La Presse Pontissalienne 162 - Avril 2013

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 162 - Avril 2013

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MÉTÉO

PONTARLIER

Depuis fin octobre Cet interminable hiver qui pèse sur le moral Le manque de soleil et les nombreux épisodes neigeux font de cet hiver qui n’est pourtant pas hors du commun une saison semblant plus longue que la normale. Explications d’un climatologue. “C et hiver semble interminable car on a eu un premier coup de neige fin octobre et on a été dans la grisaille pendant plus

Hiver rigoureux

Déneigement :

la note sera salée Les étraves ont beaucoup

D ans le Haut-Doubs, les comptes du déneigement, c’est comme les pneus neige, mieux vaut attendre la fin du mois d’avril avant de se lancer dans l’opération. Pas besoin d’être expert-comp- table pour deviner le poids de la charge. “La facture sera plus lourde que l’an dernier, au moins 25 % en plus en sachant qu’on avait déjà géré un hiver rigoureux en 2011-2012” , note Gaston Droz-Vincent, l’adjoint à la voi- rie. Avec les nombreuses chutes de neige, tous les tonnages seront en progression notam- ment au niveau du sel. “On en avait utilisé 230 tonnes l’hiver dernier. On sera nettement au-dessus même si on a acquis un appareil qui a permis d’optimiser les dosages.” La gestion du déneigement s’appuie sur un plan de mobilisation adapté au besoin. Quand le plan noir est déclenché, branle-bas de com- bat avec une vingtaine d’engins et autant voir plus de personnel dehors. Au niveau inférieur, plan rouge, c’est une dizaine d’engins en service. Et ainsi de suite jusqu’au plan vert qui se réduit à quelques étraves qui circulé cet hiver dans les rues pontissaliennes. Les chaussées ont souffert. Le coût est estimé entre 600 000 et 700 000 euros.

Après ce premier épisode neigeux de fin octobre, le temps a été particulièrement irrégulier.Un “mois de novembre très doux et arrosé” , quelques centi- mètres de poudreuse fin novembre, un début décembre perturbé et neigeux avec ensuite un fort épisode neigeux jusqu’au 12 décembre et “une deuxième quinzaine de décembre avec des pluies qui ont tout lessivé” , voilà le rythme de la fin de l’année. Ensuite, début 2013, relative douceur et pluie, puis refroidissement et neige en deuxième quinzaine de janvier, un petit redoux fin janvier et le grand retour de la neige début février. La nei- ge aura tenu jusqu’à début mars, un mois ensui- te caractérisé par un froid relativement vif et des épisodes épars de neige. Bon pour les sports d’hiver,

de 5 mois. Le soleil a vraiment été très discret sur- tout entre la fin novembre et début février” résume Claude Gresset, météorologue à la station dépar- tementale de Météo-France à Besançon. Pour autant, selon les climatologues, cet hiver 2012- 2013 ne restera pas dans les annales comme une saison hors du commun : pas de record de froid, pas de record de neige, c’est avant tout la sensa- tion d’un hiver interminable qui pèse sur le moral de nombre d’habitants du Haut-Doubs qui n’ont pas encore eu l’occasion de ranger pelles et autres déneigeuses au garage. C’est surtout lemanque d’ensoleillement qui carac- térisera cet hiver. En unmois, janvier, le soleil n’est pas apparu plus de 70 heures dans le Haut-Doubs pontissalien. C’est un peu mieux que dans les plaines de Haute-Saône où l’ensoleillement n’a pas atteint 23 heures sur tout le mois, un total large- ment inférieur à la moyenne, moitié moins. “C’est la plus basse valeur d’ensoleillement des dernières décennies” informe Claude Gresset. La neige est donc apparue fin octobre dans le Haut- Doubs. Ceux qui estimaient que “neige sur les feuillus, hiver foutu” en auront été pour leurs frais car à 1 200 m d’altitude, “la neige ne s’est jamais relevée.À cette altitude, il en reste encore 50 à 60 cm en cette fin mars” ajoute le météorologue.

Il n’y a pas que les chaussées qui furent glissantes cet hiver.

partent desservir les écarts autour de Pon- tarlier. “En 2011-2012, on avait comptabi- lisé 83 journées d’intervention. Il faut savoir qu’une journée neige à Pontarlier coûte envi- ron 15 000 euros. Je pense qu’on sera à plus de 100 pour cet hiver.” Cette variable prend en compte le déneigement pur et dur et les journées d’évacuation des bourrelets dans les zones les plus passantes. Que dire des comportements ? Le fait d’annoncer une aug- mentation des P.V. et des mises en fourriè- re se passe de commentaire. “On a même vu des voitures si bien garées qu’elles empê- chaient le chasse-neige de passer dans la Grande rue.” Trottoirs non déneigés, agres- sivité et autres prises de bec ont égayé ces réjouissances hivernales. F.C.

moins bon pour le moral. C’est en fait un hiver très chaotique qui se termine. Cette saison se caractérise aussi par des précipitations très soute- nues si bien que les nappes phréa- tiques sont plus que remplies. “Depuis le mois de septembre, on a enregistré plus de 900 mm de pré- cipitations. C’est la hauteur d’eau qui était tombée en un an entre décembre 2010 et novembre 2011” conclut le spécialiste. Vivement le printemps, le vrai… J.-F.H.

“Neige sur les feuillus, hiver foutu” disaient -ils…

FORÊT

Promotion auprès des scolaires Quand le bûcheron sort du bois Les entrepreneurs de travaux

L es bûcherons et les débardeurs n’exercent pas des métiers qui ont la cote auprès des jeunes. Ces professions à la mauvaise réputation traînent com- me des boulets des relents de dangerosité, de pénibilité, d’usure avant l’âge et ne sont pas considérées de rapport très lucratif. On pour- rait dire à peu près la même chose du bâti- ment ou des métiers de bouche… Certes les entrepreneurs de travaux forestiers seront toujours soumis aux rigueurs climatiques mais on n’abat plus les bois au passe-partout et on ne les sort plus avec des chevaux. Sauf à quelques chantiers en milieux sensibles. Le matériel a évolué et certaines activités se sont énormément mécanisées à l’instar du débardage et des abatteuses. forestiers effectuaient le 28 mars au bois de Doubs une petite démonstration de savoir-faire devant un public de collégiens. Découverte.

Les effectifs diminuent et ne se renouvellent pas. On manque d’entrepreneurs car peu de jeunes s’installent. On peine aussi à recruter des gens compétents” , constate Laurent Petit, le président de Proforêt. Cette association qui rassemble 120 entre- preneurs de travaux forestiers a décidé de réagir en intervenant dans les collèges. “On s’est vite rendu compte des limites d’une pré- sentation en salle, d’où le choix d’aller sur le terrain.” Une première journée de sensibili- sation a eu lieu l’automne dernier à Nans- sous-Sainte-Anne. La séance du 28 mars s’est effectuée en présence de classes des collèges de Doubs, Valdahon et Mouthe. Les jeunes ont pu découvrir de visu la technicité, les règles de sécurité, les engins en actions. De quoi susciter peut-être quelques vocations. L’objectif de la journée : attirer de futurs candidats à ces métiers de la forêt. (photo Y. Petit).

Ces hommes des bois n’ont peut- être pas, faute de moyens ou d’envie, su communiquer sur ces évolutions et l’intérêt qu’ils trouvent à réaliser des travaux de sylviculture, d’abattage, de débardage ou de cubage. Sans compter que la plupart des acci- dents sont souvent le fait de bûcherons amateurs et autres affouagistes du dimanche qui n’ont pas forcément les com- pétences et l’expérience des pro- fessionnels. “Aujourd’hui dans notre profession, la moyenne d’âge varie entre 40 et 50 ans.

Peu de jeunes s’installent.

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