Journal C'est à Dire 259 - Novembre 2019

V A L D E M O R T E A U

Le chapitre manquant de l’histoire de l’horlogerie dans le Haut-Doubs Recherche

tion. Ils seront remplacés au XIX ème siècle par les colporteurs. Pontarlier fut un centre horloger très actif où venaient s’installer de nombreux fabricants. Les notables de la ville se permet- tront toutes les audaces. “Ils ont par exemple obligé Maillet, le fabricant d’horloges monumen- tales bien connu, à vivre cinq ans sur place pour avoir le droit de réparer les horloges de la ville. Ils sont même allés jusqu’à refu- ser à Breguet de venir s’installer à Pontarlier.” Autre caractéristique commune aux horlogers éclairés, la plupart étaient francs-maçons. Martine Prenot-Guinard et les généalo- gistes qui l’ont accompagnée représente 28 pages et aux Ver- rières-de-Joux 68 pages. Citons par exemple le fameux Poix- Landry à Chapelle-des-Bois qui a aussi vendu des serrures à un certain Louis XVI. Aux Ver- rières-de-Joux la famille Jouille qui a fini dans la limonade. Les Barthet aux Grangettes qui par- tiront s’installer à Marseille et Malte. Jacques Paillard origi- naire des Hôpitaux-Neufs qui fut l’un des premiers horlogers bisontins. Jules-César Fernier à Oye-et-Pallet, grand-père du dans cette aventure dressent aussi un inventaire précis des horlogers village par village. Pour Cha- pelle-des-Bois, cela

Le Centre d’Entraide Généalogique de Franche-Comté sous la direction de Martine Prenot-Guinard édite un ouvrage collectif consacré aux horlogers du Haut-Doubs forestier. Retour sur un savoir-faire prestigieux et totalement méconnu de ce côté-ci du Haut-Doubs.

logers complets capables de fabriquer toutes les pièces d’une montre. Ce qui suppose de savoir lire, écrire et compter. “Les pre- miers horlogers sont donc issus de classes aisées. Ce sont souvent des fils de notables à l’image des Brocard à Rochejean. Les règles et le statut de l’horloger évolue- ront de façon radicale au cours du XVIII ème siècle avec la géné- ralisation de l’établissage impul- sée par Laurent Mégevand.” à mesure que l’on se rapproche de Morbier. Autour du lac et Pontarlier, il était plus question de montres et de pendules. “Sur ce secteur, on recense beaucoup de décès liés au saturnisme car les horlogers faisaient de la dorure à partir de mercure.” L’ouvrage met en évidence la mobilité des horlogers qui voya- gent beaucoup. Il nous fait découvrir ces “garçons horlogers” titulaires d’une maîtrise qui se déplacent un peu partout pour vendre ou réparer leur produc- De même, elle dis- tingue deux types de production avec l’hor- loge fabriquée du côté du Val de Mouthe et au fur et

Édité à 500 exemplaires et disponible en librairie, cet ouvrage lève le voile pour le développement de l’horlogerie dans le Haut-Doubs

O n a coutume de diffé- rencier aujourd’hui le Haut-Doubs forestier du Haut-Doubs hor- loger mais il n’en a pas toujours été ainsi comme on peut le constater à la lecture de cet ouvrage imposant qui recense les horlogers ayant exercé dans le triangle d’or du Haut-Doubs forestier. “C’est le territoire com- pris entre Pontarlier, La Ferrière et Rochejean. On y a ajouté aussi une grosse partie du Val de Mouthe jusqu’à Chapelle-des- Bois” , décrit Martine Prenot- Guinard. Cette passionnée d’histoire locale et de généalogie s’est d’abord beaucoup intéressée aux origines du prieuré de Saint- Point. Au fil de ses recherches, elle constate la présence de nom- breux horlogers à Saint-Point mais aussi aux Grangettes, à La Planée. D’autres amis généa-

logistes comme Jean-Pierre Favrot confirment cette densité à Chapelle-des-Bois, Chaux- Neuve. Ce savoir-faire s’étend aussi à d’autres villages comme Oye-et-Pallet, Les Verrières-de- Joux et Pontarlier. “On a tra- vaillé une dizaine d’années sur ce sujet pour réaliser ce livre de 180 pages.” Les origines de l’horlogerie dans le Haut-Doubs forestier sont fort anciennes puisqu’elles remontent au XVII ème siècle. Martine Prenot-Guinard est convaincue qu’il existe un lien étroit avec l’exploitation du minerai de fer en différents gise- ments duHaut-Doubs et notam- ment sur le Mont d’Or. “Cette activité spécifique a contribué selon moi à l’émergence de l’hor- logerie dans ce triangle d’or. C’est une hypothèse personnelle qui ne fait pas toujours l’unanimité.” À cette époque, on parle d’hor-

forestier à partir du XVII ème siècle.

Beaucoup de décès liés au saturnisme.

Gondy fabriquera une horloge qui remportera une médaille à l’exposition universelle de Phi- ladelphie. L’histoire va connaître un coup d’arrêt en 1875 quand les hor- logers demandent le soutien de la ville de Pontarlier pour construire une fabrique. Nou- veau refus et à partir de là, beau- coup préféreront soit partir à Besançon, Morteau, Villers-le- Lac ou changeront d’orientation pour trouver de l’emploi au P.L.M. ou dans une nouvelle activité en plein boom : l’ab- sinthe. n

peintre. À La Planée, Jean- Antoine Laresche. Horloger du prince de Condé, il mit au point une “machine-réveil” dont il confia la production à Japy. Il y a du génie horloger dans le Haut-Doubs forestier. Et Martine Prenot-Guinard cite par exemple à Sarrageois, Séra- phin Cart-Grandjean. Né en 1828, ce meunier va fabriquer l’horloge astronomique aujourd’hui visible au musée de l’horlogerie à Morteau. Ori- ginaire de Pontarlier où l’on peut toujours voir sa belle demeure rue Morand, Junius

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