Journal C'est à dire 210 - Mai 2015

V A L D E M O R T E A U

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Les apiculteurs ont le bourdon Depuis 2011, les apiculteurs du département enregistrent une baisse de la produc- tion de miel. Si la passion pour les abeilles est intacte, ils doivent composer avec un environnement qui change. Un contexte que le syndicat apicole du Doubs explique. Environnement

L es années se suivent et mal- heureusement se ressem- blent pour les apiculteurs du Doubs. Ils constatent que depuis 2011, la production demiel est en baisse. “Cela fait quatre ans que nous n’avons pas eu une année correcte. Nous sommes en dessous des 10 kg de miel par ruche, alors qu’en temps normal la production est au moins de 10 à 12 kg” observe Michel Mesnier, nouveau président du syndicat apicole du Doubs (Sadapi 25). “Dans les années soixante-dix, lorsque j’ai commencé l’apiculture, les récoltes étaient énormes. La vie de l’apiculteur n’est plus tel-

lement rose” se souvient Jean- Marie Grand, qui a présidé l’organisation départementale durant 37 ans. La majorité des 450 adhérents au syndicat sont des apiculteurs amateurs qui possèdent entre 2 et 100 ruches, ce qui au total représente un parc de 5 000 ruches (N.D.L.R. : il en faut 400 pour être professionnel. Ils sont moins de dix dans le Doubs à être dans ce cas). Selon ces spécialistes passion- nés, la baisse de la production est liée à conjonction de plu- sieurs facteurs. “Pour faire du

miel, il faut des abeilles. Or, chaque année en Franche-Com- té, c’est entre 20 et 30 % du chep- tel des abeilles de ruches qui dis- paraît” s’inquiète Michel Mes-

nier. Ce printemps, des apiculteurs ont perdu plusieurs ruches. Dans le Haut-Doubs l’un d’eux en a perdu une trentai- ne. “C’est une explica- tion au déficit de pro-

“La vie de l’apiculteur

n’est plus tellement rose.”

duction” ajoute-t-il. Les deux autres facteurs qui entrent en ligne de compte sont la florai- son et la météo. “Si pendant la floraison, la météo est mauvai- se, et qu’il fait trop froid par exemple, les abeilles ne sortent pas. Elles butinent à partir de 12 °C” complète Jean-Marie Grand. Ainsi en 2014, la période de pro- duction a été courte. Le pro- blème des apiculteurs est qu’ils doivent composer avec un envi- ronnement qui change. Il y a le varroa, un acarien parasite redoutable pour les abeilles auquel s’ajoute désormais le risque de voir arriver le frelon asiatique qui décime les essaims. Pour l’instant, l’hyménoptère est au sud de la Loire. Il y a aussi l’évolution des pra- tiques agricoles, la transforma- tion des paysages, l’urbanisation, tous ces éléments entrent en

ligne de compte pour expliquer à la fois la disparition des abeilles mais aussi la réduction de la bio- diversité qui ouvre la produc- tion de miel à des nectars diffé- rents. Des prairies fleuries sont devenues de graminées bonnes pour la culture fourragère. Dans le Haut-Doubs, il est possible d’obtenir du miel de pissenlit à condition que les foins ne démarrent pas trop tôt. “On a débroussaillé par ailleurs les haies d’aubépine, alors qu’elles permettaient de faire un miel d’exception. Heureusement, il reste la forêt. Il y a les érables, les tilleuls, les ronces. On voit l’évolution de l’environnement dans la diversité des miels. Les miels de fleur sont rares, désor- mais c’est principalement du miel de forêt qui est produit” notent les représentants du Sadapi 25 qui permettent à leurs

adhérents de commercialiser leur miel sous l’appellation “Miel de Franche-Comté”. Un miel courant dans le Doubs est celui de sapin issu de miel- lats. C’est aussi un des plus chers puisqu’il se négocie autour de 16 euros le kilo. Curieusement, le recul de la production n’a pas conduit à une inflation des prix sur les marchés. Car si la quantité de miel a ten- dance à diminuer, la demande des consommateurs, elle, ne fai- blit pas. Les apiculteurs fran- çais produisent 10 000 tonnes, alors que les besoins sont de 40 000 tonnes. Pour répondre à la demande, le pays importe donc du miel. Mais il y a dans les habi- tudes des clients qui consom- ment ce produit un attachement au circuit court : du producteur

au consommateur. “Le miel se vend sur les marchés, mais aus- si dans les commerces de proxi- mité comme les épiceries, les fro- mageries, les boucheries” remarque Michel Mesnier. Désor- mais, nombreux sont les consom- mateurs à devenir producteurs. L’apiculture est à la mode. Le Sadapi 25 croule sous les demandes pour les formations qu’il organise. “Tous les ans on a 90 inscrits pour 35 places. Avec ces 35 élèves, on va travailler sur notre rucher école. Ils ont entre 18 et 60 ans. Ce qui est très inté- ressant, c’est que des gens de tous les milieux sociaux, des hommes et des femmes, se tournent vers l’apiculture. Ce sont des per- sonnes qui se rapprochent de la nature et qui ont compris que l’abeille est en danger.”

Renseignements : www.sadapi25.fr

Globalement, la production de miel baisse dans le Doubs.

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