Journal C'est à dire 207 - Février 2015

R E T O U R S U R I N F O

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Saint-Honoré fait une montre avec de l’acier de la Tour Eiffel

ÉDITORIAL

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Sécurité routière : les frontaliers visés

Angélisme Mais quand est-ce qu’on considé- rera enfin le Front National comme un vrai parti politique ? Le mettre hors jeu, le marginaliser et estimer que ce n’est pas un adversaire poli- tique comme les autres est une fon- damentale erreur que reproduisent depuis des décennies les dirigeants politiques de droite comme de gauche. L’U.M.P. l’a encore consta- té à ses dépens à l’occasion de la très médiatique législative partiel- le de Montbéliard début février : le Front National est aujourd’hui capable de remporter n’importe quelle élection en France. Les élec- tions départementales qui se pro- filent le 22 mars seront un nouveau test de la popularité du parti Bleu Marine. Ceux qui estiment que ce scrutin est une élection de proxi- mité où le candidat compte plus que le parti auquel il appartient se trompent. On le constate de plus en plus : quel que soit le candi- dat, c’est désormais l’étiquette F.N. qu’on plébiscite. Que l’U.M.P. ait affirmé que son candidat aux der- nières législatives n’était pas à la hauteur revient une nouvelle fois à nier le problème F.N. On commen- cera à faire reculer ce parti quand on cessera de penser que ce n’est que par dépit que les électeurs le choisissent. Les trente ans durant lesquelles gauche et droite ont refu- sé de traiter les questions de sécu- rité, de laïcité, d’Europe, de com- munautarisme, autant de thèmes sur lesquels surfent avec aisance les disciples de Marine Le Pen, la République les paye aujourd’hui. L’angélisme avec lequel la gauche surtout, mais la droite aussi, ont traité tous ces sujets leur revient en pleine face. Phénomène nou- veau : le F.N. arrive aujourd’hui à attirer à lui la jeunesse de ce pays, pourtant avec les mêmes idées péri- mées ou rances qui ont poussé sur le terreau fertile du délitement et de la crise. Pire : des anciens mili- tants de l’extrême gauche se retrou- vent aussi dans les thèses natio- nalistes et populistes du parti lepé- niste. Avoir simplement écarté de la marche républicaine le F.N. lors de ce fameux 11 janvier est une autre erreur grotesque des diri- geants qui ont de fait ostracisé 25 % des Français qui n’adhèrent plus aux partis classiques. On com- mencera à regagner du terrain sur le Front National quand on accep- tera de combattre ce parti sur les idées qu’il défend. Et c’est là qu’on s’apercevra peut-être qu’elles attei- gnent bien vite leurs limites. Jean-François Hauser est édité par Publipresse Médias 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Jean-François Hauser. Mots fléchés : Jean-Marie Steyner. A collaboré à ce numéro : David Aubry. Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1275-8825 Dépôt légal : Février 2015 Crédits photos : C’est à dire, Yoann Chatot, Lycée E. Faure, Saint-Honoré.

À la lecture de lʼarticle “Sept ans de procès pour un tilleul”, le propriétaire du tilleul réagit et souhaite rétablir sa vérité sur plusieurs points. “Dans cette affaire, il y a un délit com- mis par le promoteur qui a don- né lieu à un dépôt de plainte. Cet- te infraction est punie par lʼarticle 322-1 du code pénal (la destruc- tion, la dégradation ou la dété- rioration dʼun bien appartenant à autrui…)” dit-il. Il conteste aussi lʼexpression “un promoteur victi- me de sa gentillesse” qui ne reflè- te pas la réalité selon lui car, dans cette affaire, le promoteur a été accusé et condamné. Il ne peut donc être considéré comme une victime. “Quant à savoir qui a rai- son ou qui a tort” , il me semble que le tribunal a tranché. Le pro- priétaire estime également que lʼindemnisation de 1 000 euros proposée par la compagnie dʼassurance du promoteur nʼest pas “acceptable” comme indiquée car le préjudice est volontaire et quʼil ne sʼagit pas dʼune erreur. Le plan de bornage est effectué par un géomètre expert il est sans équivoque. Après ce refus, les deux parties ont signé un proto- cole dʼaccord en mars 2009 dans lequel le promoteur sʼengageait à réaliser les travaux dʼaccès à la maison des plaignants et lʼinstallation dʼune haie mitoyen- Honoré présente à la foire de Bâle une montre collector fai- te avec de l’acier du célèbre édifice parisien. Élaborée dans les bureaux de la marque Saint- Honoré à Charquemont et à La Chaux-de-Fonds, la montre “Tour Eiffel” sera l’une des attractions de la prochaine foi- re de Bâle. C’est en tout cas ce qu’espère Thierry Frésard, le P.D.G. de cette firme fami- liale qui a voulu rendre hom- mage à son arrière-grand-père Victorin Frésard en créant cet- te montre originale faite d’acier provenant d’une des parties en arc situées entre les piliers de la Tour Eiffel. 200 kg ont été achetés. Le P.D.G. a en effet noué un contrat avec la socié- té qui exploite la marque “Tour Eiffel” pour récupérer du fer de la vieille dame et utiliser le “label”. “Victorien Frésard et Gustave Eiffel, c’est une histoi- re franco-française qui a débu- té à la même date (1885). Il y avait un lien” résume l’arrière petit-fils. Techniquement, les ingénieurs ont dû relever un sacré défi : fondre la matière et surtout qu’elle ne rouille pas dans le C’ est une première mon- diale. L’horloger de Charquemont Saint-

les comportements qui sont mal adaptés” explique le sous-pré- fet. Sur les 18 personnes qui ont trouvé la mort, tous étaient des hommes avec 12 points sur leur permis de conduire. “Cer- tains oublient le danger, dou- blent n’importe où pour gagner quelques minutes sur le trajet” regrette un gendarme de la com- pagnie de Pontarlier. Le temps de quelques minutes, des agents de la D.D.T. accom- pagnés de deux gendarmes de la brigade motorisée de Pon- tarlier ont rappelé que la vites- se et l’alcool étaient les prin- cipales causes des accidents dans le Haut-Doubs. Les auto- mobilistes écoutent. Certains se montrent convaincus du bien- fondé de l’opération : “Il y a des routes que ma femme ne veut plus emprunter le soir car des frontaliers doublent n’importe où” , explique Michel. Retraité qui a travaillé en Suisse, il connaît bien le phénomène. “Doubler pour gagner quelques,

J amais le Haut-Doubs n’aura payé un si lourd tribut à la route. En 2014, 18 per- sonnes ont perdu la vie dans l’arrondissement de Pontarlier, soit 11 personnes de plus qu’en 2013. Elles avaient entre 25 et 44 ans et résidaient pour 15 d’entre elles dans le Haut- Doubs. L’explication : “Un relâ- chement des comportements caractérisé par la vitesse et l’alcool” regrette le sous-préfet Bruno Charlot venu mardi 13 janvier avec la D.D.T. orga- niser une opération de sensi- bilisation à Montlebon pour cibler une partie des automo- bilistes : les frontaliers. S’ils ne sont pas les plus tou- chés par les accidents mortels, il était nécessaire de les mettre en garde : “Les gens qui se tuent dans le Haut-Doubs sont des personnes du Haut-Doubs. Là, c’est une opération de sensibi- lisation, bientôt, il y aura la répres- sion. Ce ne sont pas les routes qui sont mal dimensionnées mais

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minutes, je ne vois pas l’intérêt.” Plus tard, au tour de ce père de famille d’abonder dans son sens : “Les gendarmes devraient plutôt se rendre à Villers-le-Lac où le matin certains se mettent sur la voie de gauche pour évi- ter d’être flashés par le radar tronçon.” Cette “méthode” ne fonctionne pas assure un gen- darme. Comme l’explique le capitaine de gendarmerie Gilles Guérin, des opérations seront conduites. Objectif en 2015 : diminuer de manière drastique ce bilan. dans l’arrondissement de Pontar- lier, 414 permis ont été reti- rés (contre 264 en 2013) dont 93 pour excès de vitesse (contre 51 en 2013) et 304 pour alcoolémie (209 en 2013). Des chiffres qui prouvent bien le relâchement et les contrôles désormais renforcés. 2014

Thierry Frésard et la montre “Tour Eiffel” qui a nécessité des innovations techniques.

temps. “Nous avons été obligés de rajouter du chrome à 15 % pour la rendre inoxydable. L’acier a été fondu dans une fonderie de Saône-et-Loire.” Les gar- de-temps réalisés en série limi- tée (1 885 pièces) seront vendus 2 490 euros avec le Swiss made. “Collectionneurs et touristes pari- siens seront intéressés” dit la fir- me qui emploie 35 personnes dont 22 à Charquemont, 8 à La Chaux-de-Fonds, 3 à Dubaï, 2 à Paris. En raison de l’envolée du franc suisse, la société a pré- vu une hausse de 10 % de ses tarifs. Le tilleul de Villers-le-Lac a échauffé les esprits

ne. Lʼarticle indique “jusque-là, les choses semblent à peu près rationnelles” , le “à peu près” étant de trop pour le propriétaire du tilleul qui ne voit pas dʼincohérence dans la démarche, car lʼaccord se fait en présence des deux par- ties non soumises à la contrain- te. Sa demande de réaliser une bordure à droite de son terrain ne relève également pas dʼun “sou- ci dʼesthétisme” mais dʼune néces- sité pour maintenir lʼenrobé en place affirme-t-il. En mars 2012, les propriétaires du tilleul ont assi- gné le promoteur au tribunal de grande instance en lui reprochant dʼavoir manqué à ses engage- ments. Ils réclameront 10 417 euros au titre des travaux non réalisés et pratiquement 16 000 euros au titre des plan- tations. Le tribunal a rejeté la première réclamation et confir- mera la seconde. Le promoteur fera ensuite appel de cette déci- sion. Un second jugement est prononcé par la cour dʼappel en octobre 2014 condamnant le promoteur à verser 3 000 euros au titre des travaux mentionnés dans le protocole et 10 415 euros au titre des plan- tations. Lʼarticle conclut “la tisa- ne est amère” , opinion que réfu- te le propriétaire en indiquant quʼil sʼagit dʼune décision de jus- tice non contestable.

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