La Presse Pontissalienne 215 - Septembre 2017

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 215 - Septembre 2017

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Jean-Pierre Gurtner au secours du casse-cailloux

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Marie-Style en terre pontissalienne

Intérêts Trois ans à peine après avoir subi le chamboule-tout provoqué par le gou- vernement de François Hollande qui a imposé d’en haut, au nom d’une fumeuse idéologie, le retour aux qua- tre jours et demi de classe, qu’avait supprimé quelques années auparavant le gouvernement de Nicolas Sarkozy, voilà que l’équipe Macron, conformé- ment à son programme de candidat, fait à nouveau marche arrière en pro- posant aux écoles la possibilité de reve- nir au rythme des quatre jours de classe. Alors même que personne n’a encore été en mesure de confirmer, trois ans après son application aux forceps, les bienfaits d’une semaine de cinq jours d’école, ou alors son inefficacité, on détricote une nouvelle fois la pelote des rythmes scolaires. En à peine quelques semaines, mairies, conseils d’écoles et administrations ont dû se creuser la tête pour réorganiser pour la énième fois le temps scolaire et tout ce qui en découle : transports, organi- sation familiale, devenir des salariés du périscolaire, etc. Certaines villes ont eu la chance de pouvoir saisir cette oppor- tunité au bond, sans devoir buter sur des difficultés majeures. C’est le cas d’assez nombreuses communes du Haut- Doubs comme Rochejean, Vaux-et- Chantegrue, Chapelle-d’Huin ou Cha- pelle-des-Bois. D’autres hélas ont dû renoncer face à l’ampleur de la tâche et aux conséquences trop lourdes d’une application précipitée. Pontarlier, de son côté, veut se donner le temps de la réflexion. Si la philosophie de lais- ser libres les communes de choisir le meilleur système pour elles va dans le bon sens, celui de plus d’autonomie et de moins de dirigisme, cette réforme expresse aboutit, une nouvelle fois, à une dichotomie entre ceux qui ont pu et les autres. Bien loin de l’idée géné- reuse que se font les partisans d’une école de la République égalitaire et uni- forme. Le principal reproche reste cepen- dant qu’avec cette nouvelle réforme, un élément essentiel a été oublié : l’in- térêt des enfants dont personne, de réforme en réforme, ne se préoccupe. C’est exactement le même constat pour un sujet qui semble pourtant faire l’una- nimité mais qu’on évacue au nom d’au- tres intérêts, économiques ceux-là : la durée beaucoup trop longue des vacances d’été. Tout le monde souscrit au diagnostic, jamais personne n’agit pour résoudre le problème. ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré : Marie Rousselet, Magalie Troutet. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Septembre 2017 Commission paritaire : 0222 D 79291 Crédits photos : L.P.P., C.D. 25, D. Chantrenne, P. Coignard, Gurtner, Jura Filtration, Micropolis, C. Page.

À la lecture des arti- cles sur le passage du casse-cailloux dans les communaux de Remoray, l’ancien conseil- ler général et enseignant au lycée agricole de Levier s’est fendu d’un long argu- mentaire en trois pages. Il revient sur des exem- ples d’utilisation dans les années quatre-vingt-dix d’épareuse-débroussail- leuse et de casse-cailloux sur des parcellaires enfri- chés du Val d’Usiers et du plateau de Nozeroy. 25 ans plus tard, le bilan est positif. “Au Val d’Usiers, le passage du casse- cailloux a tracé des cou- loirs sectionnant les haies et la partie forestière. Les limites sont plus franches pour permettre au bétail de s’y abriter et au bois d’affouage d’y être stocké.” Il dénonce une vision par trop conserva- trice du paysage. “Un pay- sage agricole n’est pas un sanctuaire environne- mental contrairement à des espaces sensibles qui demandent grande atten- tion…Un espace agricole doit être entretenu comme le sont les paysages des plateaux et montagnes du Jura depuis le XI ème siècle. Hier avec la houe et la fau- cille, aujourd’hui avec les engins mécanisables.” S’il reconnaît que le casse-cailloux transforme le milieu, cette mutation n’est pas forcément néga- tive. “Sur les parcellaires étudiés, le passage du casse-cailloux a modifié un type de biodiversité. Les têtes de roches angu- leuses abritant des micro- écosystèmes mais endommageant le maté- riel ont laissé place à des calcaires affleurant sous forme de larges dalles. Extinction d’espèces de strates arbustives ou déplacement de celles-ci là où les haies y sont main- tenues. Je constate après inventaire que les espèces xérophiles et mésophiles d’avant y sont encore pré- sentes avec des tapis de sedums, thym, hélian- thème… et graminées type pâturin. L’absence d’un étouffant couvert d’arbustes a fait éclore une nouvelle phénologie d’espèces de strate her- bacée et d’entomofaune.

Est-ce un gain ? Une perte ? Tout dépend du regard porté !” Le casse-cailloux ne changerait pas non plus la sensibilité du milieu et le classement des par- celles par rapport au plan d’épandage. Il s’interroge sur le lien entre le casse- cailloux et le goût du comté. “Un passage du casse-cailloux sur un espace restreint souvent destiné aux génisses a-t- il vocation à perturber la cohérence du système ? Je constate qu’en 25 ans, ces comtés de terroir où les trames parcellaires ont été modifiées partielle- ment n’ont rien perdu en qualité pour autant… Il ne faut pas seulement envi- sager l’instant T fait d’écolo-émotivité mais porter un regard dans les 10 à 15 ans sur des pra- tiques de bon sens avec des gens dont c’est l’ou- til de travail et d’avenir.” Que deviendra le parcel- laire de Remoray travaillé au casse-cailloux dans 5 ans ou 10 ans ? Pour Jean-Pierre Gurtner, “il suivra une évolution au rythme des pratiques de pâturages et de l’ac- croissement naturel des végétaux. À 900 m d’al- titude, rechercher l’auto- nomie d’alimentation du bétail était celui de nos aïeuls à l’époque où la qualité fromagère n’était pas au rendez-vous et où les aléas climatiques cau- saient souvent des famines. L’apport de la photographie du début du XX ème siècle révèle des espaces très ouverts sur nos territoires… Aujourd’hui, le couvert végétal est beaucoup plus dense et les troupeaux de montbéliardes sont plus nombreux dans les champs. La lente muta- tion d’un patrimoine de paysages des plateaux et vallées du Haut-Doubs et du Jura se poursuit. Il porte en plus la signature d’une valeur ajoutée avec une production haut de gamme. Qualité d’un pro- duit doit être en cohé- rence avec qualité agro- écologique d’un paysage et non abandon” termine M. Gurtner dans son long argumentaire. ■

E ncore toute chamboulée de son premier grand voyage transatlantique, la jeune Haï- tienne de 16 ans affiche une joie contenue mais bien réelle de pou- voir venir poursuivre sa scolarité à Pontarlier et plus précisément au lycée Toussaint-Louverture où elle est a été admise en seconde pro- fessionnelle Accompagnement, Soins et Service aux Personnes. Dans trois ans, elle tentera de pas- ser les concours d’infirmière ou d’aide-soignante. “J’ai fait un beau voyage. En arrivant ici, je suis un peu surprise par les températures. C’est plus frais que chez moi” , constate Marie-Style. Entre Haïti et le Haut-Doubs, on n’a pas for- cément la même perception de la canicule. Rien d’insurmontable. Tout aussi satisfaite, Évelyne Bulle la présidente de l’association Lou- verture vers Haïti ne boude pas son plaisir de voir ce projet se concré- tiser enfin après huit ans d’efforts. “On n’a vraiment pas été aidé par l’ambassade de France par rapport au visa. À la fin, on se posait même la question de trouver une école

Tout sourire, Marie-Style se familiarise avec son nou- vel environne- ment pontis- salien.

jeunes de son âge. “Elle est volon- taire et a pleinement conscience de la chance qui se présente à elle. J’ai confiance” , poursuit Évelyne Bulle en remerciant aussi la Ville de Pontarlier et le lycée profes- sionnel pour leur soutien dans cette aventure. Prochain rendez-vous le 13 octobre pour le repas haïtien servi au restaurant d’application du lycée Toussaint-Louverture. ■

sur place à Haïti.” Le fameux sésame est arrivé le 1 er août à 14 heures, soit quelques jours avant le départ. La persévérance vient à bout de tout. Marie-Style se refait une santé chez Évelyne Bulle où elle sera accueillie le week-end et pendant les vacances. Dès la ren- trée, elle sera interne au lycée. Rien de mieux pour faciliter son inté- gration que de vivre avec d’autres

“L’histoire du rock dans le Haut-Doubs” : sortie du tome II

M usicien passionné, Patrick Racle est aussi devenu un auteur pressé. Quelque mois après la sortie du premier opus du livre inti- tulé “Le Haut-Doubs sur 3 accords”, il a eu le temps

de peaufiner une réédition du tome I déjà épuisé et de finaliser le tome II en kiosque depuis quelques semaines. Abondamment illustré, l’ouvrage couvre la période 1995 à 2004 et ne présente pas moins de 65 groupes ou artistes de la scène rock locale, de Morteau à Pontarlier. Un vrai travail de fourmi et l’occasion de saluer les bienfaits d’Internet, cet outil de commu- nication dont on pourrait difficilement se passer pour ce type d’inventaire musical. “Il y en a eu des bons et des moins bons, peu importe” , rappelle Patrick Racle qui voulait surtout être exhaustif. Un chapitre est consacré aux différentes associations qui ont pu faire revivre le rock dans les salles du Haut-Doubs : Front Est, Panik 4, Équinoxe, Activ, Hot… “Les autres figureront dans le tome III” , sou- ligne l’auteur qui a déjà fait le gros du boulot. À lire aussi dans le tome II, tout l’historique du Fes- tival de la Paille et plus précisément les années Chaffois. Pour ceux qui n’ont pas suivi les débuts, l’occasion de découvrir comment au printemps 2000 les quatre musiciens du groupe Feedback ont décidé, au cours d’une soirée bien arrosée, de faire leur propre festival. Pour l’anecdote, la Paille fai- sait davantage référence à l’idée d’une belle cuite ou biture plutôt qu’au brin végétal issu des mois- sons. Dans le tome III, le festival débarquera à Métabief avec le succès que l’on sait. “Une belle surprise marquera la fin de cette trilogie” , annonce d’ores et déjà Patrick Racle en ménageant le suspense. Le tome II est en vente à la librairie des 3 souhaits à Morteau et chez Plein Ciel et à la librairie Rous- seau à Pontarlier. ■

Le tome II ne recense pas moins de 65 formations

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