Journal C'est à Dire 113 - Août 2006

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R E T O U R S U R I N F O

ÉDITORIAL

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Décathlon lance son offensive à l’automne à Pontarlier

Ouverture Quand on ne veut pas citer les choses par leur nom, on inven- te un néologisme plus ou moins barbare. En ce moment, pour évo- quer les étrangers ou les Français issus de l’immigration installés en France, on parle de “minorité visible” ! Pourtant, aussi visibles qu’elles soient, ces “minorités” sont loin d’être représentées dans les instances nationales, qu’elles soient politiques ou socio-pro- fessionnelles. Le dossier de ce mois-ci est consacré à la com- munauté turque, installée dans le Haut-Doubs parfois depuis plus de trente ans. Que sait-on d’el- le ? Pas grand-chose justement. C’est à la rencontre de leur his- toire, de leur mode de vie, en som- me pour tâter le pouls de cette communauté représentée pour- tant par des centaines de res- sortissants rien que dans le Val de Morteau, que le journal C’est à dire a souhaité aller. Accueillis souvent avec une certaine dose de méfiance à leur arrivée, ils ont su, loin de leurs terres, creuser leur sillon dans un Haut-Doubs tellement éloigné de leurs racines. Mais aujourd’hui, il n’est pas rare d’entendre fustiger la propension des Turcs à investir dans l’im- mobilier ou encore s’interroger sur leur comportement social, basé sur une infaillible solidarité familiale. Ils cultivent en quelque sorte des valeurs qu’ici, on a depuis longtemps jetées aux oubliettes. Forcément, ça intrigue certains. Malgré leur nombre - ils sont plus de 1 500 sur le Val de Morteau -, les citoyens d’origi- ne turque ont souvent été igno- rés. Peut-être faudrait-il aussi que dans chaque commune où les Turcs sont représentés, on sache les impliquer dans la vie muni- cipale. S’ils représentent large- ment plus de 5 % de la popula- tion locale, les Français d’origine turque sont - comme les autres habitants de souche étrangère - largement sous-représentés, voi- re inexistants dans les conseils municipaux. Pourquoi ? Parce que certainement que leur côté, les ressortissants d’origine turque préfèrent cultiver la discrétion, habitués qu’ils sont depuis leur arrivée en France à maintenir ce sens de la communauté, mais aussi parce que, certainement, ici peu de gens ont jamais pris la pei- ne d’aller à la leur rencontre. Cet- te “minorité” encore trop peu “visible”, nous avons voulu ten- ter de mieux la comprendre. Mar- quant ainsi une réelle démarche d’ouverture qui empêchera peut- être que continuent à être véhi- culés tant et tant de clichés absurdes ou ridicules sur un peuple méditerranéen dont les valeurs sont finalement très proches des nôtres.

L e géant du sport confirme son inten- tion de s’implanter dans le bassin de Pontarlier. Pour faire pencher la balan- ce, les promoteurs du projet brandissent la menace d’un futur grand centre commer- cial côté suisse. Le directeur de Décathlon Grand Est, Éric Juhliet, est net : “En ce moment, nous essayons d’obtenir un maxi- mum d’intentions de votes positifs. Nous ne sommes pas encore tout à fait prêts. Mais notre dossier doit être déposé à la ren- trée pour un passage en C.D.E.C. fin 2006. Et si tout se passe bien, Décathlon pour- rait ouvrir ses portes à Pontarlier mi-2007.” Éric Juhliet est prudent car il sait qu’à l’heu- re actuelle, il lui manquera des voix en Com- mission Départementale d’Équipement Commercial (C.D.E.C.) pour que le projet soit entériné. Et notamment celle du mai- re de Pontarlier qui jusqu’ici s’est tou- jours prononcé contre l’arrivée de Décath- lon au nom de la protection du commer- ce local. La direction de Décathlon vient se sortir un nouvel argument de son chapeau pour ten- ter de convaincre le maire de Pontarlier et

ainsi s’assurer de sa voix. Éric Juh- liet s’explique : “Les habitants plé- biscitent notre projet, constate le directeur régional. Il faudrait vraiment que tous les élus comprennent que c’est dans l’intérêt de tous que nous souhaitons nous implanter et qu’ils prennent conscience du fait que Décathlon peut attirer de nombreux consommateurs suisses sur Pon- tarlier. À ce propos, il y aurait en ce moment sur La Chaux-de-Fonds un projet de centre commercial avec 2 500 m 2 pour un magasin de sport (N.D.L.R. : cette information est erronnée). Si les Suisses ont tout ce qu’il faut sur place, ils n’au- ront plus aucune raison de venir sur Pontarlier.” Selon les dernières estimations, la Chambre de Métiers, la Chambre de Commerce et le maire de Pontarlier s’opposent toujours au dossier Décathlon. Sans un oui de ces votants en C.D.E.C., le dossier ne sera pas accepté.

L e conseil municipal de Maîche revient sur sa décision prise au mois de mars de limiter les fer- metures tardives des débits de boissons. Invo- quant alors le bruit et la consommation d’alcool qui ont des “répercussions sur la vie de la cité” , les élus avaient donc envisagé de ne délivrer qu’une seule autorisation par mois de fermeture tardive et pour un seul bar. Avant l’instauration de cette mesure sanc- tion qui fut perçue comme telle par les cafetiers de la place, c’était au moins un bar par semaine qui était autorisé à tirer le rideau à 3 heures du matin pour cause de concert au lieu de 1 heure. La profession s’est insurgée contre cette volonté municipale qui, selon elle, accélérait la déconfiture de l’animation à destination des jeunes Maîchois. Finalement, les cafetiers ont obtenu gain de cause. Le 26 juin, suite à la réaction des débitants, le conseil municipal a pris une nouvelle disposition permettant aux professionnels concernés d’obtenir une déro- gation spéciale à la fermeture de leur établisse- ment fixée en temps normal à 1 heure du matin. Désor- mais, chaque bar peut prétendre fermer à 2 heures du matin, deux week-ends par mois, de juin à octobre, et un week-end par mois le reste de l’année. L’au- torisation est donnée sur présentation d’une deman- de motivée en mairie. Pour Pierre-Henri Éthalon, gérant du Quésako, le bar branché de Maîche qui est aussi un lieu de concert, cette décision “va dans le bon sens.” Pour autant, le dynamisme maîchois a pris du plomb dans l’aile depuis quelques années avec entre autres la disparition du Carnaval. Pierre-Henri Étha- lon a donc mis son bar en vente pour, dit-il, “chan- ger de secteur” et porter d’autres projets sur Morteau ou Pontarlier. La mairie de Maîche met de l’eau dans son vin

Éoliennes du Crêt-Moniot : permis de construire en instruction

L a société Éole-Res a déposé en juin sa demande de permis de construire un parc éolien de 15 machines au sommet du Crêt-Moniot. Le projet suit donc son cours contre vents et marées depuis cinq ans ! Les plus farouches opposants à ces équi- pements plantés sur ce mont du Haut- Doubs comme l’association “vent de colère” ne désarment pas. C’est cette même organisation qui s’est insurgée en vain contre l’installation d’éoliennes au Lomont (25) puisqu’Éole- Res a obtenu le permis de construire.

Les détracteurs à ces immenses hélices productrices d’électricité ont pour cre- do qu’elles participent au saccage des paysages, qu’elles favorisent les nui- sances sonores, et freinent l’émergen- ce d’autres énergies renouvelables. Des arguments qui seront une nouvelle fois exposés lors de l’enquête publique pré- vue à l’automne prochain. “J’espère que nous obtiendrons le permis de construired’ici la fin de l’année” explique Jean-Pierre Lau- rent de la société Éole-Res qui a suivi ce dossier. Compte tenu des recours possibles qui

peuvent intervenir, les travaux de construction du parc éolien devraient raisonnablement commencer en 2008. Éole-Res investit 35 millions d’euros dans ce projet. Les éoliennes qui selon le permis de construire déposé pour- ront atteindre 129 m de hauteur, déve- lopperont une puissance de 2 méga- watts chacune. Une puissance suffi- sante selon Éole-Res pour subvenir aux besoins énergétiques d’un bassin pon- tissalien de 35 000 personnes.

Jean-François Hauser

est édité par “C.H.T. Diffusion” 5 bis, Grande Rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication et de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Solène Davesne, Jean-François Hauser.

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1275-8825 Dépôt légal : Août 2006 Ont collaboré à ce numéro : Jean-Marie Steyner (mots fléchés)

Crédits photos : C’est à dire, Compagnie Saut du Doubs, Conseil général du Doubs, Famille Surme- li, Haut-Doubs Quad, Olivier Jeannier, Meubles Mougin, Louis Rognon, S.C. Damprichard.

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