Journal C'est à dire 210 - Mai 2015

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É C O N O M I E

Université de Franche-Comté Le Syndicat S.U.D. part en guerre contre 872 000 euros de primes versées aux chercheurs

d’enseignants-chercheurs. “Nous sommes d’autant plus exaspérés quand on sait que cette prime est perçue indûment par des per- sonnes qui n’y ont pas droit” affir- me Michel Savaric.

lectif. Or, nous sommes ici dans une démarche de récompense individuelle. Cela crée des inéga- lités. C’est le néolibéralisme dans toute sa splendeur. Il est cho- quant que dans un contexte

L’organisation syndicale s’offusque du versement de primes de 5 000 ou de 7 000 euros qui récompen- sent chaque année des enseignants-chercheurs de l’U.F.C. Elle est convaincue que parmi les destina- taires, certains n’y ont pas droit.

Venez l’essayer !

En effet depuis quelques mois, le syn- dicat a dans son col- limateur au moins un vice-président de

d’austérité, des gens soient ainsi récompen- sés” remarque Michel Savaric, enseignant- chercheur représentant

“Connaître la liste des bénéficiaires.”

L e Syndicat S.U.D. de l’Université de Franche-Comté est parti en guerre contre laprimed’encadrement doctoral et de recherche (P.E.D.R.) à laquelle peuvent prétendre les enseignants-chercheurs. Chaque année, elle est accordée à envi- ron 150 professeurs et maîtres de

conférences de l’U.F.C. qui en ont fait la demande et qui ont rempli tous les critères pour l’obtenir.Selon les cas, la prime annuelle est de 5 000 ou de 7 000 euros, ce qui représente un budget global de 872 000 euros pour l’Université franc-comtoise. “Nous sommes opposés à cette prime. Pour nous, la recherche est un travail col-

du syndicat S.U.D. (N.D.L.R. : minoritaire à la fac). En 2011, pour protester, l’organisation syndicale avait lancé une péti- tion contre ce système de rétri- bution. Elle a été signée à l’époque par une quarantaine

l’U.F.C., enseignant-chercheur par ailleurs, qui aurait reconnu avoir perçu cette prime. Or, l’intéressé ne remplit pas un des critères pour pouvoir y prétendre. En tant que vice-président, il bénéficie d’une décharge tota- le de son service d’enseignement. Il ne satisfait donc pas au décret qui fixe les conditions d’attribution de cette prime. Le texte précise entre autres que le candidat à la P.E.D.R. doit attester d’un volume d’heures d’enseignement équivalent à “42 heures de cours, 64 heures de travaux dirigés ou toute com- binaison équivalente.” Ces condi- tions d’enseignement minimales doivent être remplies au moment où le dossier de demande de pri- me est déposé. Ce cas particulier jette la sus- picion sur les conditions d’attribution de cette prime aux enseignants-chercheurs de l’Université de Franche-Comté. “La plupart des facultés font appel au Conseil National de l’Université (C.N.U.), un service transparent et gratuit, qui étu- L a présidence de l’Université de Franche- Comté n’apprécie guère la polémique soulevée par le Syndicat S.U.D. à propos de l’attribution de la prime d’encadrement doctoral et de recherche. Si jusque-là elle s’était tenue à distance de la contro- verse, elle sort de sa réserve pour le journal C’est à dire et répond point par point aux attaques de l’organisation syndicale qui met en doute son intégrité dans le res- pect de la procédure qui aboutit à accorder la P.E.D.R. aux meilleurs des enseignants-cher- cheurs de l’U.F.C. pour les récom- penser (professeurs et maîtres de conférences). Rappelons que tous les ensei- gnants-chercheurs peuvent dépo- ser un dossier de candidature pour bénéficier de cette prime régie par décret. Elle ne leur sera accordée que s’ils répon- dent aux conditions requises. Une première sélection est effec- tuée par les services adminis- tratifs de l’Université qui véri- fient que le candidat est bien éligible. Ensuite, les dossiers sont examinés par des experts. Ils vont noter chaque candi- dat suivant quatre critères pon- dérés de la même manière : publication et production scien- tifique, encadrement doctoral, rayonnement scientifique et res- ponsabilité scientifique. La pré-

d’enseignants-chercheurs récom- pensés. Épinglé en début d’année, le président de l’Université Lyon II s’est visi- blement engagé à rembourser la P.E.D.R. de 6 700 euros qu’il percevait indûment depuis 2012. “Il nous semble important de savoir si Jacques Bahi, le pré- sident de l’U.F.C. perçoit ou non cette prime. Cela fait partie d’un devoir de transparence” pour- suit le représentant syndical. T.C.

die le dossier de chaque candi- dat. Or, la présidence de l’U.F.C. fait appel à des experts extérieurs qu’elle rémunère pour rendre un avis sur les candidats” détaille Michel Savaric. Le syndicat S.U.D. plaide donc pour plus de transparence dans un dispositif qu’il qualifie d’opaque. Afin de pouvoir s’assurer que tous les destina- taires de la prime y ont bien droit, il demande à ce que soit publiée la liste des 150 noms

Sur les 1 100 enseignants-chercheurs que compte l’Université de Franche-Comté, ils sont environ 150 à percevoir la prime d’encadrement doctoral et de recherche (P.E.D.R).

Réaction L’Université rejette en bloc les accusations du syndicat S.U.D.

Publi-information L’autoconsommation solaire :

écolo, fiable et rentable

Cette alternative énergétique devient

Q ue ce soit pour le pho- tovoltaïque ou l’éolien, le temps béni des cré- dits d’impôts à fort pourcen- tage et des contrats de rachat mirifiques n’est plus d’actualité. “Les tarifs ont chuté, ce n’est plus intéressant de se posi- tionner à la revente” , estime Pascal Maire. Plombier-zin- gueur à Gilley, cet artisan s’est diversifié depuis quelques années dans la pose d’installation photovoltaïques. Pour ce faire, il a suivi la for- mation Quali-P.V., requise pour cette activité. L’électricité pho- tovoltaïque retrouve une secon- de jeunesse avec la baisse assez nette du prix des panneaux qui gagnent également en effica- cité. L’heure n’est plus de pro- duire pour revendre mais de consommer l’énergie là où elle est produite. “On parle d’autoconsommation sponta- née. Le courant produit sert au fonctionnement des différents appareils : frigo, congélateur, moteur de V.M.C., pompe de chauffe-eau… Si la production interne ne suffit pas, c’est le réseau qui prend le relais. pertinente avec la baisse des modules photovol- taïques. Artisan à Gilley, Pascal Maire installe des kits en auto-consomma- tion, Made in France.

quatre ans. Le même montant est donc reconduit chaque année. Reste le cas délicat du vice-pré- sident épinglé par le syndicat S.U.D. qui aurait reconnu béné- ficier de cette prime alors qu’il n’y a pas droit puisqu’il ne répond par aux critères d’enseignement. Une ambiguï- té que les services administra- tifs de l’Université avaient rele- vée au moment d’établir l’éligibilité à la prime du can- didat en question. “Au moment de juger de la recevabilité du dossier, nous avons pris attache au ministère pour savoir si une personne qui bénéficie d’une décharge totale de droit de son service d’enseignement pouvait candidater. Le ministère nous a d’abord répondu que dès lors que la décharge est un droit, il faut considérer que le service est rendu.” Il n’y avait donc pas d’objection à la candidature du vice-président, jusqu’à ce qu’un autre service du ministère émet- te un avis contradictoire. Face à ce “flou”, la présidence de l’Université a donc tranché. “Au vu de tous ces éléments, le président a décidé que dans l’attente d’une position claire du ministère, 64 heures de travaux dirigés (ou toute combinaison équivalente) seront nécessaires pour les candidats qui perçoi- vent la prime ” annonce Fabrice Lallemand.

sidence de l’Université n’intervient donc ni dans la sélec- tion des candidats, ni dans leur notation. “Les experts sont des professeurs d’Université exté- rieurs à l’Université de Franche- Comté. Nous disposons d’un ensemble de 180 à 200 experts. Chaque expert n’évalue pas plus de cinq candidats. Il y a deux experts par dossier. En cas de désaccord, l’avis d’un troisième expert est demandé” insiste Fabrice Lallemand, vice-prési- dent délégué de l’U.F.C. char- gé des ressources humaines. Une fois l’avis des experts ren- du, les dossiers sont ensuite transmis à la Commission Recherche de l’Université qui classe les futurs bénéficiaires par champs de discipline. C’est le budget accordé à la P.E.D.R. par l’Université qui fixe le nombre de bénéficiaires. À la dernière campagne, il s’élevait à 872 000 euros, un chiffre stable d’une année sur l’autre. Ainsi, chaque année environ 150 ensei- gnants-chercheurs se voient octroyer une prime de 5 000 euros ou de 7 000 euros (cela correspond à une rému- nération supplémentaire de 341 euros nets par mois ou de 478 euros nets sachant que le salaire d’un enseignant-cher- cheur varie entre 2 400 euros et 4 000 euros). Pour les heureux élus, la prime est accordée pour

“L’autoconsommation solaire permet des économies immé- diates”, explique Pascal Maire qui installe aujourd’hui des kits photovoltaïques en auto-consommation.

administratives. Comme il s’agit d’énergie renouvelable, les coûts d’installation sont soumis à la T.V.A. à 5,5 %. L’investissement reste abor- dable, à partir de 2 800 euros pour deux panneaux. “C’est dif- ficile de raisonner en terme d’amortissement sans savoir comment évoluera le coût de l’énergie. Par contre, on sait que le prix du courant provenant de l’autoconsommation restera stable dans le temps : environ 14 centimes du Kwh sur 25 ans. Cela impose aussi de changer ses habitudes de consommation électriques, en échelonnant par exemple l’utilisation des appa- reils.”

L’objectif final consiste bien sûr à réduire la facture énergétique” , poursuit l’artisan qui a fait le choix de travailler avec le fabri- cant français Systovi. Com- me quoi on sait aussi être à la pointe de la technologie. La taille de l’installation, la pose des panneaux au sol ou sur toiture sera bien sûr fonc- tion des besoins et de la confi- guration des lieux. Dans le Haut-Doubs, Pascal Maire conseille, par exemple, la pose au sol qui permet d’optimiser l’orientation et faciliter le dénei- gement des panneaux. Autre argument incitatif, l’autoconsommation solaire nécessite peu de démarches

E.U.R.L. Pascal Maire - 8, rue des Colombières - 25650 Gilley - 06 82 39 26 77

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