Journal C'est à Dire 137 - Novembre 2008

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Circulation Vent de colère au centre de Trévillers Le remodelage du centre du village suscite les plus vives critiques de la part des transporteurs routiers et des riverains.

Comme la plupart des riverains et des transporteurs rou- tiers, Jean-Claude et Adrien ne comprennent toujours pas pourquoi on n’a pas retenu la solution d’un rond-point cen- tral qui semblait plus efficace et moins onéreuse. Prévu pour ralentir la vitesse des véhicules, le rétrécisse- ment des routes est-il adapté au gabarit des nombreux poids lourds qui traversent le bourg ?

P ourquoifairecheret com- pliqué quand on pouvait faire simple et efficace?À Trévillers, beaucoup ne comprennenttoujourspaslalogique du réaménagement entrepris au centre-bourg. “Ils ont tellement rétréci la largeur des voies qu’on ne peut pratiquement plus pas- ser avec nos grumiers. C’est tout juste si on ne touche pas les mai- sons en venant des Plains-et- Grands-Essarts” , estime Pier- re Pourcelot,transporteur àAvou- drey. Les riverains qui ont pris l’habitude de se retrouver régu- lièrement sur la place centrale pour discuter du sujet sont tout

aussi sceptiques. Ils remettent vivement en cause l’intérêt de cette réorganisation de la pla- ce censée “rendre le centre bourg moins routier et plus convivial pour tous” dixit le bulletin muni- cipal. “Aujourd’hui, c’est la panique totale”, assène Jean-Claude Mou- gin. Ce riverain dénonce égale- ment le manque de visibilité qu’occasionne le nouveau tracé à angle droit de la route menant en direction des Plains et d’Indevillers. “On se demande comment feront deux poids lourds pour se croiser à l’angle de la rue des Fruitières.” Même si les “opposants” recon-

naissent que la traversée du vil- lage posait d’évidents problèmes de sécurité, tous s’étonnent que le maître d’ouvrage, c’est-à-dire la commune, n’ait pas privilégié la solution du rond-point. “C’était tellement plus simple de faire un beau giratoire en l’excentrant légèrement de manière à pro- voquer le ralentissement des véhi- cules.” Cette question de bon sens est soulevée par un autre trans- porteur de bois. “Le centre deTré- villers se prêtait idéalement à ce type d’aménagement. On retrou- ve ce même problème de gabarit en arrivant depuis Damprichard au nouveau rond-point de Maîche situé vers la gendarmerie.”

L’un des principaux griefs por- te sur l’inadéquation entre la largeur des routes et la nature du trafic. “À croire qu’on a oublié que Trévillers était le point de passage obligé vers 5 scieries et 3 grosses fromageries. En ajou- tant tous les grumiers venant de Suisse, près de 80 poids lourds au bas mot traversent chaque jour le bourg.” Jean-Claude Mou- gin évoque ensuite le bien-fon- dé du futur plan de circulation. “Ceux qui viennent des Plains, de Goumois ou de Damprichard devront céder presque sans visi- bilité la priorité à ceux qui arri- vent de Thiébouhans ou Cernay- l’Église. C’était tellement plus

te de sa propriété. “La munici- palité voulait m’obliger sans contrepartie à démonter une remi- se en bois qui me sert de garage. Aujourd’hui,je suis prêt à dépla- cer ce mur pour qu’on puisse réa- liser un trottoir” , indique celui

simple de rester à deux files.” La cohabitation entre routiers et frontaliers ne gagnera pas en fluidité avec ce dispositif. “On va tout bloquer aux heures de poin- te” , confirme Pierre Pourcelot. “À se demander s’il ne vaut pas

qui reconnaît ne pas être en bons termes avec le maire actuel. L’élu en question, Gérard Moureaux, est presque surpris d’une telle levée de boucliers. “C’est prématuré de

mieux oublier de passer à Trévillers. Ce qui nous obligera à prendre par Damprichard ou Char- quemont.” Tout aussi absurde selon les détracteurs, le fait de dépenser autant d’argent

“On va tout bloquer aux heures de pointe.”

dans les pavés qui borderont la route. “Combien de temps vont- ils résister au passage des chas- se-neige ? Cette question mérite réflexion quand on songe qu’au rond-point des Combes, ils ont fini par les enlever pour les rem- placer par de l’enrobé.” Les rive- rains n’ont toujours pas avalé la couleuvre de ne pas avoir été concerté préalablement sur le détail des opérations. De quoi remettre à vif les inimitiés exis- tantes et voire se concrétiser d’autres absurdités. Bien placé pour le savoir,Jean-Claude Mou- gin n’a pas hésité à dresser un mur d’éléments en béton en limi-

réagir avant que les enrobés soient faits.Tous les véhicules pourront passer. Les gens râlent avant d’avoir vu le résultat final” rétorque le maire. Ce qu’ils n’ont pas manqué d’observer en tout cas, ce sont les conséquences liées au dépla- cement du monument aux Morts qui était situé jusqu’à présent à côté de l’église. “Les travaux ont mis à jour d’anciens ossements humains provenant probable- ment du cimetière qui entourait autrefois l’église. C’est une hon- te” , conclut Jean-Claude Mou- gin. F.C.

Les grumiers éprouvent les pires difficultés à négocier le tracé à angle droit de la route en provenance des Plains.

Les travaux d’aménagement près de l’église ont mis à jour de multiples ossements provenant probablement de l’ancien cimetière.

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