Journal C'est à Dire 113 - Août 2006

V A L D E M O R T E A U

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Événement

Téléthon : Morteau à nouveau centre de promesses télévisé

Dix ans après la mémorable édition de 1996, la ville a été retenue pour accueillir les caméras de France Télévisions les 8 et 9 décembre prochains. Mais dans une for- mule plus allégée. Les explications de Pierre Vaufrey, le coordinateur.

te à partir d’une poutre en bois “lamellé-collé”, sculptu- re de 13,32 m (soit 36 X 37). Une ferme comtoise et son tuyé constitueront un des décors où évolueront des agri- culteurs et leurs cheptels, des salaisonniers et leurs sau- cisses, des fromagers, etc. “Entre autres animations, il est aussi prévu de vendre 18 000 saucisses de Morteau, soit une par habitant de la communauté de communes. Nous prévoyons aussi le débit et la vente en portions, de cinq meules de comté réalisées à l’occasion du Téléthon 2005 aux Fins” ajoute Pierre Vau- frey. L’embrasement du Mont Vouillot avec son cortège de flambeaux est également au programme. Le lancement offi- ciel du Téléthon 2006 dans le Val de Morteau aura lieu jeu- di 7 septembre à Morteau en présence de Bernard Bara- taud. Le compte-à-rebours est lancé pour les bénévoles.

T ous les habitants du Val ont encore à l’esprit la ferveur populaire qui s’est emparée de Mor- teau et de ses environs en décembre 1996. C’était il y a dix ans déjà, France 2 avait alors retenu la candidature de Mor- teau et était venue y poser ses caméras, avec ses animateurs vedette, pour plusieurs heures d”images inoubliables enregis- trées dans un Haut-Doubs que la France entière a découvert accueillant et chaleureux, mal- gré le froid ambiant. Une décennie plus tard, et après avoir fait le tour de toutes les autres communes du Val, le Téléthon revient à Morteau, et France Télévisions avec. Mais entre-temps, la formule a quelque peu changé, le Télé- thon s’est “régionalisé” sur le plan télévisuel. Explications : “À partir de cette année, il y aura un centre de promesses télévi- sé par région France 3, c’est-à-

extension sur le site de la gare permettra d’assurer pour Mor- teau, une liaison avec la Télé- thon suisse de La Chaux-de- Fonds, au départ de Besan- çon. Le bois, industrie embléma- tique de la région, sera une des principales thématiques de l’événement, avec trois fils

dire 13 ou 14 en France. Mor- teau sera plateau central pour la région Bourgogne-Franche- Comté indique Pierre Vaufrey. C’est donc une charge un peu plus légère qu’en 1996, mais ce que France Télévisions nous a déjà garanti, c’est une heu- re de diffusion le samedi après- midi, relayée par France 3

rouges : une vente de plants d’épicéas et de mélèzes pour un ensemencement au printemps 2007 d’une parcelle d’environ 1

Bourgogne-Franche- Comté. Sur le plan national, des images enregistrées à Mor- teau seront montées et diffusées pendant

“Une fresque florale géante en épicéa et en mélèze.”

hectare, située au-dessus du Tremplin, “ce qui permettra de réaliser une fresque flora- le géante rappelant dans les années futures ce 20 ème Télé- thon.” Deuxième fil rouge : la construction d’un kiosque à ossature bois perpétuant éga- lement dans le temps ce Télé- thon. Enfin, la réalisation par un artiste local (Christophe Vilard) d’une sculpture géan-

les 30 heures de l’événement. Cette nouvelle formule engen- drera pour nous moins de dépenses, ce qui devrait d’ailleurs permettre de remettre un plus gros chèque au Télé- thon” estime le coordinateur. Les 8 et 9 décembre, le site principal d’implantation sera le cœur de ville de Morteau, autour de l’hôtel de ville et dans la Grande rue. Une

Pierre Vaufrey, toujours fidèle à la Force T.

En bref…

La Belle de Morteau enfin protégée Saucisse C’est l’épilogue heureux d’un long feuilleton à rebondissements : la saucisse de Morteau est officiellement protégée par une Indication Géographique Protégée à partir du 1 er septembre 2006.

Villers-le-Lac

L’urbanisation est trop gourmande de foncier 20 hectares de terrain urbanisé en 20 ans, mais une population qui reste stable. Ce constat amène les élus de Villers à repenser l’habi- tat, essentiellement tourné aujourd’hui vers la maison individuelle.

Cinéma Au programme de l’Atalan- te, pour la rentrée, “le voya- ge en Arménie” de Robert Guédiguian du 31 août au 5 septembre, et “la raison du plus faible” de Lucas Belvaux, du 8 au 12 septembre. Maîche La fête Intercultures de Maîche se déroulera du 14 au 22 octobre prochain autour d’une exposition consacrée au Maghreb. Saugeais La prochaine journée des citoyens d’honneur aura lieu du Saugeais aura lieu le dimanche 1 er octobre prochain, la première organisée sous la houlette de la nouvelle prési- dente, Georgette Bertin-Pour- chet. Enfance Dès le 1er janvier 2007, la for- mation des assistantes mater- nelles aura une durée de 120 heures : 60 heures effec- tuées dans un délai de six mois à compter de la deman- de d’agrément de l’assistan- te maternelle et 60 heures à effectuer dans les deux ans qui suivent l’accueil du pre- mier enfant. Renseignements au 03 81 67 61 05. Tomatis Le centre de l’écoute Toma- tis à La Chaux-de-Fonds fête son quinzième anniversaire. À cette occasion, le centre propose de découvrir ses techniques d’audio-psycho- phonologie dans le cadre de l’année Mozart, avec un pro- gramma varié et gratuit pour septembre (Mozart-siesta, cours d’anglais, “attendre bébé en musique”, film- débat…). Renseignements au 00 41 32 968 08 29.

L’ obtention de cet- te protection a été obtenue au prix de grands efforts déployés par les défenseurs de la qualité. Après plus de dix ans de procédure, l’Indication Géo- graphique Protégée (I.G.P.) a enfin été attribuée à la saucisse de Morteau. C’est le 1 er septembre que cette protection européen- ne entrera en application dans le droit français. “À partir de cette date, la zone officielle de production de la saucisse de Morteau sera limitée à la Franche-Com- té et à la Bresse de l’Ain et de Saône-et-Loire. Par-

rouge” bénéficiera en outre d’un fumage de 48 heures minimum dans des tuyés traditionnels. L’autre type de saucisse produite dans la zone I.G.P. sera identi- fiable par un certificat de conformité produit (C.C.P.). Actuellement, la produc- tion de saucisse de Morteau

tout ailleurs, et après un délai de transition, il sera strictement interdit de pro- duire de la saucisse dite de Morteau” indique Noël Myotte, le président de l’as- sociation des producteurs de véritable saucisse de Morteau. Dès septembre, deux types

S ur les vingt dernières années, la commune de Villers-le-Lac a urba- nisé 20 hectares de terre. Soit un hectare par an ! Bilan de l’opération : la population est restée stable sur la période pour se maintenir aujourd’hui à 4 300 âmes. Le village s’étend donc en surface, mais le nombre d’habitants n’augmente pas - ou très peu -. Le gain est nul. “Il y a 25 ans, une famille, c’était cinq personnes. Maintenant, on vit à deux dans une grande maison avec par- fois un enfant” constate le maire Jean Bourgeois. D’où l’intérêt de promouvoir aujourd’hui d’autres modes d’habitat plus denses et occupent moins de pla- ce que la maison individuelle. Le cas de cette commune est sympto- beaucoup de maux. Ici, il sauve l’éco- le qui allait fermer ses portes. Dans la bourgade voisine où le tissu industriel s’étiole, il met du beurre dans les finances de la collectivité par le biais de la taxe foncière et de la taxe d’ha- bitation. Pour le village d’à côté qui croule sous les appels de personnes à la recherche d’un terrain, c’est une réponse donnée à toutes ces demandes. Là enfin, le lotissement communal est un moyen d’apporter un peu de stabi- lité et d’équité à un marché de l’im- mobilier où flambent les prix. Bref, construire ce n’est semble-t-il jamais mauvais. Soit ! Mais il y a l’art et la manière de le faire et surtout dans quel but. Une commune qui lotit pour sauver son école est assurée de renou- veler l’opération dans dix ans, quand les enfants des familles fraîchement installées seront en âge de quitter le primaire. Par contre, dans l’interval- le la municipalité, aura peut-être été contrainte de redimensionner son réseau d’assainissement devenu insuffisant pour accueillir cette population. Elle aura tenu compte de la voirie supplé- matique de l’urbanisation galo- pante qui s’empare de la ban- de frontalière. D’une localité à l’autre, le refrain est le même : le lotissement est la réponse à

mentaire à entretenir. Construire, c’est donc des charges supplémentaires qui resteront pour la commune quand bien même l’école trépasse. Une réflexion émerge en ce moment au sein des collectivités dont la plupart mettent en place le plan local d’urba- nisme, pour envisager l’habitat diffé- remment. L’idée est de limiter à la fois la consommation de foncier, et de pro- poser une alternative à la maison indi- viduelle qui passe par du petit collec- tif, de la maison jumelée, et du loca- tif comme le font actuellement Villers- le-Lac ou Morteau à travers différents programmes immobiliers. On envisa- ge d’autres manières de lotir notam- ment dans ce secteur déjà bien mité du logement pour maintenir de la popu- lation” remarque Laurent Moynac, direc- teur de l’Agence Foncière du Doubs. Il ajoute : “Il y a aura donc toujours une consommation de foncier. Le problè- me actuellement est que les communes choisissent de s’étendre, c’est la solu- tion la plus simple, plutôt que de recy- cler du foncier comme un ancien bâti- ment qui pourrait être rénové pour fai- re des logements. Cette option est plus compliquée, plus longue et coûte plus chère.” S’étendre mais jusqu’à quand ? Les élus mesurent cet enjeu. Mais à une époque où la maison individuelle correspond à une aspiration sociale forte, c’est enco- re plus vrai dans une bande fronta- lière où le marché de l’immobilier est sous pression, les municipalités ont du mal à promouvoir d’autres types d’ha- bitat que celui-ci. À moins d’un chan- gement profond des mentalités de la part des accédants à la propriété dont la plupart disposent d’une marge de manœuvre financière suffisante pour bâtir. Pourquoi s’en priveraient-ils ? T.C. par une urbanisation incohé- rente. “Même en ayant une démarche plus économe par rapport au foncier, il faudra continuer à construire, à créer

de saucisses seront alors fabriqués : la saucisse de Mor- teau “label rou- ge” (il remplace-

se situe aux envi- rons de 3 500 tonnes par an (y compris avec la production réali- sée hors de la

Les efforts déployés par les défenseurs de la qualité.

ra le label régional) qui, à terme, sera fabriquée exclu- sivement avec des porcs label rouge de Franche- Comté. La saucisse “label

zone I.G.P.). “Quand la pro- tection entrera en vigueur et que la filière porc franc- comtoise sera totalement opérationnelle pour répondre à tous les besoins, on pourra s’attendre à une augmentation de la pro- duction de saucisse de Mor- teau” se réjouit Noël Myot- te. Pour Michel Delacroix, le président de “l’Association de défense et de promotion des charcuteries et salai- sons I.G.P. de Franche- Comté”, “c’est désormais d’un atout exceptionnel, d’une exclusivité formidable dont bénéficie la filière por- cine de Franche-Comté. À elle d’exploiter de façon dynamique cet atout incon- testable qui devrait bénéfi- cier de retombées positives pour le maintien des emplois des 15 fabricants d’aliments porcins des 250 élevages de porcs, des 8 abattoirs, des 15 ateliers de découpe, des 300 bouchers charcutiers et des 20 uni- tés de fabrication basés en Franche-Comté. En man- geant de la saucisse de Mor- teau, chacun sera certain de faire travailler des gens de chez nous” résume-t-il.

“Il faudra continuer à construire.”

Noël Myotte, président de l’association des producteurs de véritable saucisse de Morteau, se réjouit de cette reconnaissance.

J.-F.H.

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