Savitri - Book Two - Canto 4

An ecstasy of the infinite is her cause. It turns in us to finite loves and lusts, The will to conquer and have, to seize and keep, To enlarge life's room and scope and pleasure's range, To battle and overcome and make one's own, The hope to mix one's joy with others' joy, A yearning to possess and be possessed, To enjoy and be enjoyed, to feel, to live. Here was its early brief attempt to be, Its rapid end of momentary delight Whose stamp of failure haunts all ignorant life. Ghostlike pursues all that we dream and do. Although on earth are firm established lives, A working of habit or a sense of law, A steady repetition in the flux, Yet are its roots of will ever the same; These passions are the stuff of which we are made. This was the first cry of the awaking world. It clings around us still and clamps the god. Even when reason is born and soul takes form, In beast and reptile and in thinking man It lasts and is the fount of all their life. This too was needed that breath and living might be. The spirit in a finite ignorant world Must rescue so its prisoned consciousness Forced out in little jets at quivering points From the Inconscient's sealed infinitude. Then slowly it gathers mass, looks up at Light. Inflicting still its habit on the cells The phantom of a dark and evil start

Une extase de l’infini est sa cause. Et en nous cela devient nos amours et nos soifs, - De conquérir et d’avoir, de saisir, de garder, D’élargir le champ de vie, la portée du plaisir, De combattre, de surmonter et de s’approprier, L’espoir de mêler notre joie à celle des autres, Un besoin de posséder et d’être possédé, De jouir et d’être désiré, d’éprouver, de vivre. Dont l’empreinte d’échec hante toute la vie. Infligeant encore son habitude aux cellules Le fantôme d’un sombre et mauvais commencement Tel un spectre poursuit nos rêves et nos actes. Bien qu’il y ait sur terre des vies établies, Une action de l’habitude ou un sens de la loi, Une répétition constante dans le flux, Pourtant ses racines de vouloir sont les mêmes ; De ces passions nous sommes toujours composés. Tel fut le premier cri du monde à son éveil. Il s’attache encore à nous et bride le dieu. Même lorsque naît la raison et l’âme prend forme, Dans la bête et le reptile et dans l’homme pensant Cela persiste, la source de leur existence. Ceci aussi fut nécessaire au souffle de vie. L’esprit, dans un monde ignorant et fini, Doit rescaper cette conscience emprisonnée Qui fuse en petits jets à des points frémissants De l’infinitude scellée de l’Inconscient, Pour lentement s’amasser et regarder le Jour. Telle fut sa première et brève tentative Et la fin rapide de sa joie momentanée

This Nature lives tied to her origin,

Cette Nature vit liée à son origine,

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