Journal C'est à dire 242 - Avril 2018

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R E T O U R S U R I N F O

Le nombre d’oiseaux divisé par deux dans le Haut-Doubs

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Les pêcheurs se reconvertissent en éboueurs

ÉDITORIAL

Plaie Q u’est-ce qu’un bon journa- liste ? Ah, cent fois cette question nous nous la posons, à chaque article, chaque interview, chaque reportage que nous réalisons. Une partie de la réponse est soudain réapparue au soir de la dernière interview télévisée du président Macron le 15 avril. Et c’est un maître du genre, le Français Albert Londres (qui a justement donné son nom au plus prestigieux prix récom- pensant les meilleurs journalistes francophones), que l’on repen- se alors en voyant les tentatives de manipulation d’Edwy Plenel qui en son temps a affûté ses armes journalistiques dans la contestation étudiante, et de son confrère Jean-Jacques Bourdin passé maître en poujadisme de comptoir. Albert Londres défi- nissait ainsi l’idéal de notre pro- fession de journaliste : “Je demeu- re convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie.” Ne pas faire plaisir, non plus de faire du tort… C’est toute la nuance qui a malheureusement échappé à ces deux confrères Plenel et Bourdin devant un président de la Répu- blique éberlué se croyant plus devant un prétoire face à des pro- cureurs que répondant à des jour- nalistes présents pour éclairer le public sur les sujets ô combien stratégiques de notre monde actuel. Au lieu de cela, l’exerci- ce biaisé par l’orientation tantôt gauchisante tantôt démagogue des deux intervieweurs s’est résu- mé à un démontage en règle plu- tôt qu’à un exercice de pédago- gie, d’autant plus nécessaire que les sujets traités étaient fonda- mentaux. Si l’époque a changé depuis Albert Londres, il est tou- jours utile de se rappeler sans cesse que les journalistes ne sont pas plus dans leur rôle quand ils passent la brosse à reluire que quand ils agissent au Kärcher sans états d’âme et surtout sans rechercher la nuance et sans le souci de faire œuvre de péda- gogie. Il est bien logique, avec ce genre de spectacle, que notre profession reste l’une des plus décriées par nos concitoyens. n Jean-François Hauser est édité par Publipresse Médias 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Contact commercial : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Jean-François Hauser. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1275-8825 Dépôt légal : Avril 2018. Crédits photos : C’est à dire, C.D. 25, J.N.S., Montres Herbelin, J. Varlet, J.C.-S., Ville de Morteau. Mots fléchés : Jean-Marie Steyner.

Cet autre schéma très explicite montre les dégâts provoqués sur la faune sauvage, pas que les oiseaux, par l’uniformisa- tion des territoires.

S ans cette action, que serait la rivière ? Un dépotoir sans doute. Chaque année, les pêcheurs de la Gau- le mortuacienne se réunissent pour nettoyer les berges du Doubs. Le rendez-vous était fixé cette année le 7 avril au stade de foot de Morteau, un rendez- vous parrainé par l’enseigne Intermarché. Pendant une jour- née, les passionnés ont troqué leur canne pour un sac-poubelle. Une cinquantaine de personnes sensible à cette action de net- toyage a participé à la collecte. “500 kg de détritus allant du simple papier en passant par un nombre incroyable de bouteilles en plastique, canettes, jusqu’à des pneus en grande quantité, batterie d’une voiture - et là, on ne peut pas dire que ce sont les dernières crues qui l’ont appor- té -, un cadavre d’animal et

I l n’y a pas que Grand Tétras, le lynx, la grenouille rousse ou le crapaud sonneur à ventre jaune qui soient menacés de dis- parition dans le Haut-Doubs où la gent ailée a aussi perdu de sa diversité. Un travail de synthèse menée par les ornithologues de la réserve du lac de Remoray sur les oiseaux hivernants dans le Haut-Doubs met en évidence une tendance générale de l’évolution du peuplement d’oiseaux sur ce joyau lacustre depuis 1996. Il y a 20 ans, environ 450 oiseaux séjournaient sur le lac entre novembre et mars. Ils sont aujour-

d’hui environ 200 seulement. Cet- te diminution significative de - 54 %, tranche avec la tendance régionale à la hausse mesurée par la L.P.O. (Ligue de protec- tion des oiseaux) de Franche- Comté depuis 1996. Les ges- tionnaires de cette réserve éco- logique du Haut-Doubs s’inter- rogent pour trouver des expli- cations plausibles. Les ressources alimentaires de nos lacs ne sont- elles plus suffisantes pour accueillir les oiseaux d’eau ou bien les oiseaux se répartissent différemment sur les sites d’hi- vernage de Franche-Comté ? n

Les pêcheurs réunis pour le nettoyage le 7 avril.

autres déchets improbables ont été ramassés” présente le pré- sident de la Gaule Mortuacien- ne Philippe Grosso. Une gout- te d’eau face à l’immensité qu’il reste à accomplir. Et d’ajouter : “Quel constat navrant d’être obli- gé de rééditer ce nettoyage tous les ans et constater qu’il y a tou-

jours autant à ramasser !” Les rives du Doubs aux abords de Morteau ont retrouvé (un peu) de propreté. Jusqu’à quand ? Rappelons que l’association gère 10 km de rivière en première catégorie et 7,2 km en 2 ème caté- gorie, de la confluence du Doubs avec le Cornabey au trou du Nazou près de Villers-le-Lac. n

Les bisons de Damprichard ont un nouveau guide

I ls sont devenus la coqueluche du plateau. Les bisons du Sachuron à Damprichard, élevés par Jean Guillaume ont un nouvel éleveur. L’ancien agriculteur qui avait reconverti son exploitation de montbéliardes pour ses animaux du grand nord canadien a en effet fait valoir ses droits à la retrai-

te. Il a développé un concept basé sur la vente de viande et des animations touristiques. David Rey (44 ans), originaire de Grenoble, tom- bé amoureux de cette espèce après un stage dans une exploitation de Haute-Saône reprend l’acti- vité de son prédécesseur. “Je vais même tenter de développer l’accueil touristique avec les nuits sous tipi et plus tard, je projette de créer des cabanes dans les arbres dans le parc” explique le nouvel éleveur. Jean Guillaume lui donne encore quelques conseils notamment au niveau du troupeau. Ils seront les bienvenus : d’ici quelques jours, ce sont en effet 49 bisonneaux qui devraient pointer le bout de leur nez ! n

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David Rey reprend l’élevage de bisons créé par Jean Guillaume à Damprichard.

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