Journal C'est à dire 210 - Mai 2015

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D O S S I E R

LA RURALITÉ ABANDONNÉE ?

Rémunération fixe + variable, véhicule de fonction Une expérience réussie dans le commerce est souhaitée 1 CONSEILLÈR(E) COMMERCIAL(E) AUTOMOBILE (VN-VO) Afin de compléter nos équipes sur les sites de Maîche et morteau, NOUS RECHERCHONS : MAÎCHE - 2, Avenue Leclerc - Tél. 03 81 64 00 12 MORTEAU - 40, Rue de la Louhière - Tél. 03 81 68 55 20

1 CARROSSIER H-F AUTOMOBILE

Rémunération motivante - Expérience souhaitée

POSTES À POURVOIR DE SUITE Envoyez CV + lettre de motivation par courrier, à l’attention d’Eric SOARES.

Moins bien dotés financièrement que les villes, orphelins de leurs services publics et souvent éloignés des principaux centres de décisions et administrations, les villages se sentent aban- donnés. Pas assez peuplés peut-être pour inté- resser le pouvoir ? Pour se faire entendre, c’est bien souvent dans les urnes que ce sentiment d’abandon se traduit… État des lieux.

Services publics Des services qui s’en vont, c’est la République qui recule

Un inventaire à la Prévert pourrait résumer à lui seul ce que vit le monde rural aujourd’hui. Des territoires qui voient régulièrement partir leur poste, leur école, leur trésorerie… avec un sentiment de n’être plus que des citoyens de seconde zone mais pourtant toujours autant sinon plus encore contribuables.

É lément central de la vie des villages, l’école, dont la fer- meture est souvent vécue comme un traumatisme par les élus et la population. Ces dernières années, Cernay-l’Église et Le Bizot ont perdu leur classe unique condamnant leur ancien- ne salle de classe à se figer dans le temps, tel un musée du pas- sé, quand l’école était encore un poumon dans la commune. La fermeture d’une classe, même si l’école subsiste, est elle aus- si ressentie comme une injus- tice. L’exemple récent de Tré- villers en dit long sur

main et parfois avec mépris les efforts consentis par les col- lectivités pour équiper et remettre à neuf leurs écoles ou leur politique de développement pour attirer de nouvelles familles. Le constat pourrait s’étendre aux collèges où com- me à Saint-Hippolyte, on lais- se certes subsister le site mais en le fusionnant avec celui de Pont-de-Roide, sous le même nom et le même numéro d’établissement. Inquiétant, for- cément inquiétant. L’école qui s’en va, c’est un peu la République qui se retire des campagnes. Ne reste plus alors souvent que la mairie avec ses

l’amertume des élus : “L’humain n’intervient pas dans les chiffres” s’est vu rétorquer le mai- re qui défendait le dos- sier à Besançon avec ses collègues. Après une

élus de proximité, des hommes et des femmes à tout faire. Et voilà que dans les tuyaux législa- tifs une loi propose une nouvelle organisation ter- ritoriale de la dite Répu-

Un collège d’abord mis en réseau avec celui de la ville voisine puis fusionné n’est-il pas en danger à plus ou moins long terme ?

Le maire comme dernier symbole.

ments intercommunaux se sub- stitueraient peu à peu laissant le maire sans pouvoir donc insi- dieusement sans raison d’être. Pourtant, le maire reste l’un des rares sinon le seul homme poli- tique à avoir grâce aux yeux des citoyens. Il y avait bien il y a peu encore le conseiller géné- ral qui à la campagne restait connu de la population, mais maintenant… Le redécoupage

des cantons est passé par là notamment dans le nouveau canton de Maîche qui exclut le secteur de Belleherbe mais se voit rattacher celui de… Bla- mont ! “Charcutage” , “incohé- rence territoriale totale” , “cri- tères décidés par des techno- crates dans des bureaux pari- siens” … Les réactions des élus concernés en disaient long sur leur désarroi. Et que vont donc

en penser au fil du temps les habitants de ces improbables territoires sans cohérence, sans histoire commune, faisant fi des bassins de vie ? Sans sombrer dans les prophéties pessimistes, il est à craindre que les élus départementaux soient jugés trop lointains et que la démo- cratie reculera par une abs- tention croissante ou un refu- ge vers des votes extrêmes. Des

suffrages par sanction qui ajou- tés à ceux acquis par conviction pourraient faire vaciller la Répu- blique. Ce n’est sans doute pas la fusion des régions qui ras- surera les citoyens-électeurs- contribuables. Les mêmes qui voient leur élus s’éloigner tout comme leurs services publics avec qui, au mieux, ils ont enco- re un contact virtuel. D.A.

réforme des rythmes scolaires imposée et souvent mal aimée car difficile à mettre en place, l’attitude de l’inspection d’académie focalisée unique- ment sur sa calculatrice fait grincer des dents. D’autant qu’elle balaie d’un revers de

blique. Ses détracteurs y voient une menace pour l’existence même des 36 000 communes dont une immense majorité n’est peuplée que de quelques cen- taines d’habitants. Depuis des décennies, des projets de fusion ont échoué. Là, les regroupe-

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