La Presse Pontissalienne 162 - Avril 2013

La Presse Pontissalienne n° 162 - Avril 2013

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TENDANCE

Les maires se positionnent

Candidat, pas candidat ?… Dans les communes du Haut-Doubs, tous les maires sortants n’ont pas encore pris leur décision de se représenter ou non. Ils justifient leur choix.

Régis Marceau, maire de Doubs “Je ne suis favorable à un second man- dat qu’à la condition que je puisse com- poser autour de moi une équipe moti- vée et compétente qui m’épaule, comme c’est le cas aujourd’hui. Ma décision est associée à cette condition, sachant qu’il y a forcément des gens qui arrê- teront en fin de mandat.” Gérard Rognon, maire d’Houtaud “J’ai des choses en tête. Je ne me pro- nonce pas pour l’instant sur un éven- tuel quatrième mandat me concernant. Je réserve ma décision en priorité à mon équipe.” Albert Jeannin, maire de Levier “Je n’ai rien décidé pour l’instant. J’ai fait deux mandats de maire. J’aurais 64 ans en 2014. Je n’ai pas arrêté ma décision.” Jean-Claude Espern, maire de Dommartin “Un an avant, je ne sais pas si je repar- tirai. Je suis un jeune retraité de l’Éducation nationale. J’apprécie cet- te fonction. C’est une bonne activité lorsqu’on est en retraite. Je suis au conseil municipal depuis 1995, il faut aussi laisser la place aux autres. Je n’ai pas pris ma décision. Je la réser- ve d’ailleurs à mon conseil. Nous ver- rons cela en temps voulu.” “Je suis hésitant positif. Il y a des élé- ments favorables. Normalement, je devrais repartir, sauf si un de mes adjoints formule le souhait de faire un mandat de maire. Dans ce cas, je pour- rais laisser ma place. La discussion que j’aurai avec eux à ce sujet sera importante.” Jean-François Jodon, maire des Verrières-de-Joux

Patrick Genre, maire de Pontarlier “J’annoncerai ma décision au cours du dernier trimestre 2013. Pour l’instant, je suis monopolisé par les dossiers en cours de la municipalité et de la com- munauté de communes. Ma priorité est d’aller au bout du budget 2013.” Gérard Dèque, maire de Métabief “J’ai envie de continuer. Je ne m’en suis jamais caché. J’ai toujours dit que je serais candidat.” Alain Sirugue, maire de Sainte-Colombe “Les gens savent que je vais arrêter. Cela fait 25 ans que je sers la commu- ne.” Dominique Jeannier, maire de Vuillecin “Je n’ai pas encore pris ma décision. Le sujet n’est pas d’actualité.” Raymond Perrin, maire de Chaffois “Ma décision n’est pas encore prise, mais il y a des éléments contextuels qui font que je suis tenté de repartir pour un second mandat. Je trouve cette fonc- tion très intéressante.” Michel Morel, maire de Jougne “Pour moi, les élections municipales sont encore loin. Je ne me suis pas enco- re positionné. Je n’ai pas l’intention de le faire avant cinq mois. J’ai fait six mandats dont quatre de maire.” Philippe Alpy, maire de Frasne “Pour moi, c’est une décision qui est plus collective que personnelle. Le man- dat municipal est le parcours d’une équipe dont les membres se valorisent mutuellement. Pour l’instant, nous sommes dans le travail. La question de se représenter ou pas sera plus pré- gnante à partir du mois d’octobre.”

Élisabeth Rampant, maire de Mouthe “Je ne me représenterai pas. C’est mon deuxième mandat. J’ai dit que je ne n’irais pas au-delà. Élue depuis 1977 à Mouthe, j’ai fait mon temps. Dans mon conseil, il y a des gens susceptibles de démarrer une liste.” “C’est mon premier mandat de maire. Je n’ai pas encore pris de décision fer- me, mais il y a 80 à 90 % de chances pour que je me représente. Je rendrai ma décision au mois de juin. Ce qui me motive, c’est que j’ai fait l’effort d’apprendre pendant ce mandat, d’acquérir les compétences, je souhai- te maintenant profiter pleinement de la fonction de maire en étant immé- diatement opérationnel.” Yves Louvrier, maire de La Cluse-et-Mijoux “Je n’ai pas encore pris ma décision. Je la prendrai à la fin de l’année.” Claude Mignon, maire de Malbuisson “C’est mon premier mandat. Ma déci- sion est prise, je ne repars pas. J’ai apprécié le travail. Je considère qu’il y a un temps pour tout. Il faut laisser la place aux jeunes.” Claude Dussouillez, maire de Bannans “Oui je pense que je ferai un nouveau mandat. En revanche, je ne sais pas si ce sera un mandat de maire ou de conseiller. Je suis tenté aujourd’hui de préparer l’avenir avec un successeur à Christian Vallet, maire de La Rivière-Drugeon

Élisabeth Rampant ne se

représentera pas à Mouthe (photo archive L.P.P.).

qui je pourrais mettre le pied à l’étrier. En restant élu à Bannans, une com- mune dont je suis maire depuis 1983, je pourrai continuer d’assumer des fonc- tions à la Communauté de communes Frasne-Drugeon que je préside, au S.M.E.T.O.M. du Haut-Doubs et à Pré- val.”

Léon Bessot, maire de Valdahon “Je termine mon troisième mandat. Je n’ai pas encore pris ma décision. Nous sommes encore dans les dossiers. Mais nous allons évoquer cette question en municipalité dans les mois qui vien- nent.” T.C.

RÉFORME

En discussion au Parlement

Le panachage des noms remis en question Les électeurs qui rayaient des noms ou qui en ajoutaient sur les listes électorales devront perdre cette habitude. Une réforme du scrutin est en cours. Elle prévoit que le panachage ne s’applique plus que dans les communes de moins de 1 000 habitants contre 3 500 aujourd’hui.

tin de liste n’est qu’un des éléments du texte de loi qui est en préparation. Celui-ci introduit également un dis- positif permettant d’élire par le même vote les membres du conseil munici- pal et du conseil communautaire. Le texte prévoit encore le remplacement du “Conseil général” et des “conseillers généraux” par “les Conseils départe- mentaux” et les “conseillers départe- mentaux”. La mutation n’est pas que sémantique, puisque deux conseillers départementaux seront élus par can- ton au scrutin majoritaire à deux tours et il devrait y avoir deux fois moins de cantons. On apprend sur le site Inter- net du Sénat que “les candidats se pré- senteront devant le suffrage, constitués en binômes (une femme et un homme) et, une fois élus, ils exerceront leur man- dat indépendamment l’un de l’autre.” T.C. *Il s’agit d’un projet de loi relatif à l’élection des conseillers départemen- taux, des conseillers municipaux et des conseillers intercommunaux, et modifiant le calendrier électoral.

L e projet de loi relatif à l’élection des conseillers municipaux* va modifier le scrutin et les habitudes de vote des électeurs dès 2014. Il remet en cause le pana- chage qui s’applique jusqu’à présent dans toutes les communes de moins de 3 500 habitants. Les parlementaires qui discutent encore du texte semblent favorables à abaisser le seuil à 1 000 habitants et non pas 500, comme cela avait été envisagé. Le panachage devrait donc perdurer dans toutes les bourgades de moins de 1 000 habitants. Au-delà, c’est le scrutin de liste qui s’appliquera. Des communes comme Métabief, Gilley, Jougne, Doubs, Houtaud, Frasne ou Levier sont directement concernées par la réforme. Plus question dans ces

sition des listes est pour beaucoup une difficulté supplémentaire. Jacques Pélissard, maire de Lons-le- Saunier et président de l’association des maires de France (A.M.F.) est très attentif à l’importance de maintenir la vivacité de la démocratie locale. “S’il n’y a qu’une liste, ce ne sera pas sain. Il en faut au moins deux pour créer une émulation, une concurrence, et lais- ser le choix aux électeurs” estime l’élu. C’est pour cette raison que les parle- mentaires abandonnent petit à petit l’idée d’imposer le scrutin de liste dans les communes de plus de 500 habi- tants. “La population est insuffisante pour composer plusieurs listes” esti- me Jacques Pélissard. L’abaissement du seuil de population à partir duquel va s’appliquer le scru-

mairies de rayer des noms ou d’en ajou- ter, les électeurs glisseront dans l’urne une liste complète, établie par ailleurs sur le principe de la parité. “Le risque de cette réforme est qu’il n’y ait qu’une

cratie locale” remarque Élisabeth Ram- pant, maire de Mouthe, une commu- ne qui, avec 968 habitants, échappe de justesse à la réforme telle que se dessine. Michel Morel, le maire de Jougne, un bourg concerné par le projet de loi regrette la fin du panachage “qui per- mettait aux gens de composer leur conseil. C’était l’idéal dans nos petits villages. Cela signifie aussi que demain, une personne de qualité, qui n’est pas sur la bonne liste ne pourra pas être élue” observe-t-il. Les interrogations de ces élus montrent les limites de cet- te réforme à une époque où les citoyens ne se bousculent pas au portillon pour prendre des responsabilités commu- nales dans les villages. La nécessité de respecter la parité dans la compo-

liste. Dans ce cas-là, la population ne pourra pas exprimer ses choix comme elle le fait dans le cas d’une liste ouver- te, où toutes les per- sonnes qui veulent ser- vir la commune viennent s’inscrire. Les électeurs ne gardent que les 15 personnes qui leur paraissent les plus dynamiques. Cette manière de faire nour- rit finalement la démo-

“Laisser le choix aux électeurs.”

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