Journal C'est à dire 210 - Mai 2015

R E T O U R S U R I N F O

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La folie Lilian ne retombe pas

ÉDITORIAL Cache-misère La réforme du collège adoptée à la “va comme j’te pousse” par le gou- vernement révèle la fébrilité de ce dernier qui n’a pas pris le temps du débat démocratique et tenté de couper l’herbe sous le pied des contestataires. Cette méthode masque à peine le flou qui subsis- te autour du contenu d’une réforme qu’avalent comme une potion amè- re les défenseurs de la qualité. À l’excellence et au mérite, la ministre de l’Éducation préfère l’uniformisation et l’égalitarisme. Certains pourfen- deurs de la réforme qui l’évoquent comme étant annonciatrice du déclin de notre civilisation évidemment se ridiculisent et par la caricature qu’ils font du sujet contribuent à décrédibiliser leur opposition. D’autres plus mesurés, en tout cas plus argu- mentés, ont bien saisi l’esprit dans lequel a été réfléchie cette réforme. Pour Annie Genevard, pourfendeu- se du texte de Najat Vallaud-Bel- kacem, “l’obsession illusoire du “pour tous” a encore frappé.” Au motif que les sections européennes, les classes bi-langues et les langues anciennes ne bénéficient pas à tous les élèves sans exception, alors on les sup- prime. Comme si, dénonce la par- lementaire qui a été dans une vie antérieure prof de lettres, “la réus- site des uns serait responsable de l’échec des autres.” Les idées sur l’interdisciplinarité que veut encou- rager la réforme vont certes dans le bon sens, mais là encore, elles sont prématurées. Car avant de pouvoir travailler en interdisciplinarité, il s’agirait d’abord de maîtriser les dis- ciplines de base que l’on veut croi- ser ensuite. Et les disciplines de base, ce n’est pas l’apprentissage de l’histoire des religions, des cours d’improvisation théâtrale ni même le latin, c’est avant tout la maîtrise basique des connaissances fonda- mentales, c’est-à-dire savoir lire le français, l’écrire et manier les chiffres. On aura beau engager les meilleures réformes du monde pour les collé- giens, tant que ces derniers ne maî- triseront pas les apprentissages fon- damentaux, la réforme continuera à favoriser les élèves qui suivent et enfoncer ceux qui auront décroché dès la sixième. Oui la réforme est à engager, et d’urgence. Mais c’est en maternelle et en primaire qu’il faut débuter la refonte de notre sys- tème scolaire. Une réforme du col- lège ne sera jamais qu’un cache- misère pour une école de la Répu- blique en bien mauvais état. Jean-François Hauser est édité par Publipresse Médias 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Jean-François Hauser. Mots fléchés : Jean-Marie Steyner. Ont collaboré à ce numéro : David Aubry, Marie Bruchon. Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1275-8825 Dépôt légal : Mai 2015 Crédits photos : C’est à dire, J. Chapuis, Lyre Mortuacienne, Mairie de Villers-le-Lac.

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Les exportations horlogères suisses à l’heure de la reprise

Lilian Renaud avec son frère Johan et son neveu Aubin (atteint de la maladie de Prader-Willi). Le chanteur se mobilise pour l’association.

médiatique a changé les habi- tudes de cette famille soudée : “On a un peu l’impression de l’avoir perdu… , commente Johan. Depuis qu’il a gagné, on n’a pas encore pu vraiment le voir. Mais on est heureux pour lui.” Lilian n’oublie pas sa famille, ses deux sœurs et ses trois frères. Ni ses neveux et nièce Aubin, Maël et Margot. Son petit neveu Aubin (fils de Johan) est atteint de la maladie de Prader-Willi. L’argent récolté avec la vente de tee-shirts et l’organisation de soirées est reversé à cette organisation. De son côté, le maire de Mamirolle Daniel Huot est heureux. Il a remis la médaille du village où est gra- vé un fromage.

R etraité de l’artisanat, Philippe BaIer a un visage que l’on n’oublie pas et une faconde qui force le contact. Avec sa longue barbe blanche et une gentillesse reconnue de tous, originaire du pays deMontbéliard, il n’a pasmis long- temps à se faire accepter dans cet- te vallée du Doubs à son arrivée il y a huit ans. Jusqu’à être élumaire de Glère, ce petit village proche de la frontière suisse en mars 2014. Mais l’aventure a tourné court : “Je suis un ancien entrepreneur qui a besoin que les choses avan- cent vite et bien… ce qui n’est pas possible avec toutes les lourdeurs administratives qui entravent les la pelle. L’effet Lilian se ressent jusqu’à l’E.N.I.L. où les candi- datures pour rentrer à l’école explosent. Même la mairie reçoit des lettres d’encouragements à transmettre à la famille. Quelques jours plus tard à Micro- polis, le chanteur attirait plus de 3 000 fans, dont 500 sont res- tés à la porte. “Je n’en reviens toujours pas de ce qui m’arrive. C’est impressionnant de voir tout ce monde” explique Lilian entre deux signatures d’autographes. Pendant plus de 2 h 30 à Mami- rolle, la nouvelle star n’a pas rechi- gné à se faire prendre en photo. Il a chaleureusement remercié tout le monde… et même fait la bise à quelques groupies qui n’avaient d’yeux que pour lui. Johan, grand frère de Lilian, est admiratif du petit dernier. Il l’a suivi à Paris : “Même à la télé, c’est le même qu’à la maison. Il ne fait pas de chichis. Je le trou- ve même un peu trop décon- tracté” dit le frangin. Il n’en demeure pas moins que l’effet À Mamirolle le 6 mai dernier, le vainqueur de The Voice a signé des autographes à

200 francs enregistrent une hausse supérieure à 22 %. C’est là que réside la clé pour expli- quer la hausse en terme de volumes. Idem avec les garde- temps à plus de 3 000 euros dont la progression à + 8,3 % participe pour beaucoup à la croissance du résultat général. Les segments intermédiaires sont en souffrance. La catégo- rie 200-500 francs est en chu- te de 3 %. La baisse est rela- tivement moins forte, - 1,4 %, sur le créneau des montres entre 500 et 1 000 francs. Les disparités se vérifient aus- si au niveau des marchés. L’Asie fait plutôt grise mine. Rien ne va plus à Hong-Kong où les ventes continuent à décliner de façon significative. On retrou- ve cette tendance au Japon et dans une moindre mesure en Chine (- 2,4 %). En revanche,

L e total des exportations horlogères s’élève à près d’1,8 milliard de francs suisses en mars 2015, derniers chiffres disponibles. Ce résultat permet à la branche de réaliser un très bon premier semestre, qui dépasse 5 mil- liards de francs, pour une crois- sance de 3,1 %. Toutes les matières se sont inscrites en hausse au mois de mars. La valeur a été tirée vers le haut grâce aux montres en métaux précieux. Le nombre de pièces total a bondi de 13,2 %, ce qui n’était pas arrivé depuis plus de trois ans. Ces chiffres encourageants masquent néanmoins une situa- tion très hétérogène suivant les segments de gammes et les destinations. Les extrêmes se rejoignent dans la croissance. Les montres de moins de

Le marché des montres haut de gamme continue à progresser.

et même si cela ne suffit pas à compenser les pertes des autres pays asiatiques, les ventes s’envolent à plus 27,2 % à Singapour. La montre suis- se redevient une valeur sûre sur le marché américain en haus- se de 22,4 %. La reprise éco- nomique se vérifie aussi en Europe qui redevient un mar- ché porteur en progression de 16,3 %.

Seul bémol quelques jours plus tard à Micropolis pour les cen- taines de fans qui avaient sage- ment attendu leur tour à Micro- polis le 14 mai lors de la Foire comtoise : un service de sécuri- té défaillant n’a pas pu empê- cher les resquilleurs de passer devant ceux qui avaient sage- ment fait la queue et qui se sont vus refouler à l’entrée faute de places suffisantes. Le maire de Glère jette l’écharpe

collectivités” explique-t-il lassé. Il n’en dira pas plus sur les freins qui l’ont aussi vite découragé pré- férant poser l’écharpe tricolore “avec la conscience tranquille de quelqu’un qui a servi son vil- lage avec passion et honnêteté.” Sans rancune. Philippe Baier conti- nuera à profiter d’une paisible retraite, épaulant sa compagne qui en ce moment parcourt les salons de pêche pour son entre- prise de fabrication de mouches. Déplacements prévus de longue date qui ne lui ont d’ailleurs pas permis d’être présent lors des élec- tions municipales anticipées sui- te à sa démission. Dès lors au complet comme le veut la loi pour élire un nouveau premier magistrat, le conseil muni- cipal a choisi une femme à sa tête, Myriam Bretey, avec 7 voix sur 11. Le nouveau maire et son équipe disent vouloir la transparence et dynamiser le village avec d’abord la finalisation du nouveau lotisse- ment et l’amélioration du cam- ping.

Philippe Baier a rendu son écharpe de maire un peu plus d’un an après son élection.

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