis le presbytère lorsque sa réno- vation sera terminée. L’inves- tissement, subventionné à 80 % grâce à l’appui de la Région, du

Les travaux sur le réseau de cha- leur bientôt terminés.

Département, de l’État, “per- mettra de rationaliser l’équipe- ment tout en trouvant un mode de chauffage plus écologique” explique la mairie qui investit 1 million d’euros entre la trans- formation du presbytère et le nouveau chauffage. Seule l’égli- se n’a pas pu être raccordée au réseau de chaleur qui fonc-

tionnera à plein régime dès l’hi- ver prochain. La salle socioculturelle qui fera également office de salle poly- valente sera livrée en novembre. Les loyers des trois apparte- ments, eux, assureront un reve- nu locatif à la collectivité “et apportera de la jeunesse” concè- de la municipalité après avoir

ont décidé d’harmoniser le ser- vice afin de le rendre égalitai- re pour l’ensemble des 50 com- munes du Pays. Ainsi, 31 com- munes n’ont plus accès au Point d’apport volontaire (P.A.V.). En contrepartie, chaque foyer a reçu un bac jaune. “Tout le monde est en porte-à-porte pour les bacs jaunes, ce qui offre un nouveau service. Cela nous évite égale- ment de retrouver par exemple des aspirateurs dans les points d’apports volontaires. Il y avait beaucoup d’incivilités” explique le Pays. Ce nouveau service a forcément un coût. En 2016, un foyer en P.A.V. comme Guyans- Vennes qui payait 120,65 euros d’abonnement. Désormais, il paiera 156,31 euros d’abonne- ment, soit une augmentation de 35,66 euros. Ces cas précis seront donc les plus impactés. 3 800 bacs jaunes ont ainsi été distribués à ces communes dont les nouvelles entrantes (Nai- sey-les-Granges, Charbonnières- les-Sapins…). Concernant la moyenne de déchets produits par les 22 292 habitants, elle est de 620 kg par an et par habi- tant (tous déchets confondus). “L’achat de bacs jaunes pour tous les habitants et les P.A.V. devenus inutiles, c’est le contri- buable qui paie” résume l’ha- bitant de Loray, amer. Si beau- coup trier n’a pas eu l’effet escompté pour le porte-monnaie de ce dernier, son geste a contri- bué à préserver la planète. n installé non loin de l’église une aire de jeux pour les enfants. Loray se met à la page. Un déve- loppement voulu en douceur. À court terme, 22 parcelles de ter- rain seront proposées à la ven- te dans ce village situé à deux pas de la route des Microtech- niques, à mi-chemin entre Val- dahon et Morteau. n E.Ch.

Le presbytère en passe d’être transformé en salle socioculturelle.

Le prix des poubelles augmente, le système “incitatif” mis en cause Taxes Le Pays des Portes du Haut-Doubs ajuste à la hausse le tarif des poubelles pour répondre à l’augmentation du coût des traitements des déchets. La fin des points d’apports volontaires dans certains villages entraîne une aug- mentation de 35,66 euros.

Le tarif 2017 pour les habitants du pays des Portes du Haut-Doubs.

T riez et votre facture baissera. Toutes les col- lectivités - et pas seu- lement celle de Pierre- fontaine-Vercel - ont insisté auprès des habitants à ne pas jeter n’importe quoi dans les poubelles au risque de voir la facture exploser. Après 5 ans d’exercice, des habi- tants s’interrogent, à l’image d’un habitant de Loray, très bon

“trieur”, au moment où le Pays des Portes du Haut-Doubs aug- mente pour les particuliers le prix de l’abonnement (156,31 euros, soit une hausse d’1,35 euro) et une hausse de 35,66 euros pour les communes en Point d’apport volontaire (P.A.V.). Les professionnels sont concernés avec 169,84 euros d’abonnement, soit + 10 euros. “Le budget déchets - environ

2,2 millions d’euros - doit être à l’équilibre. C’est la loi. L’ajus- tement des tarifs est relatif au coût des traitements des déchets qui augmente” argumente la col- lectivité qui a négocié avec la société C.O.V.E.D. la prestation de service pour les années futures. Rappelons que la com- munauté de communes a accueilli de nouvelles communes (en raison de la loi N.O.T.R.E.). Sans adapter ses prix à l’évo- lution des coûts, “le déséquilibre serait de l’ordre de 50 000 euros.” Un argument qui ne convainc pas notre habitant de Loray. Il remet en cause le système de calcul : “Depuis la mise en pla- ce de la grille tarifaire de 2013, la redevance incitative n’est tou- jours pas équitable et sans aucun rapport avec la production de déchets puisque le prix de l’abon- nement est identique quel que soit le volume du bac (même abonnement pour bac de 140 litres qu’un 1 000 litres) ! Plus on a de déchets, moins on paie,

cule le riverain de Loray. Chaque cas est particulier. Si ce foyer est “désavantagé finan- cièrement” , d’autres comme les familles nombreuses profitent de la grille tarifaire du Pays des Portes du Haut-Doubs. Une famille nombreuse ne paye pas

comme le montre le prix au litre. Le passage se fait tous les 15 jours depuis le 30 juin 2014 et les prix ont augmenté. Nous n’avons pas le choix du bac, pour 1 à 3 personnes, on nous impo- se un bac de 140 litres. Le prix de la levée supplémentaire n’est

plus de 200 euros par an indique le service des déchets de Pierrefon- taine-Vercel. Il faut donc tout peser. Politique- ment, la collectivité admet que sa tarifica-

pas dissuasif : 1,66 euro. Nous sommes deux et nous présentons le bac 6 à 7 fois dans l’année et on paie autant que les autres ménages. En me comparant à Morteau,

“Plus cher que Morteau.”

tion est “moins incitative que d’autres.” “C’est quoi une famil- le nombreuse d’abord ? , s’in- terroge le Loretain. Une famil- le nombreuse à Morteau peut très bien avoir une poubelle de 120, 180 litres puisque la pou- belle n’est pas imposée comme chez nous. La C.C.P.P.V. produit moins de déchets par habitant que le Haut-Doubs et on paie plus cher.” Depuis janvier 2017, les élus

je paie 70 % plus cher. Si je prends 80 litres x 18 levées = 1 440 litres pour 103 euros en 2017. Pour la grille de la com’com de Pierrefontaine-Ver- cel, 140 litres x 12 levées = 1 680 litres pour 156,31 euros d’abon- nement + (12 x 1,66) = 176,23 euros. Il y a donc une différence de 240 litres pour le nombre de levées minimales… soit 71 % plus cher qu’au S.M.E.C.O.M. de Morteau” cal-

Le tarif pour la communauté de communes du Val de Morteau.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online