Journal C'est à dire 210 - Mai 2015

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É C O N O M I E

Le Bizot Ils se lancent dans l’impression 3D Trois jeunes entrepreneurs ont investi dans une imprimante 3D permettant de créer n’importe quelle pièce en résine synthétique avec une précision jusqu’à 15 microns. Le médical, l’horlogerie et l’industrie en sont friands…

C’ est encore une tech- nologie méconnue. Mais révolutionnaire. L’impression 3D per- met de fabriquer n’importe quel objet avec une précision infime grâce à l’empilement de couches de résine. “Exemple tout simple : j’ai cassé un bouton de ma machi- ne à café. Au lieu de jeter la machine, j’ai refait le même bou- ton grâce à mon imprimante 3D. Et ça marche. Je pourrais même

l’horlogerie, le médical. La com- pagne de Kévin vient de les rejoindre dans ce marché de niche. Kévin Solleu est respon-

faire des jeux pour mes enfants… mais ce ne serait pas très ren- table” explique Kévin Solleu, l’un des responsables de la socié- té Préciprint qui vient de se créer.

sable d’atelier dans le domaine du décolle- tage en Suisse voisi- ne. Nicolas Terrapon est spécialisé dans le

“Juste limités par la taille des pièces.”

Sur le secteur du Haut- Doubs, lui et Nicolas Terrapon (29 ans) ont

dessin industriel. Ils se sont connus sur les bancs de l’école à Villers-le-Lac et à Morteau. À la suite d’un licenciement éco- nomique, Kévin décide d’enclencher avec son ami le pro- jet : “Je me suis toujours inté- ressé aux technologies d’avenir. L’impression 3D en fait partie. Je me suis documenté et on a reçu une formation avec la société qui nous a vendu cette imprimante.” Il est allé rechercher des finan- cements. Pas facile de convaincre certains banquiers qui mécon- naissent ce nouveau procédé appelé à révolutionner le mon- de industriel et notamment le prototypage de pièces. Avec environ 150 000 euros d’investissement, l’équipe a ache- té la machine qui tourne depuis mai. Les premières pièces sont sorties. “On peut pousser la pré- cision jusqu’à 15 microns” dit- il. Un horloger pourrait être inté- ressé pour produire des compo- sants de petite série, tester sa pièce mécaniquement, présen-

décidé de se lancer dans cette nouvelle technologie capable de réaliser à la demande des pièces de prototypages pour l’industrie,

Kévin Solleu, gérant de Préciprint, présente les premières pièces en résine réalisées grâce à l’imprimante.

en mai. Il faut se faire connaître. Les premières réalisations en résine sont réussies : d’un rou- lement à bille à la tête d’un dino- saure en passant par un tire- bouchon, Préciprint veut affir- mer ses compétences. À elle de le prouver sur le terrain… E.Ch.

de l’entreprise qui l’a installée dans le sous-sol de son habita- tion. Si les projets de commandes venaient à se concrétiser, l’équipe pourrait déménager pour trou- ver plus de place. L’heure est aujourd’hui à la recherche de clients. L’activité a réellement débuté

ter rapidement des prototypes réalistes, réduire les coûts de développement. Le médical éga- lement, la bijouterie pour réa- liser un bijou unique avec un maître moule. “Le champ est assez vaste. On peut tout faire. Nous sommes juste limités par la taille des pièces qui ne peu- vent pas dépasser la taille d’une feuille A4” précise le responsable

Les demandes des clients sont modélisées et analysées sur ordinateur puis transmises à la machine.

Contact : info@preciprint3D.com

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