Journal C'est à dire 264 - Juillet/Août 2020

V A L D E M O R T E A U

Le retour (en force) des Suisses dans les supermarchés Villers-le-Lac Privés durant 2 mois et demi de l’offre alimentaire française, les Suisses reviennent et n’ont pas perdu leurs habitudes. Le tourisme d’achat, bien que fragile, a encore de beaux jours devant lui. Visite au magasin “Bi1” de Villers-le-Lac.

R ose-Marie, la soixan- taine, est venue depuis Neuchâtel jusqu’àVil- lers-le-Lac ce vendredi 19 juin, soit une heure de route environ. Quatre jours après la réouverture de la frontière, la Suissesse a retrouvé “son” den- tiste à Villers et les produits frais du supermarché Bi1. “Je

jours bien vu. Ils ont dû mal à en parler, pire à se faire photo- graphier avec leur caddie débor- dant. Ils se confient à demi-mot auprès des salariés des enseignes : “Beaucoup de nos clients suisses sont heureux de retrouver notre magasin à taille humaine ! Ils nous le disent. Pour certains, le confinement a été très dur car ils ont vécu sur leurs réserves et n’avaient pas les moyens de s’acheter de la viande tous les jours ou d’autres produits comme ceux d’hygiène. Le premier jour de réouverture de la frontière, il y a eu effecti- vement une ruée sur le rayon poissonnerie. On s’adapte” témoigne Céline Lacroix, direc- trice du supermarché Bi1 à Vil- lers-le-Lac, le plus proche de la frontière. L’afflux s’est légère- ment tassé ensuite. Le début du mois de juillet devrait faire

suis venue acheter des produits parce que j’avais rendez-vous chez le dentiste… mais je ne reviendrai peut-être pas avant quelques mois” dit-elle comme si elle s’excusait d’acheter ses produits en France. Pour tout “bon” Suisse qui se respecte, dépenser ses francs de l’autre côté de la frontière n’est pas tou-

Le rayon poisson est très apprécié par les voisins.

aussi la recette. Le prix est attractif, l’accueil du client fait le reste. Sur le parking, une famille du Val-de-Ruz s’est déplacée à trois personnes dans un 4 x 4 qui

gonfler le nombre de clients car il est synonyme de l’arrivée de la paye. L’équipe du magasin, soit 38 personnes issues en majorité du Val de Morteau, est au com-

Zoom Elle reçoit ses premiers C.V. C’est du jamais vu ou presque. Depuis la reprise, la direction du supermarché Bi1 reçoit des candidatures spontanées. Cela n’était plus arrivé depuis de nombreuses années indique cette dernière, les candidats préférant la Suisse plus attrac- tive financièrement. Pour l’ins- tant, l’équipe est au complet. n

Le retour des Suisses est visible dès le parking…

plet. Les salariés ne chô- ment pas. Il y a aussi des offres promotion- nelles que seul un magasin frontalier peut proposer comme ces litres de Suze à saisir à

paraît trop petit : “On vient à plusieurs car cela nous permet de repartir avec plus de denrées” indique-t-elle. Une par- tie des achats pourra être dédouanée et la

Des alcools que surtout les Suisses boivent.

Gilles Frossard, directeur adjoint, approvi- sionne le

T.V.A. récupérée. Ce tourisme d’achat semble pour le moment se cantonner aux achats alimentaires. Les ren- dez-vous médicaux, chez le gara- giste, demeurent nombreux. n E.Ch.

l’entrée du magasin. “Effective- ment, c’est une des spécificités. Les Suisses aiment cet alcool” témoigne la responsable qui s’adapte aux goûts de ces clients, qu’ils soient suisses ou français. Proposer ce qu’ils aiment, voilà

rayon fruits.

Made with FlippingBook Publishing Software