Savitri - Book Two - Canto 4

Clutched to her the little she could reach and seize And put aside in her subconscient cave. So must the dim being grow in light and force And rise to his higher destiny at last, Look up to God and round at the universe, And learn by failure and progress by fall And battle with environment and doom, By suffering discover his deep soul And by possession grow to his own vasts. Half-way she stopped and found her path no more. Still nothing was achieved but to begin, Yet finished seemed the circle of her force. Only she had beaten out sparks of ignorance; Only the life could think and not the mind, Only the sense could feel and not the soul. Only was lit some heat of the flame of Life, Some joy to be, some rapturous leaps of sense. All was an impetus of half-conscious Force, A spirit sprawling drowned in dense life-foam, A vague self grasping at the shape of things. Behind all moved seeking for vessels to hold A first raw vintage of the grapes of God, On earth's mud a spilth of the supernal Bliss, Intoxicating the stupefied soul and mind A heady wine of rapture dark and crude, Dim, uncast yet into spiritual form, Obscure inhabitant of the world's blind core, An unborn godhead's will, a mute Desire. A third creation now revealed its face. A mould of body's early mind was made. A glint of light kindled the obscure World-Force;

Serrant à elle le peu qu’elle pouvait saisir Pour le ranger dans sa caverne subconsciente. Ainsi l’être doit croître en force et lumière Pour enfin s’élever à sa vraie destinée, Regarder Dieu en haut et l’univers tout autour, Apprendre par l’échec et progresser par la chute, Et se battre avec l’environnement et le sort, Par la souffrance découvrir son âme profonde Et par la possession devenir ses propres vastes. Bientôt elle s’arrêta, ne trouvant plus sa voie. Rien d’autre qu’un commencement n’était accompli, Mais le cercle de sa force semblait achevé. Elle n’avait frappé que des éclats d’ignorance ; Seule la vie pouvait penser, et non le mental, Seuls les sens pouvaient éprouver, et non l’âme. Il n’y avait qu’une chaleur du feu de la Vie, Quelque joie d’exister, quelque ivresse des sens. Tout n’était qu’un élan de Force semi consciente, Un esprit imprécis, immergé dans l’écume, Qui tentait de saisir la forme des choses. Derrière tout il y avait, cherchant des vaisseaux Pour contenir un premier cru des raisins d’en-haut, Des gouttes de la Béatitude sur la boue, Intoxiquant l’âme et la pensée stupéfiées Le vin capiteux d’une ivresse grossière, Encore dépourvu de forme spirituelle, Obscur habitant du centre aveugle du monde, Le muet Désir d’une future déité.

Puis une troisième création se révéla, Le moule d’un premier mental corporel. Une lueur embrasa l’obscure Puissance,

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