Cliff_30_ans

DOCUMENT DE RÉFÉRENCE Objet solide manufacturé, pesant entre 2 et 3 kilogrammes, constitué de cellulose, d’une part malaxée puis séchée, en feuilles fines appelées pages (au nombre variable de 300 à 600), et d’autre part agglomérée en une matière plus rigide du nom de couverture. Laquelle couverture, artistiquement glacée et colorée, annonce de manière très fonctionnelle que cet objet s’appelle un Document de référence, qu’il se réfère à une année donnée (quoiqu’il semble ressembler comme deux gouttes d’eau à son confrère de l’année précédente) et à une société cotée française. Chaque année, l’embonpoint de l’objet « Document de référence » ne manque pas d’inquiéter ses géniteurs. En une génération, de 1987 à 2017, son poids a plus que triplé, frôlant l’obésité. À ce jour, aucune solution ne semble trouvée. Il lui faut à la fois être « exhaustif » et « synthétique ». La schizophrénie le menace et nombreux sont les médecins à son chevet. Depuis 2011, le groupe de travail Document de référence du Cliff se penche sur son cas. Une voie de guérison pointe néanmoins à l’horizon : en version numérique, il semble que les utilisateurs ne ressentent plus le poids de l’objet et que leur index, en quelques clics, trouve l’information recherchée. Le Document de référence partage effectivement un point commun avec l’Abécédaire : c’est une forme littéraire pratique. Qui aurait l’idée de le lire de A à Z, dans l’ordre des pages 1 à 352 ?

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