Journal C'est à Dire 137 - Novembre 2008

P A Y S D E P I E R R E F O N T A I N E

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Fléau

Lutte contre le campagnol : la résignation prédomine L’opportuniste rongeur s’est installé durablement dans nos contrées herbagères. L’individualisme a pris le pas sur le collectif. L’encadrement diminue. Coup de blues.

F aceàlaredondancedescycles de pullulation, la lassitude gagnelesagriculteurs.Cer- tains se résignent à vivre avec le fléau, abandonnent toute idée de traitement et tentent plutôt de constituerdesréservesfourragères. Ceux qui restent engagés dans la lutte raisonnée le font avant tout dans l’espoir de sauver la récolte de l’année. Cela donne plutôt de bonsrésultatscommeentémoigne GabrielCordierdansleHaut-Doubs. Lui et 11 autres agriculteurs col- laborent depuis 1996 avec les techniciens de la Fredon (Fédé- ration Régionale de Défense laire de 1 200 hectares. “On a adhéré aux méthodes de lutte alternative à partir de 1998. En plus du traitement chimique à basse densité, on a pratiqué pen- dant plusieurs années l’alternance fauche-pâture, le labour, le gaza- ge des taupes, le suivi de la fau- ne non-cible.” Les traitements s’effectuaient alors de façon col- lective avec la présence régulière de Régis Defaut de la Fredon. contre les Organismes Nuisibles) sur la zone expérimentale de lut- te anti-campagnols (Z.E.L.A.C.) mise en place sur un parcel-

Chacun s’impliquait dans cet- te dynamique avec l’espoir d’obtenir des résultats tangibles. Avec le temps, cette belle soli- darité s’est effritée. “On s’est ren- du compte que le gazage des taupes n’est plus efficace depuis 2006. Du coup, on ne traite plus qu’au blé empoisonné avec l’objectif de garantir nos récoltes.” Le cycle de pullulation en cours sur le Haut-Doubs sera à son paroxysme l’an prochain. La récolte 2008 est en partie com- promise pour ceux qui n’avaient pas traité. “Il faudra être très vigilant l’an prochain. Car le naît l’intérêt de la lutte raison- née. “On sent néanmoins que beaucoup d’agriculteurs baissent les bras” ,dit-il en regrettant que chacun traite désormais dans son coin. Le pôle “rongeurs” de la Fredon a vu ses effectifs passer de 17 à 2 salariés en quelques années. Cette réduction des moyens d’encadrement survient para- doxalement au moment où les campagnol a la facul- té de se faire oublier quand les granges sont pleines comme c’est le cas aujourd’hui.” Gabriel Cordier recon-

VILLERS LE LAC Référence : 96617

“Tant que l’on ne tapera pas dans l’habitat, l’impact des cycles de pullulation sera toujours aussi fort”, confirme Régis Defaut (récemment décédé), ici en train de piéger des campagnols des champs sur le secteur de Champlive.

APPARTEMENT F4, ENTIEREMENT RENOVE AVEC CAVE ET GARAGE.

contrats de lutte raisonnée mis en place en 2005 tendent à se multiplier. “Depuis l’interdiction de la lutte chimique au-delà du seuil de nuisibilité décrétée à par- tir de 1998, on a plus jamais eu de problème d’intoxication massive de la faune non-cible” , explique Régis Defaut, le res- ponsable du pôle rongeur. Qu’est-ce qui peut expliquer la vitalité du fléau campagnol ? Tous admettent que la spéciali- sation herbagère a largement contribué à l’implantation du campagnol. “On fait tout pour lui faciliter la tâche en cherchant à enrichir sans cesse la qualité

agronomique des pâtures et prai- ries de fauche” ,ajoute Joël Siron, engagé lui aussi dans la lutte raisonnée sur Levier. “Tant que l’on ne tapera pas dans l’habitat, l’impact des cycles de pullula- tion sera toujours aussi fort” , confirme Régis Defaut. Remettre le labour au goût du jour comme cela s’est fait du côté de Champlive dérange indé- niablement le rongeur dans ses habitudes.Après avoir été infes- tés en 1998, les agriculteurs de ce secteur sont aujourd’hui pratiquement débarrassés du fléau. Même si le campagnol des champs suscite quelques soucis.

178 000 €

Beaucoup d’agriculteurs baissent les bras.

dire plus d’herbe, plus de pri- me. Par quels moyens peut-on réac- tiver la lutte ? “Au niveau de la Fredon, il faut aller vers la simplification du concept d’encadrement trop lourd en matière de suivi. Cela suppose peut-être de mettre en place un réseau supplétif d’aide.” Daniel Prieur, le président de la Fre- don, suggère également : “La vraie question, c’est de savoir comment on peut moderniser les process. Il y a encore moyen d’innover dans la mécanisation des traitements surtout quand on voit comment ils gèrent les pullulations de nuisibles dans l’Ouest de la France.”

“S’ils ont modifié leurs pratiques culturales, ce n’est pas à cause du campagnol mais dans l’objectif d’être quasiment auto- nomes sur leur exploitation en matière d’alimentation du bétail. Cette expérience montre néan- moins qu’on peut trouver des solutions” ,explique Régis Defaut tout en reconnaissant qu’il est difficilement envisageable de généraliser cette méthode. Pour- quoi ? Tout simplement car on ne change pas la destination d’une parcelle aussi facilement que ça. Beaucoup d’agriculteurs se retrouvent pieds et poings liés avec les engagements à la Prime Herbagère Agro Envi- ronnementale. Ce qui revient à

Tourisme Le Doubs veut se vendre en images C hoisir une des seules communesdudépar- tementàêtreprivéede haut-débitpour lancer officiellementson nou- La présentation aux professionnels du tourisme du nouveau site Internet du comité départe- mental du tourisme n’a pas convaincu.

mière vue dans ce nouvel outil destiné à “mieux vendre la des- tination Doubs” selon les termes de Vincent Fuster, le président du C.D.T. Car à trop vouloir bien faire, on perd parfois de vue l’essentiel. Certes le site est colo- ré, certes il fourmille d’images, mais trop

veausiteInternet,ilfallaitypenser! C’estdoncàPierrefontaine-les-Varans queleComitéDépartementalduTou-

risme du Doubs (C.D.T. 25) avait organisé le 27octobrelelancementde son nouveau site www.doubs.travel. For- cémentpoussive,lapré- sentation grandeur

“C’est avec les yeux qu’on achète le mieux.”

d’informations tuent l’information.Alors on s’y perd… Même “si c’est avec les yeux qu’on achète le mieux” , encore faut-il y y voir

nature aétéémailléedequelques bugs informatiques un peu mal- venus pour apprécier à sa jus- te mesure ce nouveau fleuron technologique. Les profession- nels du tourisme présents dans la salle, visiblement dubitatifs, n’en pensaient pas moins…Cer- tains n’ont même pas attendu la fin pour quitter la salle… Par conséquent,c’est l’impression de fouillis qui prédomine à pre-

clairement. Un site Internet ne doit pas être un fourre-tout. D’autres départements à voca- tion touristique (le Cantal, les Vosges) ou des stations touris- tiques (Chamonix-Mont Blanc…) l’ont compris : pour convaincre l’internaute de devenir un visi- teur réel, il faut être clair. Ce qui n’est pas le cas, hélas, du nou- veau site www.doubs.travel ! Dommage.

Plus petit que le campagnol terrestre, son cousin des champs aurait, semble-t-il, de plus en plus souvent tendance à l’accompagner dans les cycles de pullulation.

Le président du comité départemental du tourisme Vincent Fuster compte “mieux vendre la destination Doubs.”

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