Journal C'est à dire 264 - Juillet/Août 2020

V A L D E M O R T E A U

Hervé Monney suit la voie du tacot Montlebon

Touche-à-tout, le Belmontois Hervé Monney poursuit sa petite histoire du tacot. Son nouveau fascicule fait étape à Noël-Cerneux, La Chenalotte et Le Barboux. Histoires et anecdotes.

Le livre d’Hervé Monney est en vente 7 euros à la fruitière de Noël-Cerneux, à la librairie Les trois souhaits à Morteau et au Celtic Café aux Fins

A près un premier petit livre consacré à Montlebon vu à travers le prisme de ses “anciens” qu’il était allé interroger, Hervé Mon- ney s’est ensuite penché sur la

Hervé Monney avec son dernier ouvrage.

petite histoire du tacot, cette ancienne ligne de chemin de fer qui reliait, jusqu’en 1952, le Val de Morteau au Plateau de Maîche. La ligne de chemin de fer Morteau-Trévillers était longue de 45 km, elle comportait

14 gares entre la première à Morteau et son terminus deTré- villers. En 2017, Hervé Monney commençait donc l’histoire de

Une partie des bénéfices sera réservée à l’associationA.P.P.A.T. de Montlebon qui soutient des causes humanitaires. Le confi- nement a empêché Hervé Mon- ney d’apporter le livre à ces habi- tants qui ont nourri son contenu. Il le fera dès que l’assouplisse- ment des normes sanitaires lui permettra. L’habitant deMontlebon prépare déjà un prochain ouvrage consa- cré au Russey et au Narbief, agrémenté de photos du collec- tionneur local Patrice Maz- zotti. n J.-F.H.

ment sur le plan religieux grâce à l’implication de l’abbé Cuche- rousset qui aura marqué ce ter- ritoire pendant plus de 40 ans. Le tacot était très utilisé par les habitants de ces villages pour se rendre à la foire à Maîche ou à Morteau” relate Hervé Mon- ney. La commune du Barboux était aussi la principale porte d’entrée du Saut du Doubs à l’époque, “ce qui explique aussi qu’au Barboux et àNoël-Cerneux on y ait implanté des colonies de vacances.” Le nouveau fascicule d’Hervé Monney est sorti début juin.

ce tortillard à travers les sou- venirs de ceux qui l’avaient connu. Après un premier exem- plaire consacré aux Fins, il se penche cette fois sur les com- munes de Noël-Cerneux, La Chenalotte et Le Barboux, indis- sociables dans leur histoire com- mune. “Comme je l’avais fait aux Fins, je suis allé à la ren- contre des anciens de ces trois villages pour recueillir les sou- venirs qu’ils ont du tacot. Bien que le tacot ne passait pas au Barboux, ce village était intime- ment lié aux deux autres, notam-

Morteau Les bacheliers ont philosophé sur le confinement Pas de Bac philo pour les élèves de Terminale cette année. Une enseignante de Morteau a donné à ses bacheliers un devoir sur le thème du confinement et de la crise sanitaire. Les apprentis philosophes ont bien joué le jeu

de nos ressources.” Pour un autre, “l’épidémie du coronavirus aura changé quelque chose à nos modes de vie, il nous auramontré que nous ne sommes pas si forts que nous le croyions. En effet, la mondialisation que nous consi- dérions comme une force s’avère être aussi une faiblesse puisque de ce fait, un pays est touché et alors tous les autres le sont aussi… Il nous aura aussi mon- tré que la planète avait besoin d’arrêts, avait besoin qu’on l’aide, qu’on arrête de trop produire, de trop consommer, de trop voyager, de trop polluer tout simplement.” Pour ce troisième élève, cette épidémie “nous aura permis d’apprendre beaucoup de choses dit-il. Premièrement, nous avons appris que rien n’est acquis et qu’il faut profiter des petites choses de la vie, et se recentrer sur l’essentiel. Deuxièmement, nous avons compris qu’un virus se propage uniquement grâce ou à cause de nous.” Touché par les questions de solidarité, cet autre lycéen espère que “tous les Occi- dentaux comprendront que si c’est déjà compliqué pour un pays développé de vaincre une épidémie, il est donc impossible dans certains pays de vaincre des maladies tel qu’Ébola. J’es- père donc que nous aiderons les pays sous-développés à garantir leur santé en éduquant et en don- nant à la population les moyens de gérer de telles crises.” Cet exercice inédit aura mis en lumière selon l’enseignante “la vraie prise en compte des ques- tions écologiques par ces jeunes adultes et la nécessaire solidarité qu’ils semblent vouloir tous encourager.” Pour terminer l’an- née, Priscillia Gisler a donné à ses élèves un “vrai” sujet de Bac le jour où celui-ci aurait dû se dérouler, histoire de les mettre en condition le mieux possible, même si la véritable épreuve n’a pas pu avoir lieu. n J.-F.H.

L e 17 juin, ils auraient dû plancher sur des textes de Rousseau ou de Spinoza. Mais le Covid-19 a eu raison de leurs révisions et de l’examen. Cette année, tous les élèves de Termi- nale auront eu leur Bac sur la base du contrôle continu…Pour continuer à les faire phosphorer utilement, Priscillia Gisler, pro- fesseure de philosophie au lycée Edgar-Faure de Morteau a eu l’idée de faire travailler leurs élèves de retour en classe début juin sur le thème de la crise sani- taire et du confinement. “Dans un de ses discours, le président de la République avait affirmé que “le jour d’après ne sera plus comme le jour d’avant. Et on en tirera les conséquences…” De cette phrase, j’ai souhaité que les élèves en fassent leur propre inter- prétation” explique l’enseignante. Juste avant la fin du confine-

ment, cette dernière a proposé à ses 76 élèves de philosopher sur le sujet, “trois seulement n’ont pas répondu” dit-elle, preuve que le sujet les a vraiment inspirés. Qu’en est-il sorti ? “J’ai été vrai- ment surprise de la grande luci- dité dont les élèves ont fait preuve par rapport à cet épisode. Ils ont une vraie maturité” estime Pris- cillia Gisler. Selon un des élèves, “cette période de crise aura permis l’éveil d’une partie de la population sur des enjeux cruciaux de notre société telle que la situation de l’hôpital public en France à l’échelle natio- nale ou les conditions de vie dans différents pays. Je reste néan- moins dubitative sur l’ampleur des changements provoqués par l’épidémie du coronavirus sur notre société, je crains que nos gouvernants se retournent une fois de plus vers un système éco- nomiste qui surconsomme le reste

Dans la classe de Priscillia Gisler.

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