La Presse Bisontine 188 - Juin 2017

LE DOSSIER

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La Presse Bisontine n° 188 - Juin 2017

l France Insoumise

2 ème circonscription

Insoumise et fière de l’être Claire Arnoux n’est pas réellement novice en politique avec une apparition aux municipales en 2014. Mais c’est bien son style, son mode de fonctionnement, ses idées, qui font penser à un renouveau.

“J e ne suis pas sûr que beaucoup de candidats ont col- lé des affiches com- me elle pendant la Présidentielle. Claire, c’est une militante, de la spontanéité, et pour l’instant la seule femme en lice sur la deuxiè- me circonscription” dit d’elle Quentin, militant âgé de 27 ans, ingénieur dans la vie active et acquis à la cause “France Insou- mise”. Claire Arnoux candidate aux législatives sur la 2 ème est plus loquace quand il faut parler du programme - qu’elle tient com- me son livre de chevet - que de sa propre personne. La preuve lors d’un débat orga- nisé en avril sur le thème de la santé par la Mutualité françai- se où la “future candidate” a monopolisé, au goût de certains, la parole et les questions au point que le modérateur lui a demandé de moins intervenir. Il faut dire qu’elle ne lâche rien. “C’est un pitbull” image avec sourire le patron du bar “Le Café” situé rue de Belfort à

Besançon qui met à disposition son établissement aux militants de la France Insoumise. Entre deux cafés et une bière, des réunions se tiennent où cha- cun apporte ses idées ou son envie de s’impliquer dans la campagne. Le mouvement fonc- tionne par groupes d’appui. “On n’est pas un parti politique avec la lourdeur que cela implique. Tout va très vite car on fonc- tionne de façon horizontale. Si

ler de moi.” Professeur d’histoire-géogra- phie T.Z.R. (comprenez rem- plaçante) au collège Diderot à Planoise et Proudhon à Palen- te, la jeune femme de 33 ans incarne une forme de “renou- veau” même si son engagement n’est pas neuf. Il a débuté avec l’adhésion à la Gauche antica- pitaliste (G.A.) puis s’est enga- gée lors desmunicipales à Besan- çon derrière Emmanuel Girod, “époque déjà où le P.C.F. a déci- dé de rejoindre le P.S. de façon unilatérale” ajoute-t-elle. Une pique adressée directement à Christophe Lime, candidat P.C. sur la 2 ème circonscription et adjoint au maire de Besançon. “J’ai également milité pour le Stop T.A.F.T.A., pour Alternati- ba” explique la candidate qui ne veut pas du programme libé- ral de Macron, ni de la gauche, et encore moins celui de l’ex- trême droite. Les résultats de Mélenchon à la présidentielle sur la 2 ème cir- conscription (20,4 %, soit 12 551 voix) lui font penser qu’un véri-

quelqu’un veut prendre l’initia- tive avec son groupe d’appui d’aller tracter ou coller d’affiche, il le fait. On fait confiance à l’in- telligence des gens, explique Claire Arnoux. Je ne suis que la porte-parole de la France Insou- mise…En deve- nant candidate, je ne m’attendais pas à devoir par-

Expérience ne vaut pas qualité.

Claire Arnoux (au centre), 33 ans, candidate pour la France Insoumise sur la 2 ème circonscription, ici avec Daniel Conversy et Séverine Vezies.

table vote d’adhésion est né. “La pression ne retombe pas : beau- coup de personnes nous rejoi- gnent” assure la candidate. Son inexpérience ? La prof répond du tac au tac ? “Ce sont quand même ces hommes et ces femmes, soi-disant expérimentés, qui nous ont mis dans cette situation !” Elle assure laisser ses idées de côté lorsqu’elle évoque la mon- dialisation avec ses élèves. Sa

campagne se fera sur le terrain, les marchés, en porte à porte… Son objectif : gagner. À ses côtés, Claire Arnoux peut compter sur Daniel Conversy, ancien élu municipal à Chale- zeule, colonel des pompiers à la

retraite, président de l’associa- tion nationale des directeurs des services d’incendie et de secours. De l’ordre avec une Insoumise : voilà un cocktail détonant. n E.Ch.

Claire Arnoux (France Insoumise) : 33 ans, professeur d’histoire-géographie, 1 enfant Suppléant : Daniel Conversy

Les briscards n’ont pas dit leur dernier mot Désintéressé des calculs politiques, défini comme un homme de dossier, Chris- tophe Lime se présente sur la 2 ème (une nouvelle fois). Françoise Branget tente un retour alors que Pascal Routhier, expérimenté au niveau local, se lance. l Trois candidats L’expérience en leur faveur Christophe Lime Françoise Branget

(Les Républicains - U.D.I. - 1 ère circonscription) : 63 ans. C andidate investie par Les Républicains pour tenter de reconquérir à la socialiste Barbara Roma- gnan son siège de députée per- du en 2012, Françoise Bran- get repart au combat parce qu’elle estime que “les gens sont profondément déçus de la gauche sur le plan national, et de Barbara Romagnan sur le plan local.” n

(Front de gauche - P.C.F., 2 ème circonscription) : 55 ans, marié, deux enfants. Agent G.R.D.F. Suppléante : Elsa Maillot. S i toutes les tapes amicales reçues dans le dos de Christophe Lime se trans- formaient en bulletins dans l’ur- ne, alors, oui, Lime serait élu haut la main. Déjà 600 signa- taires pour son comité de sou- tien et de nombreux élus, sou- vent pas de son bord, reconnaissent ses qualités, celles d’un homme de dossier, qui sait s’ouvrir à la discussion. Ouvrir, il a tenté de le faire avec la Fran- ce Insoumise. La porte lui est revenue en pleine figure. “J’avais même réservé jusqu’au dernier moment le poste de suppléant, dit-il. L’ouverture ne marche pas : les électeurs choisiront mais je ne serai pas un soumis chez les Insoumis” dit le candidat sur la seconde circonscription qui veut combattreMacron com- me il l’a fait dans la rue lors de la loi Travail. Christophe Lime, gamin du quartier de Bregille, qui a habi- té Palente, a travaillé sur le dos- sier de l’eau avec des communes de l’est bisontin jusqu’à Ornans. Il connaît bien le secteur.

Pascal Routhier

(Divers droite - 1 ère circonscription), maire de Saint-Vit, chef d’entreprise. Suppléante : Sophie Peseux (conseillère municipale de Besançon). A ncien suppléant de Françoise Bran- get lors des législatives de 2012, implan- té dans l’Ouest bisontin, il se présen- te comme la “vraie” alternative à droite et va au bout de sa démarche en présentant sa candidature. Pascal Routhier qui se dit per- suadé que les électeurs de cette circonscrip- tion “ne veulent pas d’un match retour entre Barbara Romagnan et Françoise Branget” veut surtout contribuer à “remettre la Fran- ce sur ses jambes. On nous avait promis en 2012 un changement radical de politique et on se retrouve cinq ans après face à un désastre économique et social.” Entre ces “rompus” de la politique et les jeunes loups, qui aura le dernier mot ? n

Pour l’adjoint à laVille en char- ge de l’eau et l’assainissement, ce sera la seconde campagne aux législatives. Presque une habitude pour celui qui a can- didaté deux fois aux élections sénatoriales, trois fois aux can- tonales, trois fois aux munici- pales, deux fois aux Euro- péennes. Pas moins de dix élections pour ce communiste issu du rang syndical à la C.G.T.

chez G.R.D.F. Il sourit lorsqu’on lui parle de cette volonté de transparence et de probité des élus : Lime reverse l’intégralité de ses indemnités d’élu à son parti (sauf les frais de déplacement). “Si j’avais voulu un poste poli- tique, alors j’aurais dû changer de parti ! On me l’a proposé, j’ai toujours refusé” assure-t-il. n

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