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Notre expert

Dr Marc Espié responsable du Sénopôle territoire cancer nord, hôpital SaintLouis, à Paris, et membre du comité scientifique de Santé magazine

DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN

À l’occasion d’Octobre rose, qui sensibilise au dépistage, Santé magazine souhaite faire le point sur les appréhensions qui persistent à son sujet. Lever les craintes qui existent encore

NATHALIE COURRET

La peur du résultat « Beaucoup de femmes trouvent toujours une bonne raison de ne pas la faire. En réalité, elles ont peur du résultat », relève l’oncologue. Si passer une mammo vous angoisse, choisissez un radiologue qui entend votre stress et ne vous laisse pas attendre seule trop longtemps. Vous pouvez aussi y aller accompagnée d’une amie. Le manque de motivation « Sensibles aux arguments anti-dépistage, certains médecins n’encouragent pas les femmes à y participer, regrette Marc Espié. Certes, le sur-diagnostic existe, il est de l’ordre de 1 à 10 %, mais nous ne savons pas prévoir si une “petite” tumeur va régresser, se stabiliser ou évoluer. Le cancer du sein tue toujours près de 12 000 femmes par an. Or plus il est détecté tôt, mieux il se soigne et meilleur est le pronostic. »

La peur d’avoir mal La mammographie, c’est un fait, comprime le sein et elle est

désagréable. Il faudrait donc cesser d’affirmer le contraire aux femmes inquiètes : cela ne sert à rien et peut même se révéler agaçant ! « Il est préférable de reconnaître leur inconfort et de les encourager », explique le Dr Marc Espié. Lors de l’examen, vous pouvez demander à ce que la compression soit très progressive et dire jusqu’où elle est supportable. Une étude française a ainsi observé que l’autocompression permet d’avoir moins mal tout en bénéficiant d’un examen d’aussi bonne qualité. La peur des rayons « La peur de l’irradiation est encore un frein au dépistage », observe le Dr Espié. Alors, oui, les rayons X émettent de la radioactivité, mais à une dose très faible. Voici quelques éléments de comparaison : Risque pour la santé Radio du thorax 0,05 Négligeable Mammographie 0,4 Minime Radio du rachis 1,8 lombaire Très petit Dose moyenne (en mSv)

info

Le dépistage organisé par le ministère de la Santé invite, tous les deux ans, les femmes de 50 à 74 ans, à passer une mammo­ graphie dans un centre agréé. Pour les autres, c’est au cas par cas, sur ordonnance.

BURAZIN / GETTYIMAGES - FRANCK CHAREL POUR SANTÉ MAGAZINE

16 SANTÉ MAGAZINE I novembre 2019

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