Journal C'est à Dire 137 - Novembre 2008

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É C O N O M I E

Finances ON DÉPENSE PARFOIS SANS COMPTER AU CONSEIL RÉGIONAL !

La Chambre des Comptes a épinglé dans un récent rapport le Conseil régional de Franche- Comté. L’examen porte sur la période qui va de 2002 à 2007 durant laquelle se sont succédé à la présidence de la collectivité Jean- François Humbert (U.M.P.) et Raymond For- ni (P.S.). Ce rapport relève un certain nombre de dérives constatées surtout sous la prési- dence du second. L’opposition n’a pas man- qué de le rappeler à la majorité actuelle lors du débat agité qui a accompagné la pré- sentation de ce document en assemblée plé- nière le 17 octobre. Cependant, pour Marie- Marguerite Dufay, présidente de la Région, ce document est pour elle un “satisfecit.” On n’y trouve pourtant rien de très élogieux à l’intérieur. En revanche, cette enquête est satis- faisante, dans le sens où elle met en exergue les dérapages possibles de la collectivité. À gauche comme à droite, chacun semble prêt à faire amende honorable pour que l’assemblée régionale puisse avancer, sans rancune, sur des bases saines.

Dérives Un rapport qui secoue l’assemblée du Conseil régional Les élus U.M.P. n’ont pas ménagé la majorité régionale suite à la révélation du rapport de la Chambre des Comptes qui pointe du doigt les écarts dans la gestion de la collectivité.

C en’estqu’enfin d’après- midiquelerapportdela Chambre Régionale des Comptes a été examiné en assemblée plénière le 17 octobre. Après de longs échanges le matin sur les orien- tations budgétaires pour 2009, puis la présentation fastidieuse par le préfet Jacques Barthélé- my de “l’action de l’État en Franche-Comté” , les élus ont eu à débattre de ce brûlot. Ceux du groupe U.M.P. trépignaient d’impatience à l’idée d’aborder le rapport de la C.R.C. qui por- te sur la gestion de la Région de 2002 à 2007. Une période mar- quée d’une césure en 2004, date du changement de majorité.Jean- François Humbert alors prési- dent U.M.P., a cédé son fauteuil au socialiste Raymond Forni. L’opposition ne pouvait pas pas- ser outre ce document rédigé par les magistrats de l’autorité de contrôle dont les critiques négatives portent surtout sur la conduite des affaires régionales par la majorité actuelle. Jean- François Humbert ne s’y est pas trompé. Le sénateur tient là une revanche sur l’équipe socialiste animée désormais par Marie- Marguerite Dufay. Il ne digère pas la manière dont est négocié aujourd’hui l’ensemble immobilier de la rue de Pon-

tarlier que la Région a acquis 2,3 millions d’euros en 2003 lors- qu’il en était président. Cette ancienne propriété du diocèse, “qui est en état de déshérence depuis 2004 , dit-il, et c’est votre responsabilité” a fait l’objet d’un compromis de vente signé par la présidente le 26 mars 2008 avec “une moins-value de 350 000 euros, signale la C.R.C., alors que par ailleurs, les prix de l’immobilier en centre-ville de

cise-t-il, mettant en exergue, pour la défense de la majorité P.S., les quelques rares points positifs soulignés dans le rap- port. Le document abonde en effet dans ce sens en introduc- tion du chapitre 5 par exemple, réservé au fonctionnement de l’institution et des services. On peut lire à la page 30 (il y en a 135) que “le fonctionnement,tant institutionnel qu’administratif, de la Région Franche-Comté est

Besançon ont augmen- té sensiblement au cours des quatre années qui séparent la date d’achat et la date de vente.” La transaction ne satisfait pas l’U.M.P.

globalement satisfai- sant. Sur ce plan, le contrôle n’a pas révélé de dysfonctionnements majeurs.” Marie-Mar- guerite Dufay se féli- cite même “de la teneur

Il dénonce “manipulation et dissimula- tion.”

Les points développés dans le rapport donnent du poids et du crédit à l’opposition qui semble souffrir d’avoir été traitée par le dédain sous l’ère Forni. “On a méprisé mon travail, le compa- rant à la fouille de poubelles” lance Sylvie Vermillet à la majo- rité socialiste qui n’a jamais tenu compte de ses “alertes répétées. J’aimerais savoir comment vous qualifiez le travail des magis- trats de la Chambre ?” Le socialiste Loïc Niepceron a apporté un peu plus tôt un début de réponse à la question posée en préambule du débat. “Je cite la Chambre des Comptes” pré-

positive du rapport.” Les arguments sont un peu maigres pour que Loïc Niepceron soit crédible dans le rôle de rap- porteur, surtout aux yeux des élus U.M.P. qui ont épluché le tra- vail de la C.R.C. “Il justifie l’injustifiable” lance hors micro Jean-FrançoisHumbert.L’attaque vise le vice-président qui a eu touteslespeinesdumondeàpour- suivre son exposé dans une agi- tation grandissante. “Il lit entre les lignes s’emporte le banc de l’opposition. Il a cherché les quelquespointsquin’égratignaient pas la Région.” Yves-MarieLehmannportemême

L’U.M.P. Yves-Marie Lehmanna lancé une attaque en règle contre la majorité de gauche.

une attaque virulente dans son intervention. Les pratiques décrites par la Chambre régio- nale des Comptes lui inspirent “manipulation et dissimulation.” Il poursuit : “La Chambre relè- vequelematraquagefiscalauquel la majorité nouvelle s’est livrée

turelle, etc., la Chambre Régio- nale des Comptes s’est penchée dans le détail sur une collecti- vité qui s’est visiblement laissée aller à quelques coûteuses dérives. T.C.

dès 2005 a été décidé sans réelle justification, la décentralisation étant bien compensée.” Ressources humaines, cadeaux de fin d’année, analyse budgé- taire et financière, investisse- ments immobiliers, gratuité des boissons chaudes, politique cul-

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