La Presse Pontissalienne 162 - Avril 2013

LA PAGE DU FRONTALIER 46

La Presse Pontissalienne n° 162 - Avril 2013

SOCIÉTÉ

La prostitution Le sexe fait recette en Suisse voisine

“E n France, vous avez un problème avec le sexe…Vos élus sont coincés.” La phra- se-choc sort de la bouche de la gérante d’un salon de massage au Locle. On les appelle en Suis- se salons de massage, mais ce sont de véritablesmaisons closes, qui proposent un amour tarifé en toute légalité. Fellation, péné- tration, tout est proposé. Jus- qu’aux pratiques sadomaso- chistes, qui à en croire les professionnelles, seraient en aug- mentation. La Presse Pontissa- lienne évoque ce monde caché, pas si sulfureux que l’on pour- rait le croire. “L’un des objectifs de la loi sur la prostitution pro- mulguée en 2005 en Suisse est d’éviter la traite humaine.Toutes les prostituées sont chargées de se déclarer. On contrôle les pas- avec la fille. Son prix est de 150 francs suisses, soit 122 euros avec une boisson offerte. Seulement 11 % des fel- lations seraient protégées ! Comptez 110 euros pour un “69” avec un rapport puis 185 euros pour 45 minutes et enfin 210 euros pour une heure. Cartes de fidélité et demandes spéciales sont proposées…

Autorisée en Suis- se, la prostitution a le vent en poupe dans le canton de Neuchâtel où 156 femmes proposent un amour tarifé dans des salons érotiques. 10 Françaises sont déclarées et 7 clients sur 10 seraient Français. Zoom Quels tarifs ? Dans un salon situé au centre du Locle, les clients peuvent bénéficier de fellations sans pré- servatif. Pour ce service, dit “naturel”, la durée est de 15 minutes et inclut une douche

du sexe par rapport à sa popu- lation (10 206 habitants). Neu- châtel arrive en seconde posi- tion avec 25 salons et 72 prostituées pour 33 390 habi- tants. “Peut-être est-ce dû à un loyer moins cher” émet le chef de l’Office.ÀLa Chaux-de-Fonds, on dénombre 51 péripatéti- ciennes pour 21 salons et 38 241 habitants.Au 15mars 2013, 156 personnes étaient inscrites com- me travailleuses du sexe dans le canton de Neuchâtel. Enmajo- rité, elles sont de nationalité étrangère. Un chiffre selon l’administration en augmenta- tion depuis quelques années. Auparavant, le nombre de pro- fessionnelles oscillait vers les 130. Le turn-over est très pré- sent du fait de la difficulté du métier où les filles peuvent tra- vailler 90 jours consécutifs. En majorité, elles débarquent des pays de l’Est (Roumanie) ou d’Espagne, nationalité qu’elles ont acquise pour bénéficier du statut de membre de l’Union

seports par exemple, les autori- sations” explique Philippe Juille- rat, chef d’office au service de l’Emploi du canton de Neuchâ- tel. Dans ce canton justement, il existe une originalité au Locle. LaVille posséderait la plus gran- de concentration de prostituées des trois grandes villes du can- ton avec huit salons demassages érotiques et 29 filles, soit le plus grand nombre de travailleuses

La prostitution est autorisée dans les salons en Suisse.

blème. Des contrôles inopinés ont régulièrement lieu dans ces maisons closes pour vérifier si les professionnelles sont décla- rées ou non. “Depuis ma prise de poste (2009), il n’y a pas eu de fermetures d’établissements. Simplement des rappels admi- nistratifs” constate le respon- sable de l’Office. Dans cesmaisons closes, les pros- tituées reversent une partie de leur exercice au gérant. Cela peut représenter environ 30 % du chiffre d’affaires pour cer- taines. Une manne financière. Mais à quel prix… E.Ch.

européenne leur facilitant ainsi l’accès aux autori- sations administra- tives. 10 Françaises étaient en poste dans le canton neu- châtelois mi-mars. Pour la plupart, elles sont jeunes : “Entre 18 et 30 ans. Mais

Entre 18 et 30 ans.

nous n’avons pas de statistiques précises” témoigne le canton. Le suivi médical n’existe pas mais les autorités laissent des brochures et des numéros de téléphone aux jeunes femmes afin de les guider en cas de pro-

PROJET

Canton de Neuchâtel

Le nombre de prostituées dans le canton de Neuchâtel par nationalité, début mars.

Une politique active en faveur des chômeurs À partir du 1 er mai, les

trois semaines pour tester le demandeur d’emploi, sans frais” précise le service can- tonal de l’emploi. Cette période d’essai pour- ra être suivie d’un stage rémunéré à l’issue duquel, si l’entreprise engage ce nouveau collaborateur, “elle se verra accorder une allo- cation d’initiation au travail (A.I.T.) équi- valente au remboursement du salaire versé pendant six mois à hauteur de 40 %.” L’allocation d’initiation au travail est majo- rée pour les personnes de 45 ans et plus. Pour les 50 ans et plus, l’entreprise peut bénéficier en plus d’une prise en charge par le canton de la part patronale jusqu’à 520 francs suisses par mois “durant 12 à 24 mois en fonction de l’âge du demandeur d’emploi.” Le canton de Neuchâtel fait donc un effort pour les entreprises qui intègrent un demandeur d’emploi. Cette opération devrait porter ses fruits. Le canton espère que grâce à ces mesures un maximum de personnes plus ou moins éloignées du mar- ché de l’emploi retrouveront un travail. Mais aussi incitatives soient ces mesures, atteindre un taux de réussite de 100 % est illusoire. On estime dans le canton que 500 à 1 000 personnes auront des difficultés à se réin- sérer car elles sont trop éloignées du mar- ché de l’emploi. Ces dernières bénéficient d’une prise en charge particulière.

L e canton de Neuchâtel a une politique active pour favoriser le retour à l’emploi des jeunes sans expérience et des plus de 45 ans. Ces publics représentent près de 50 % des demandeurs d’emploi (soit environ 3 000 personnes sur 6 428) dans ce canton qui enregistre un des taux de chômage les plus élevés de Suisse (5,4 % en février). La campagne “un chômeur - une entreprise !” sera donc lancée le 1 er mai et s’achèvera le 31 octobre. Pendant toute cette période, les entreprises neuchâteloises qui feront l’effort d’embaucher une person- ne au chômage bénéficieront d’un cumul exceptionnel de prestations obtenu auprès du secrétariat d’État à l’Économie. Par exemple, une entreprise qui engage “un jeune demandeur d’emploi ayant moins de six mois d’expérience professionnelle pourra bénéficier d'une période allant d’un jour à entreprises du canton de Neuchâtel vont bénéficier d’un cumul d’avantages si elles intègrent un chômeur.

On estime dans le canton que 500 à 1 000 personnes auront des difficultés à se réinsérer.