La Presse Bisontine 80 - Septembre 2007

La Presse Bisontine n°80 - Septembre 2007

DOSSIER

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ÉTAT DES LIEUX Peu de vent Le vent est trop faible en Franche-Comté L’Atlas Éolien de la Région met en évidence que même les sites où ces machines pourraient être installées auraient des difficultés à atteindre le seuil de rentabilité. Le vent est trop faible.

té. “Nous avons vu beaucoup de porteurs de projet, mais ils se sont vite rendus compte des limites de rentabilité. En Franche-Comté, nous sommes en limite de rentabilité et donc le moindre surcoût est un pro- blème.” Selon la Région, à ce moment-là, “les collectivités n’étaient pas disposées à sub- ventionner les porteurs de pro- jet pour accompagner leur inves- tissement. La volonté était plutôt de revaloriser le rachat de l’élec- tricité produite par les éoliennes.” La rentabilité du projet est une question d’équilibre entre la puissance du vent, le montant de l’investissement et le prix de vente de l’électricité. À moins de 6 m/seconde, il était néces- saire de revoir les tarifs de com- mercialisation de l’énergie issue des éoliennes pour atteindre le seuil de rentabilité.

C’ est en 2000 que le Conseil régional a réa- lisé une étude dont le but était de mettre en éviden- ce le potentiel du territoire franc- comtois pour accueillir des éoliennes. Pour établir leur dia- gnostic, les experts se sont appuyés sur les relevés deMétéo France. Sur la base de ces élé- ments, “à partir d’un logiciel de modélisation, on a reconstitué une carte des vents de Franche- Comté” rappellent les services du Conseil régional. L’objectif était d’identifier les sites sus- ceptibles de recevoir “plusieurs éoliennes de forte puissance. À ce moment-là, les conditions de rachat de l’électricité par E.D.F. étaient telles que l’on considé- rait qu’il fallait une vitesse moyenne du vent supérieure à 6 m/seconde pour rentabiliser une éolienne.” Les secteurs où l’on trouve de telles conditions sont rares en Franche-Comté. Finalement, cette étude a mis en évidence le faible potentiel de la région

pour accueillir ces grands mats surmontés de pales. Des sites ont d’abord été rete- nus, dont cinq dans le Doubs, un dans le Jura, deux en Hau- te-Saône et deux dans le Terri- toire-de-Belfort. Pour établir l’Atlas Éolien, le cabinet d’étu- de a procédé à une deuxième sélection au terme de laquelle cinq secteurs géographiques ont été identifiés comme présentant

Crêt Monniot apte pour rece- voir un parc de 13 machines, le Lomont dont le potentiel était de 9 éoliennes, ou encore, à Sept- moncel dont le potentiel était de quatre éoliennes. Le Mont d’Or qui figurait sur la liste ori- ginale comme étant un des sec- teurs les plus ventés a été mis de côté car “à l’époque le déve- loppement d’un parc éolien était incompatible avec le projet d’amé- nagement touristique. Il avait été décidé que le projet serait réétudié une fois que les instal- lations touristiques seraient posées” commentent les services du Conseil régional. La conclusion fut commune à tous les périmètres géogra- phiques répertoriés dans l’At- las Éolien : “La rentabilité du site est faible. Le projet devra bénéficier d’aides afin d’assu- rer la viabilité économique de celui-ci.” Le diagnostic n’était pas de natu- re à encourager les investisseurs positionnés sur ce marché spé- cifique à venir en Franche-Com-

le potentiel le plus promet- teur. Il s’agis- sait notamment du Mont Devoir, “un des plus intéres- sants” dans le Haut-Doubs, situé entre Noël-Cerneux et Grand-Com- be-des-Bois où 18 éoliennes auraient pu être implan- tées. On retrou- vait ensuite le

“La rentabilité du site est faible.”

Le potentiel éolien se situe surtout dans le Haut-Doubs.

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