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CONCLUSIONS ET

RECOMMANDATIONS

Afin de mettre un terme à cette pression, il est essentiel que la

répression, les moyens et la formation des gardes forestiers soient

considérablement renforcés. Ceci englobe un soutien direct aux

organismes internationaux agissant dans le domaine du maintien

de l’ordre tel qu’INTERPOL et l’élargissement du mandat de la

MONUC dans le but d’empêcher le transport illégal de ressources

à travers les frontières. À moins de mettre un terme aux finance-

ments et aux motivations premières des milices et des compag-

nies impliquées dans le conflit, il est peu probable que ce dernier

et par conséquent la destruction des parcs nationaux et des go-

rilles s’arrêtent. Il est aussi tout à fait essentiel de renforcer le

maintien de l’ordre afin de contrôler le commerce de la viande de

brousse à travers les dix Etats où vivent les gorilles et de répondre

rapidement à l’enjeu croissant de la sécurité alimentaire.

En outre, il est absolument vital que les organes d’investigation

soient véritablement transfrontaliers et impliquent la totalité de la

chaîne, de l’enquête sur la complicité des compagnies minières et

Malgré les nombreux défis à relever, les collaborations transfrontières continues et axées sur la répres-

sion se sont révélées efficaces pour inverser le déclin des populations de gorilles de montagne et d’autres

espèces en grand danger dans les parcs. La promotion et le développement substantiel de ces forma-

tions, soutiens et coordinations transfrontalières, en faisant appel aux forces onusiennes là ou c’est

nécessaire afin de contrôler le transport transfrontalier en dehors des aires protégées, représenterait

une part importante du succès de la conservation. Car si les gardes forestiers disposent du savoir-faire

et de l’expérience des tâches à exécuter hors du réseau routier à l’intérieur des parcs, ils sont souvent

démunis une fois que les ressources naturelles ont été extraites et emportées hors des zones protégées.

Ainsi, il est vital, pour réduire la pression sur les parcs nationaux, d’exercer un contrôle solide du sys-

tème routier et en particulier des postes frontières ainsi que de l’extraction, l’allocation et l’exportation

des ressources entreprises sous la direction des sociétés multinationales présentes dans la région.

forestières se procurant les ressources (souvent basées en Asie, en

Europe et en Amérique du Nord) avec leurs filiales ou « cabinets

de conseil » basés dans le bassin du Congo, jusqu’à la coordina-

tion rapprochée avec les agences de répression dans les parcs et

les forces onusiennes en présence. Résoudre les problèmes de

financement des milices et de corruption des agents du service

public est essentiel à la stabilisation de la région. Pour y parvenir,

l’implication des agences traditionnelles d’investigation et de ré-

pression, mais aussi des agences spécialisées dans la criminalité

environnementale et la contrebande telles que le PNUE, INTER-

POL, la CITES, l’ONUDC et l’OMD sera indispensable. Les entre-

prises qui extraient des ressources naturelles telles que le bois, le

charbon ou les minéraux illégalement ou en contrebande ne sont

pas seulement concernées par des questions relatives à la respon-

sabilité des entreprises, la transparence ou les questions éthiques

mais deviennent complices de crimes transnationaux et risquent

du même coup d’être poursuivies en justice.