La Presse Pontissalienne 162 - Avril 2013

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 162 - Avril 2013 43

ENVIRONNEMENT Un bilan de l’A.R.S. Qualité de l’eau en Franche-Comté : bien, mais peut mieux faire Sur l’ensemble du territoire régional, la qualité de l’eau de consommation a tendance à s’améliorer. Cependant, des problèmes persistent dans des petites communes rurales qui ont leur propre système d’alimentation.

L’ Agence régionale de Santé vient de publier son dernier bilan sur la qua- lité de l’eau de consommation en Franche-Comté. Le résultat de cet- te synthèse qui porte sur les années 2009-2010-2011 est assez honorable. La situa- tion s’améliore sur la période durant laquel- le l’A.R.S. a procédé à 29 858 analyses dans le cadre de sa mission de contrôle sanitaire, dont 22 601 au robinet du consommateur. Plu- sieurs paramètres sont pris en compte. Par- mi les plus importants, il y a la qualité micro- biologique de l’eau (présence de bactéries). Sur ce point, “91,2 % de la population de Franche-Comté a été alimentée par une eau de très bonne qualité (93 % dans le Doubs), c’est- à-dire 95 à 100 % des analyses conformes” remarque l’A.R.S. Concernant la détection des pesticides, il appa- raît que 93,5 % de la population a bénéficié de 2009 à 2011 d’une eau conforme. Cepen-

tection.” Si le bilan régional est plutôt positif, ces résul- tats sont légèrement inférieurs aux moyennes nationales pour ce qui est des pesticides et de la qualité bactériologique. Cela est lié notam- ment à une spécificité locale : le nombre impor- tant des unités de distribution d’eau. Il y en a 1 003 en Franche-Comté ! “Il y en a plus de 700 qui alimentent moins de 500 habitants, dont 254 moins de 100 habitants. C’est sur ces petites unités qu’on rencontre le plus de sou- cis pour maîtriser la qualité” remarque l’A.R.S. qui a pris en 2011 188 restrictions d’usage de l’eau et 235 en 2012. La Haute-Saône où l’on recense 513 captages, est un des plus vulnérables (323 dans le Doubs, 61 dans le Territoire-de-Belfort), mais pas seu- lement. Beaucoup de petites communes ont encore leur propre système d’alimentation qui est faillible. Dans le cadre du Plan Régional Santé Environnement 2011-2015, une action spécifique est donc menée en direction de ces collectivités. “Des efforts importants restent à accomplir, notamment dans les petites com- munes rurales, pour assurer la protection sani- taire des installations et la désinfection de l’eau. En effet, sur la période 2009-2011, 19,2 % des installations en région présentent des non- conformités microbiologiques régulières (c’est- à-dire plus de 25 %des analyses non conformes). Sont concernés principalement le Doubs et le Jura” apprend-on dans la synthèse. “Le Plan Régional de Santé prévoit de former les petits distributeurs aux bonnes pratiques de la désin- fection” poursuit l’A.R.S. Des actions sont également mises en place pour agir sur les pesticides que l’on retrouve dans l’eau. Un travail de longue haleine qui se traduit notamment par une remise en ques- tion de certaines pratiques agricoles sachant que le sol karstique franc-comtois favorise la circulation des matières polluantes.

dant, “des dépassements ponc- tuels ou récurrents de pesticides sont constatés sur 5 % des uni- tés de distribution. Le Jura et la Haute-Saône sont les deux dépar- tements les plus concernés” détaille L’A.R.S. L’autre indicateur important sur lequel repose cette étude est la protection des captages. Les sta- tistiques montrent que les col- lectivités font des efforts d’investissement importants pour protéger les périmètres de captage de l’eau destinée à la consommation. “Plus de 75 % de la population franc-comtoise est alimentée par une eau provenant d’un captage protégé. Par ailleurs, 37,1 % des captages non proté- gés sont en phase finale de pro-

“Former les petits distributeurs aux bonnes pratiques.”

Plusieurs communes du Haut-Doubs qui ont leur propre point de captage, comme aux Alliés, ont une qualité d’eau très fluctuante (photo archive L.P.P.).