La Presse Pontissalienne 162 - Avril 2013

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 162 - Avril 2013

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ÉLECTIONS MUNICIPALES LES MAIRES À L’HEURE DU CHOIX En mars 2014, les électeurs seront appelés aux urnes pour élire les conseils municipaux. Le sujet des élections commence à alimenter les discussions dans les communes. Ici et là on s’interroge sur la décision que prendra le maire sortant. Va-t-il se représenter ou au contraire laisser sa place ? Dans cette nouvelle édition, La Presse Pontissalienne est donc allée à la rencontre des élus du Haut-Doubs qui achèvent leur mandat, pour leur demander s’ils avaient l’intention de se représenter. Un an avant le scrutin, ils sont nombreux à ne pas avoir pris leur décision. Beaucoup hésitent encore tout en avouant à demi-mot qu’ils se sentent prêts à repartir pour un nouveau mandat qui sera marqué par la réforme des collectivités territoriales.

POLITIQUE

“J’y vais, j’y vais pas”

Le camp des indécis l’emporte

L es élections municipales auront lieu en mars prochain, dans moins d’un an mainte- nant. Une échéance qui paraît encore lointaine à beaucoup de maires sortants qui n’ont pas enco- re pris la décision de se représenter ou non. Un an avant le scrutin, le camp des indécis est majoritaire. Quand on les interroge, les élus n’esquivent pas la question. Ils formulent une répon- se de normand autour d’un “oui, peut- être” , mais rarement d’un “non sans doute.” Cette demi-hésitation laisse planer la plupart du temps un faux suspense sur leurs intentions. Mais cette retenue est souvent cal- culée pour éviter de polluer préma- turément la vie communale par un débat qui peut attendre. La priorité est donnée à la gestion du quotidien et aux projets. “On sent bien que la pression monte. On est interpellé depuis les vœux sur le sujet, alors que nous, nous sommes dans le travail” remarque Philippe Alpy, le maire de Frasne pour qui la question de briguer un nouveau mandat deviendra prégnante à par- tir de l’automne. “Ce n’est pas d’actualité” embraye Dominique Jean- nier, maire de Vuillecin qui achève son second mandat. Indécis égale- ment, Gérard Rognon, le maire d’Houtaud dit tout net qu’il réserve sa réponse à son conseil municipal décision. Rares sont ceux à dire s’ils se représenteront ou non aux prochaines élections municipales. La plupart des maires sortants n’ont pas encore pris leur

Dans les petites communes, les maires sont en première ligne. Ils sont responsables de tout.

Dèque, le maire de Métabief, qui ne tourne pas autour du pot lorsqu’on lui pose la question. Mais à la différence d’Alain Sirugue, lui ne rend pas son tablier, au contraire, il rempile. Pas- sionné par la fonction, il est candidat à un troisième mandat. “Je ne m’en suis jamais caché d’ailleurs. C’est lourd, mais j’aime cela. C’est un sacerdoce qui me plaît” dit-il. La campagne des municipales s’installe petit à petit dans le Haut-Doubs. Elle prendra toute sa place dans les discussions lorsque les candidats se seront officiellement décla- rés. Mais déjà à l’intérieur des foyers, les spéculations vont bon train. T.C.

quant à un possible quatrième man- dat. “Pour moi, c’est encore lointain” déclare de son côté Michel Morel, un briscard de la politique locale qui n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il achève son quatrième mandat de mai- re de Jougne.

“On peut vite être mal jugé quand on se déclare trop vite” complète Alain Sirugue, le maire de Sainte-Colombe. Cet élu est un des rares à afficher clai- rement la couleur sur ses projets aux prochaines élections. Il a pris sa déci- sion : ce sera “non” ! Après 25 ans passés à servir la com- mune, il rendra son écharpe tricolore à la fin de ce mandat, le deuxième en tant que maire. “J’aurai 65 ans en 2014. J’ai atteint l’âge limite” ironise- t-il avant d’ajouter que “les gens savent que je vais arrêter.” À Sainte-Colom- be, la succession du maire sortant est donc ouverte. Pour l’instant, il n’y a officiellement pas de candidat. Même franchise de la part de Gérard

part d’administrés du genre : “S’il y retourne, ça veut dire que la place est bonne déplore Philippe Alpy. Person- ne ne nous a poussés à nous engager pour la collectivité, mais ces gens ne mesurent pas l’énergie que l’on dépen- se pour gérer la commune.” Les maires de village sont en prise directe avec le terrain. Ils n’ont pas à leur disposi- tion les services techniques, financiers, juridiques des grandes villes pour les épauler dans leur tâche et derrière lesquels ils peuvent se retrancher. Ils ne font pas de politique dans leur fonc- tion, mais cela ne les met pas à l’abri du fiel déversé par les mauvaises langues. La raillerie est la part d’ingratitude d’un mandat municipal.

D’une mairie à l’autre, c’est donc l’incertitude qui domine sur les intentions de chacun. Il faut dire aussi que dans les villages du Haut-Doubs, le maire qui affiche trop en amont ses ambitions s’expose parfois à des critiques acerbes de la

“Ce n’est pas d’actualité.”

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