La Presse Pontissalienne 162 - Avril 2013

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 162 - Avril 2013

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Pontarlier repousse

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Rythmes scolaires : copie à revoir sur le Haut-Doubs

Amalgame Dans moins d’un an, les élections muni- cipales agiteront le Haut-Doubs. La Pres- se Pontissalienne a sondé la plupart des maires des principales communes. Le résultat est sans appel : presque aucun n’affirme haut et fort sa volonté de rem- piler pour un nouveau mandat. Certains, et c’est naturel, n’osent pas sortir du bois trop tôt de peur que leur démarche pré- coce soit interprétée comme une ambi- tion démesurée ou une manœuvre poli- ticienne. Mais tous, quasiment sans exception pour les plus petites communes, sont refroidis devant l’ampleur de la tâche qui les occupe, fût-ce dans les plus petites des communes. Le sentiment qui domi- ne également est celui d’un véritable manque de reconnaissance de la fonc- tion d’élu, plombée par un pernicieux amalgame qui mélange notamment, dans l’esprit populaire, les grasses rémunéra- tions de quelques élus de la Nation, par- lementaires ou ministres, avec les maigres rétributions d’un maire rural. Le même amalgame d’ailleurs qui dans un esprit bien français de nivellement par le bas fait passer des milliers de chefs d’entre- prises en France pour des nantis, confon- dant les revenus mirobolants des patrons du C.A.C. 40 avec des salaires de patrons, dont la moyenne française ne dépasse pas les 4 200 euros par mois. Or, la fonc- tion d’élu local s’apparente souvent à un sacerdoce, voire un sacrifice. D’autant que la charge, que ce soit sur le plan administratif autant que judiciaire, est tout aussi lourde à porter pour le maire d’un village de cent âmes que pour celui d’une capitale régionale, la reconnais- sance en moins. Immanquablement, il vient à l’esprit l’impérieux besoin de fai- re évoluer les mentalités de cette Fran- ce aux 36 000 clochers engoncée dans ses vieux principes. L’intercommunalité, pour qu’elle soit efficace, doit s’entendre par une nécessaire politique de rappro- chement des communes. Si certaines craignent d’en perdre leur identité - au nom de quel dogme ? -, c’est en effica- cité que la gestion administrative des communes y gagnerait énormément. Jetons une nouvelle fois un œil sur ce que des communes suisses toutes proches, Val-de-Travers ou Val-de-Ruz par exemple, ont eu l’audace d’engager il y a quelques années : fusionner les petites communes entre elles pour augmenter l’efficacité et la visibilité de la nouvelle entité. Hélas, la plupart des élus français ne sont pas encore prêts à sauter ce pas salutaire. Jean-François Hauser Éditorial

également la réforme

L a question de l’organisation du temps scolaire dans les écoles maternelles et élémentaires a fait beaucoup causer dans le Haut-Doubs dont la totalité des communes opte finalement pour un report à la rentrée 2014. Une position qui n’a rien de surpre- nant aux yeux de Michel Morel le président de la communauté de communes Mont d’Or- Deux Lacs. “Cette réforme telle qu’elle nous est proposée souligne bien la méconnais- sance des spécificités de la moyenne mon- tagne. À raison d’une personne pour 15 enfants, il faudrait trouver 90 à 95 personnes à mobiliser trois quarts d’heure par jour pour encadrer les 1 300 enfants scolarisés sur notre intercommunalité. La facture s’élève- rait à près de 180 000 euros, ce qui corres- pond à 15 points d’impôts supplémentaires. Et ça, au moment même où l’on va subir une baisse des dotations. Pour faire plus mal, il faut s’appliquer… J’espère que les associa- tions de maires vont monter au créneau pour dénoncer cette aberration. Quant à cette pro- position d’aide de 50 euros par enfants, pour

moi c’est mettre un bout de fromage dans la trappe.” Le point de vue du maire de Jougne est lar- gement partagé par ses confrères du Haut- Doubs. “C’est cette histoire des trois quarts d’heure qui pose problème. Qu’est-ce qu’on fait des enfants ? Où les met-on ? Quid des transports scolaires ?” , s’interroge Jean-Pier- re Gurtner, le président de la C.C.A. 800 qui assure la compétence scolaire. Le refrain est partout le même. Albert Paulin le maire de Boujailles où l’école fonctionne en R.P.I. avec Courvières espère ne pas se retrouver au pied du mur en 2014. “On a préféré différer en espérant surtout que d’autres mesures soient annoncées d’ici là” , note ce maire qui n’oubliera pas la bronca des élus lors de la réunion organisée avec la sous-préfète et les représentants de Jeunesse et sport. Le niet est tout aussi clair dans le Saugeais. “C’est financièrement et humainement impossible à mettre en œuvre” , considère Christian Cou- tal qui préside la communauté de communes du canton de Montbenoît.

Les écoles de Pontarlier adopteront la réforme des rythmes scolaires en septembre 2014.

A près une douzaine de réunions de concerta- tion au cours du mois de mars, toutes suivies par Marie-Claude Masson l’ad- jointe aux affaires scolaires, la Ville de Pontarlier se résout finalement à reporter elle aus- si la réforme des rythmes sco- laires à la rentrée 2014. Ce report a été voté à la grande majorité des élus pontissa- liens, sauf une abstention et deux élus opposés lors du dernier conseil. Le maire Patrick Genre le dit sans détours, “on ne saurait pas comment faire pour débuter en 2013. Il y a encore beau- coup trop d’interrogations sur des aspects réglementaires, juridiques et matériels. On ne peut pas décemment partir comme ça” estime-t-il. La réforme est donc repoussée et dès le 9 avril, une nouvel- le série de concertations sera engagée pour “affiner ce qu’on peut mettre en place. Il fau- dra prendre les problèmes un par un.” Les premières esti- mations quant au coût de mise en place de la réforme à Pontarlier sont de l’ordre de 250 000 à 300 000 euros.

“J’estime que c’est une aber- ration dans ce contexte d’im- poser ce genre de dépenses nouvelles à une collectivité. Cette dépense supplémena- tire, c’est pour une ville com- me Pontarlier 2 points d’im- pôt en plus” ajoute Patrick Genre, plus politique, qui esti- me en outre que “le ministre aurait dû traiter cette ques- tion dans sa globalité, lui qui veut en 2015 engager une réfexion sur les vacances. Tout est lié !” La mairie de Pon- tarlier n’a toujours pas tran- ché sur la demi-journée sup- plémentaire entre le samedi et le mercredi matin. Un ques- tionnaire sera envoyé aux parents des 1 380 enfants scolarisés en maternelle et en primaire à Pontarlier pour sonder la préférence des familles. D’ores et déjà, la maire annonce que tous les services proposés dans ce temps extra-scolaire “ne pour- ront pas être gratuits.” Sur l’ensemble des 594 com- munes du Doubs, “moins de 10 communes s’engageront dès 2013” note le sénateur du Doubs Jean-François Humbert.

Selon Christian Coutal par exemple,

cette réforme est “humaine- ment impos- sible à mettre en œuvre.”

Annie Genevard brocardée sur les réseaux sociaux

L’ activisme déployé par la députée du Haut- Doubs dans sa croisade contre le mariage pour tous a suscité de nombreuses réac- tions sur Twitter, rarement à son avantage. Quoi- qu’on en pense, les réseaux sociaux font bel et bien partie du paysage médiatique voire politique actuel. La moindre aspérité sert de levier pour lancer aussitôt un débat et des critiques en ligne. Par ses prises de position contre le mariage pour tous, Annie Genevard est devenue l’une des cibles privilégiées des réseaux sociaux qui tirent à bou- let rouge sur sa diction, n’hésitant pas à la com- parer à “The Voice”. On peut lire sur Rue89, le site en ligne du Nouvel Observateur : “Lente, un peu collet monté, hyper évaporée, sa voix à l’As- semblée est identifiable entre toutes : c’est Bache- lot qui aurait abusé du valium. Une grande colon- ne d’air.” Pas tendre… Le même site transforme la députée du Haut-

Doubs en “Marie-Chantal de Morteau” qui prêche plus qu’elle ne parle” , faisant allusion aux dis- crets “alléluias” entonnés par les députés socia- listes à chacune de ses prises de parole. Les critiques raillent aussi ses tenues vestimen- taires jugées rétrogrades. On ironise sur son sty- le 1972 qui lui permettrait de postuler aux publi- cités Bordeau-Chesnel ou de présenter des émissions de téléshopping. En réaction à ces attaques, la députée-maire note que ces “quelques tweets concernant ma voix et ma façon de m’habiller ne rendent évidemment en rien compte du travail de fond, des arguments échangés, des jours et des nuits de débat sur des questions dont chacun convient de l’importan- ce.” Avant de poursuivre irritée : “Les politiques ne sont pas des paillassons sur lesquels on s’es- suie les pieds en permanence.”

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François Rouyer au 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Avril 2013 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, Courtepaille, The Glint, Ville de Neuchâtel.

Les “twittos” et autres blogueurs s’en sont donnés à cœur joie suite aux interventions de la députée à l’Assemblée.

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