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La corruption est l’une des grandes raisons pour lesquelles

l’exploitation illégale continue de se développer dans de nom-

breuses régions du monde. Cela explique aussi pourquoi les acti-

vités néfastes, sur le plan environnemental et social, des sociétés

minières, agricoles et forestières opérant dans les zones fores-

tières tropicales peuvent se dérouler en toute impunité. Plusieurs

pays engagés dans le programme REDD+ (réduction des émis-

sions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts dans

les pays en développement) connaissent une corruption qui a été

ou continue d’être un facteur essentiel de l’économie politique

relative à l’utilisation de la forêt et à la déforestation.

1

En 2009, le programme ONU-REDD

2

a lancé des activités visant

à prévenir les risques de corruption en matière de REDD+. Ce tra-

vail consiste avant tout à convaincre que la prévention de la cor-

ruption est essentielle pour que la REDD+ fonctionne, à conseil-

ler sur la manière dont cela peut être fait et à travailler avec des

pays partenaires engagés dans la lutte contre la corruption. Le

Programme mondial de lutte contre la corruption du PNUD pour

l’efficacité du développement est partenaire de ces activités.

Pourquoi est-il nécessaire de lutter contre les risques de

corruption dans la REDD+ ?

La corruption peut avoir lieu durant l’élaboration d’une straté-

gie nationale REDD+ : de puissants acteurs peuvent chercher à

influencer les politiques en recourant aux pots-de-vin, au trafic

d’influence et autres moyens de corruption afin de détourner la

distribution des bénéfices en leur faveur, y compris en agissant

sur l’élaboration des politiques foncières ou en évitant d’avoir

à modifier leurs pratiques actuelles, notamment l’exploitation

illégale. Pendant la phase de mise en œuvre de la REDD+, les

risques de corruption peuvent également prendre la forme d’un

1. U4, « Corruption and REDD+: Identifying risks amid complexity », mai 2012.

2. Le programme ONU-REDD est un partenariat entre la FAO, le PNUD et le

PNUE qui a été lancé en 2008. Il appuie les processus de REDD+ au niveau

national et favorise l’engagement informé et concret de toutes les parties

prenantes, notamment des populations autochtones et autres communau-

tés dépendantes des forêts, dans la mise en œuvre nationale et internatio-

nale de la REDD+. Pour en savoir plus, voir

www.un-redd.org

.

3. Ces risques sont décrits plus en détail dans « Garder le cap : faire face

aux risques de corruption dans le changement climatique », PNUD, 2010,

http://tinyurl.com/Garder-le-cap-PNUD

Encadré : Comment le programme ONU-REDD aide-t-il les pays à lutter contre

la corruption dans la REDD+

détournement des bénéfices de la REDD+ et de la possibilité de

blanchir des produits générés par la REDD+.

3

La corruption peut compromettre l’efficacité de la REDD+ en tant

qu’instrument d’atténuation du changement climatique, car elle

risque de faire échouer les stratégies de lutte contre les facteurs de

déforestation. La corruption peut réduire l’efficacité avec laquelle

les réductions d’émissions sont obtenues, car les ressources finan-

cières limitées sont dévoyées vers les activités illégales. Elle conduit

également à un partage inéquitable des bénéfices et peut compro-

mettre les droits des communautés locales et des parties prenantes

autochtones. En l’absence d’efficacité, d’efficience et d’équité, c’est

la pérennité même du mécanisme REDD+ qui est en danger.

Les pays engagés dans la REDD+ doivent également satisfaire aux

« accords de Cancun » de la Convention-cadre des Nations Unies sur

les changements climatiques, en vertu desquels ils se sont engagés à

promouvoir et à soutenir des « structures nationales de gouvernance

forestière transparente et effective ». De nombreux pays ont égale-

ment pris des engagements au titre d’autres conventions telles que

la Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC) et

d’autres accords régionaux de lutte contre la corruption.

Les premiers travaux de lutte contre la corruption dans la REDD+

pourraient également ouvrir la voie à davantage de transparence et

de responsabilité au sein d’autres mécanismes de financement de

la lutte contre le changement climatique.

Comment le programme ONU-REDD aide-t-il les pays à lutter

contre la corruption dans la REDD+ ?

De nombreuses approches peuvent être encouragées pour pré-

venir la corruption, celles-ci étant appliquées avec succès dans le

domaine forestier ou dans d’autres secteurs. On peut ainsi citer les

approches visant à améliorer l’accès à l’information, la demande

des citoyens en faveur de la responsabilisation, l’obligation de

rendre des comptes et l’intégrité des fonctionnaires, les systèmes

de gestion financière solides, la protection des informateurs et

l’exercice de la justice.

Des mesures favorisant la réduction des risques de corruption dans

les pays engagés dans la REDD+ existent déjà dans de nombreux cas,

dans le cadre d’efforts de gouvernance plus vastes, tels que l’engage-