Journal C'est à Dire 113 - Août 2006

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M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S

Un Sauget au Conseil d’État La Longeville Entre les voies du seigneur et les hautes sphères administratives, Marcel Pochard, ancien de Consolation, a préféré se mettre au service de l’État. Originaire de La Lon- geville, ce haut fonctionnaire de 63 ans a travaillé dans plusieurs ministères avant d’entrer au Conseil d’État où il est aujourd’hui responsable de la Cellule de Coopération Internationale.

S’ il vit à Paris, ce grand commis de l’État res- te toujours en contact avec sa province nata- le. Il séjourne régulièrement au hameau de Largillat dans la maison parentale restaurée en une charmante demeure où il aime à se ressourcer avec ses proches. Ses parents agricul- teurs tenaient en fermage une exploitation aux Maîtrets. Dernier d’une famille de 8 enfants, le petit Marcel, suivant une tradition bien ancrée dans ce Haut-Doubs catholique, débu- te sa scolarité au séminaire de Consolation. “L’ambiance était

préfet dans la Drôme en 1973- 1974, il exerce jusqu’en 1981 la fonction de conseiller technique au cabinet de deux ministres successifs. À l’arrivée de Fran- çois Mitterrand, il devient sous- directeur de la prévention au ministère de la Santé. Un pos- te qu’il quitte en avril 1982 pour prendre jusqu’en 1987 celui de la Direction Générale des ser- vices de la toute jeune Région de Franche-Comté présidée par un certain Edgar Faure. “C’était un patron extrêmement brillant, très cultivé et d’une grande cour- toisie qui accordait une confian- ce totale à ses collaborateurs. On

de ma carrière” , confie ce père de famille de 4 enfants. En janvier 1987, retour à Paris. Marcel Pochard entre au Conseil d’État. Il occupe successivement les fonctions de maître des requêtes, rapporteur puis com- missaire du gouvernement auprès des formations conten- tieuses. Fin 1993, il intègre le secrétariat général du Gouver- nement en tant que directeur général de l’administration et de la fonction publique. À par- tir d’avril 1998, il retourne au Conseil d’État pour accéder deux ans plus tard à la fonction suprê- me de Conseiller d’État. Tout au long de sa carrière, il mène de multiples missions en France et à l’étranger. En 1998, à titre d’exemple, il est chargé d’établir à la demande de l’Union Européenne un diagnostic sur le système de “jumelage” en Pologne, Hongrie et Lituanie. Le ministère des Affaires Étran- gères ou le Conseil d’État lui confie également des interven- tions en Colombie, Argentine, Chili, Vietnam, Tunisie, Maroc, Chine, Corée, Liban… “Le Conseil d’État représente un vivier où le gouvernement puise des compétences. C’est toujours intéressant de partir à l’étran- ger.” De 1988 à 1997, Marcel Pochard

quelque peu austè- re et l’éducation très schématique, ce qui n’empêche que j’ai reçu une très bonne formation. Je n’avais pas forcément la

fonctionnait dans une entente parfai- te. Au cours de cette période, on a installé la Région dans ses locaux actuels. On a lancé les grandes

De multiples missions en France et à l’étranger.

Marcel Pochard aime à se ressourcer dans la campagne saugette.

dispense occasionnellement son savoir dans diverses universi- tés parisiennes. On lui confie également d’importantes mis- sions administratives allant de la présidence du jury de concours d’entrée à l’E.N.A. au contrôle de différents scrutins électoraux en Corse, en Guyane ou enco- re à l’échelle européenne. Cet homme raffiné apprécie com- me il se doit la gastronomie. Pas- sionné d’art, il préside à la fois l’Institut Gustave Courbet et le

conseil d’administration de la Réunion des Musées Nationaux. N’ayant probablement pas oublié l’importance qu’attachait Edgar Faure à la formation, il officie également depuis cette année à la tête du conseil d’administra- tion de la Cité internationale Universitaire de Paris. Difficile de s’ennuyer dans ces circonstances. On comprend mieux pourquoi il apprécie de se mettre au vert dans sa cam- pagne saugette. Un pays, des

paysages qui lui sont chers mais dont il n’apprécie pas forcément certaines transformations vil- lageoises à l’image du nouveau lotissement en cours de réali- sation à la sortie de Montbenoît, en partant sur Gilley. “Je suis surpris que l’on puisse encore autoriser ce mode d’urbanisa- tion à mon sens carrément anar- chique. Il n’y a aucune organi- sation. On laisse trop de liber- té aux promoteurs.” F.C.

vocation pour être religieux. Au moment du second bac, j’ai quit- té Conso pour partir à Sciences Po où j’ai pu entrer grâce à une mention bien au bac.” Le très bon élève passe une licence en droit et en sciences économiques avant d’intégrer l’E.N.A. en 1968. Deux ans plus tard, il entame sa carrière de haut fonctionnaire comme chef de bureau au minis- tère du Travail. Après une expérience de sous-

politiques en matière d’appren- tissage, de formation, de recherche. Edgar Faure était, par exemple, passionné par l’em- ploi des jeunes. Il était persua- dé que chacun avait en soi des potentialités professionnelles. À partir de là, on a lancé le dos- sier “emplois vocationnels” s’ap- puyant sur le principe de mettre en contact les bonnes personnes. J’ai vécu cinq merveilleuses années, peut-être les plus belles

Florence Baverel est la nouvelle égérie de Nescafé Sport La championne olympique de biathlon est au cœur de la nou- velle campagne télévisée de Nescafé. Selon le publicitaire, cette championne correspond au profil recherché par l’annonceur.

F lorence Baverel, c’est aussi la pub. La cham- pionne olympique de biathlon à Turin est la nouvelle égérie de Nescafé. Elle est au cœur de la dernière cam- pagne publicitaire télévisée du géant de l’agroalimentaire dont la signature est “Nescafé, res- tez motivé.” Cette opération de promotion qui a débuté au mois de mai se poursuivra en sep- tembre et octobre. Jamais dans l’histoire du biath- lon, un - ou une - sportif (ve) aus- si performant soit-il n’avait été retenu pour ce genre d’exerci- ce commercial. Cette discipli- ne souffre d’un déficit d’image trop important pour l’utiliser en support de campagne publici- taire estiment certains profes- sionnels de la pub. Mais ce n’est pas tant le sport que la personnalité même de Florence Baverel-Robert qui a séduit Publicis, l’agence qui a géré la communication de Nest- lé. “Par rapport à son parcours, Florence paraissait comme étant une bonne ambassadrice. Nous avons trouvé qu’elle avait une personnalité hors du commun” indique Delphine Coulon chez Publicis, qui a travaillé sur cet- te campagne. “L’actrice” a été détectée pendant les J.O. “Les créatifs qui travaillaient sur le film ont flashé sur elle. Sa médaille d’or a marqué les esprits

de beaucoup de Français” ajou- te-t-elle. La biathlète n’a pas la grosse tête. Elle est tout le contraire du sport business où les champions sont élevés au rang de stars. Florence Baverel-Robert a le bon profil. Besogneuse, déterminée, elle s’est imposée aux publici- taires comme étant l’incarna- tion d’une motivation physique et psychologique. Des arguments

biathlète. Florence Baverel- Robert reste discrète sur les clauses du contrat. Elle indique seulement que sa médaille d’or lui a rapporté plus d’argent que la campagne publicitaire pour laquelle elle a été choisie. Soit moins de 40 000 euros qui est la somme versée pour une pre- mière place sur le podium aux J.O. ! Pas cher payé. Comparé à Zinedine Zidane dont les reve-

en adéquation com- plète avec le thème de la nouvelle campagne de Nescafé. Publicis a tapé dans le mille. Après une prise de contact fructueuse entre l’agence et la

nus publicitaires en 2005 avoisinent les 8 millions d’euros, la tête de la skieuse ne pèse pas lourd. Toutefois, cette expé- rience est bonne pour la sportive du Haut-

“Promouvoir le biathlon auprès du grand public.”

sportive, le spot a été tourné aux Saisies. “Elle est allée au-delà de nos espérances. Tourner un film avec un sportif n’est pas tou- jours évident. Mais Florence, dans ce spot, a une présence phy- sique et humaine impression- nante. Elle donne à cette cam- pagne de l’humanité” poursuit Delphine Coulon. L’exercice était nouveau pour Florence Baverel-Robert. D’abord surprise par la démarche de l’agence, elle s’est prêtée au jeu avec en priorité cette envie “de promouvoir le biathlon auprès du grand public” dit-elle. L’in- tention est noble, car côté rému- nération, la pub ne paie pas beaucoup lorsque l’on est “que”

Doubs qui a également parti- cipé à l’émission Fort Boyard en juin. Mais elle n’entend pas se laisser griser par le succès au risque d’oublier ses objectifs spor- tifs. “Je vais reprendre ma peti- te vie tranquille en évitant de me disperser. Mon intention est de faire de nouveaux podiums lors des prochains championnats du monde.” Publicis attend les premiers résultats de cette campagne publicitaire. Déjà, les premiers sont positifs selon l’agence. La publicité pourrait donc être décli- née sur d’autres supports pour l’affichage ou la presse. T.C.

Florence Baverel-Robert veut se concentrer maintenant sur ses objectifs sportifs (photo archive Càd).

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