Journal C'est à Dire 259 - Novembre 2019

D O S S I E R

L’HORLOGERIE, LEUR PASSION

À côté des grands noms locaux de l’horlogerie qui se nomment Péquignet, Herbelin ou encore Berthet, il existe des férus de mécanique et de garde-temps qui consacrent leurs loisirs, ou leur profession, à leur pas- sion de l’horlogerie. Pour ce dossier de fin d’année, nous sommes allés à la rencontre de quelques-uns d’entre eux, entre le Val de Morteau et le Plateau de Maîche. Tous ont un dénominateur commun : la passion du travail bien fait. Rencontres dans l’intimité de leur atelier.

Prêts à relever tous les challenges T héo Levaltier et Ève Alba- nesi actuellement étudiants en première année de D.N. M.A.D.E. ont défendu les cou- manuelles, j’ai préféré m’orienter assez vite vers une formation professionnelle et je pense avoir trouvé ma voie” , explique la future

Formation

Une réputation horlogère connue et reconnue On se bouscule toujours autant pour venir apprendre le métier d’horloger au lycée Edgar-Faure de Morteau qui s’ouvre de plus en plus sur l’apprentissage. Évolution.

pothèse de poursuivre encore ses études après le D.N. M.A.D.E. “Ce diplôme m’a permis de prendre de la hauteur”, appré- cie celui qui projette un jour de créer sa propre entreprise. Ève souhaite aller travailler à l’étran- ger, histoire de voir d’autres hori- zons, d’apprendre l’anglais. “Plus tard, j’aimerais bien avoir ma propre boutique” dit-elle. n

horlogère de 19 ans dont la famille vit à Pou- ligney-Lusans dans le Doubs. Les deux étudiants ne

leurs de l’établissement dans le cadre du Prix Avenir Métiers d’Art 2019 organisé par l’Institut National des Métiers

Retenu à la finale nationale

sont pas encore fixés sur leur avenir. Théo n’écarte pas l’hy-

bijouterie. Ce lycée polyvalent intègre éga- lement des filières d’enseigne- ment général et un pôle tech- nologique. À la rentrée 2019, d’Art. Tous les deux ont suivi un parcours horloger assez similaire puisqu’ils ont intégré après le collège, le C.A.P. horloger à Mor- teau pour poursuivre en B.M.A. Et en D.N. M.A.D.E. “J’ai toujours eu le goût de la mécanique et j’ai su quel métier j’allais exercer après avoir démonté ma première montre” , explique Théo, venu de Lyon pour poursuivre ses études. Son projet de pendule Uranie, conçu en référence à la pendule de l’Opéra de Lyon, lui a permis de remporter le prix régional Ave- nir métiers d’Art et d’être ainsi retenu à la finale nationale qui aura lieu en début d’année 2020. ÈveAlbanesi ne l’accompagnera pas mais gardera néanmoins un bon souvenir de cette expérience. “Comme je me sens plus à l’aise avec la mécanique, les activités

L a vitalité de l’industrie horlogère suisse contri- bue indéniablement au dynamisme du lycée mortuacien toujours contraint de sélectionner les candidats, que ce soit en C.A.P., Brevet des Métier d’Art (B.M.A.) ou au niveau du Diplôme National des Métiers d’Art et du Design (D.N. M.A.D.E.). “Il y a toujours beau- coup d’engouement. On a plus de demandes que d’offres. Le recrutement s’effectue sur dossier avec des élèves qui sont motivés par ces métiers” , apprécie David Grandvuillemin, directeur délé- gué aux formations profession- nelles et technolo- giques dans l’établissement. plet. La plupart des titulaires du C.A.P. poursuivent en B.M.A. pour compléter leurs acquis. “Ils ont suffisamment de compétences pour travailler dans différentes branches de l’horlogerie. Ils ont fait de la conception, de la fabri- En formation clas- sique, toutes les sec- tions affichent com-

cation, de la restauration…” Certains poursuivent au niveau supérieur sachant qu’au- jourd’hui le D.N. M.A.D.E. est accessible à tous les bacheliers et qu’il n’y a plus d’obligation d’avoir un B.M.A. La concur- rence est donc plus sévère pour suivre ce diplôme organisé sur trois années d’étude et plus axé sur le design et la restauration. “Ce nouveau diplôme qui rem- place le D.M.A. a été mis en place l’an dernier. On pourra donc dresser un bilan l’année pro- chaine à la sortie de la première promotion” , indique David Grandvuillemin.

plus à l’aise en milieu profes- sionnel. Depuis l’an dernier, le C.A.P. par apprentissage est aussi accessible en un an à des candidats titulaires d’un diplôme supérieur. Cela fonc- tionne très bien, au point que cette année on a seulement des apprentis en un an. Ils sont une bonne dizaine. Cette formule répond à une demande d’élèves qui souhaitent se réorienter.” Cette année, l’effectif “horloger” du lycée s’élève à 175 élèves dont 25 en apprentissage. Le parc de machines du lycée Edgar-Faure est aussi utilisé par le G.R.E.T.A. en formation adulte : C.A.P. transfrontalier, ouvrier spécialisé en horlogerie, usinage, décolletage et ponc- tuellement la bijouterie… L’horlogeriemanque aujourd’hui cruellement d’ouvriers qualifiés dans la fabrication des pièces. “On reçoit beaucoup d’offres d’emploi dans les métiers de l’usinage, du décolletage.” Ces formations figurent au catalogue de l’établissement aumême titre que la microtechnique et la

L’établissement mor- tuacien propose éga- lement le C.A.P. et le B.M.A. horloger par apprentissage. Des formules qui impli-

Un C.A.P. et un B.M.A. horloger par apprentissage.

Étudiants en première année de D.N. Made, Ève Albanesi et Théo Levaltier ont défendu l’an dernier les couleurs du lycée au prix Avenir et Métiers d’Art.

quent à l’élève de s’engager dans un contrat d’apprentissage auprès d’une entreprise fran- çaise. “On évolue pour intégrer de plus en plus d’apprentis. Ces formules correspondent mieux à certains profils qui se sentent

l’effectif global s’élevait à près de 1 200 élèves hors apprentis. De quoi se sentir un peu à l’étroit et de justifier le projet de restruc- turation en cours avec la

construction d’une nouvelle aile qui abritera notamment le pôle horlogerie. Un beau pari sur l’avenir de la profession. n F.C.

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