Journal C'est à Dire 192 - Octobre 2013

É C O N O M I E

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Christian JOUILLEROT www.christian.jouillerot.swisslife.fr

Travaux publics “Sensibiliser les élus à la nécessité d’engager des investissements”

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La Fédération Régionale de Travaux Publics organi- sait les 24 et 25 octobre à Micropolis le Carrefour des maires et des élus locaux de Franche-Comté. À l’occasion de ce rendez-vous, le président de la F.R.T.P. lance un signal d’alerte aux collectivités locales.

Càd : Souhaitiez-vous que ce Carrefour des maires et des élus locaux suscite chez eux un déclic et les incitent à investir sachant que de nom- breuses communes disent que leurs marges de manœuvre financières se sont considé- rablement réduites ? P.R. : Le Carrefour n’était pas fait pour lancer des projets. Ce rendez-vous avait pour but de sensibiliser les élus à la néces- sité d’engager des investisse- ments. En effet, ils nous disent aujourd’hui que les collectivités sont confrontées à des difficul- tés de financement. Nous l’en- tendons. Mais il faut savoir que beaucoup de communes ont un endettement proche de zéro, et qu’elles ont des marges de manœuvre pour investir. Les communes sont très réactives. En six mois, elles peuvent fai- re sortir un projet. L’aspect financier n’est pas le seul frein à mon sens. Je note également que la disparition de l’ingénierie publique (D.D.E.) a perturbé les communes qui ne savent pas où s’adresser pour réaliser des projets. À cela s’ajou- te encore une avalanche de mesures réglementaires. Càd : En période électorale, les investissements sont ralen- tis. Redoutez-vous que la réforme des scrutins soit un frein supplémentaire à l’en- gagement de projets ? P.R. : Il y aura beaucoup d’équipes composites. Cela risque d’apporter de la lourdeur sup- plémentaire dans la prise de déci- sion. En effet, cette réforme peut contribuer à ralentir l’activité, même si on peut espérer que dans bon nombre de cas, les com- munautés de communes pren- nent un relais dans l’investis- sement. Elles ont plusieurs com- pétences dont la compétence assainissement, un secteur où les collectivités doivent investir. Càd : Faut-il comprendre que les réseaux communaux ne sont pas suffisamment entre- tenus ? P.R. : Dans les communes, les réseaux et la voirie nécessitent des travaux d’entretien réguliers. Il faut savoir par exemple que sur les réseaux d’eau, les pertes sont de 27 % en moyenne. Cela signifie que sur 100 litres dis- tribués, 27 se perdent dans le transport. Aujourd’hui, le niveau d’investissement sur les réseaux est insuffisant. Car au rythme actuel, il faudrait 150 ans pour renouveler l’ensemble du réseau. Quand on nous parle de déve- loppement durable, il y a là un levier sur lequel on peut agir. Il est préférable que les collec- tivités investissent régulière- ment dans l’entretien de leur réseau plutôt que de devoir assu- mer plus tard des opérations lourdes, curatives et coûteuses. Càd : Pouvez-vous compter sur la commande privée pour maintenir l’activité des T.P. ? P.R. : Le secteur privé est confronté à deux problèmes. La lisibilité et l’accès au crédit en est un, la modification complè-

que lorsque nos sociétés ren- contrent des problèmes, c’est tou- te la filière de l’apprentissage qui est déstabilisée. Càd : Les problèmes s’accu- mulent… P.R. : Quand on voit le nombre d’entreprises qui ont des diffi- cultés financières et des pro- blèmes d’accès au crédit qu’elles rencontrent, si en plus elles ont un carnet de commandes atone, elles ont peu de chance de s’en sortir. Nous allons au-devant de plans de réduction d’emploi. Ce qui ne sera pas engagé sous for- me de commande publique sera traité sous forme de plans sociaux. Or, si la France est attractive, c’est aussi grâce à son réseau d’infrastructures. Càd : Que représente la part de l’investissement commu- nal dans l’activité des tra- vaux publics ?

C’ est à dire : La Fédé- ration Régionale des Travaux Publics organisait le Carrefour des maires et des élus locaux. Nous sommes en période pré- électorale. Quel message la profession a-t-elle adressé aux élus ? Patrick Robert : Je veux leur rappeler que les travaux publics en Franche-Comté, c’est 4 500 emplois et autant de contri- buables qui vivent ici, consom- ment, s’impliquent dans le tis- su associatif. Ce secteur compte 300 entreprises. Nous sommes un acteur de l’économie locale. Malheureusement en cinq ans, 40 entreprises ont disparu et 500 emplois ont été détruits ! Ce n’est pas terminé, si les collectivités locales ne réagissent pas. Ce Car- refour qui mobilisait des maires et leurs équipes était l’occasion de leur rappeler que l’investis- sement public fait vivre nos entreprises. Il génère de l’acti- vité dans nos métiers.

Càd : Vous tirez la sonnette d’alarme. La situation éco- nomique actuelle est à ce point tendue dans les travaux publics ? P.R. : Les chantiers importants comme le tramway de Besançon ont un peu caché les difficul- tés, sachant que sans ces grandes opérations d’aménagement la situation se serait dégradée enco- re plus vite. Clairement, on constate dans nos entreprises une baisse forte des appels d’offres. L’autre indicateur qui nous inquiète est qu’il y a moins de projets dans les bureaux d’études. Nous avons donc la cer-

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P.R. : Les travaux publics vivent à 70 % de la commande publique, et le bloc com- munal représente 50 %

titude que les quatre premiers mois de 2014 seront compliqués sachant que dans une année post-électorale

“Des plans de réduction d’emploi.”

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l’activité recule déjà naturelle- ment de 20 %. Il n’y a pas de lisi- bilité, les carnets de commandes s’arrêtent à une échéance de trois ou quatre mois, au-delà on ne sait pas, alors oui, la situation est tendue. Je rappelle encore

de ce volume d’affaires. Les chan- tiers d’État pèsent 4 %. Les 30 % restants sont la commande pri- vée. À l’évidence, si les communes se désengagent, notre profession est remise en cause.

Tél. 03 81 43 52 56 mail : christian.jouillerot.ag@swisslife.fr

Patrick Robert, le nouveau président de la Fédération des Travaux Publics de Franche-Comté

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veut être un “aiguillon”.

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attendent les entreprises de travaux publics à court ter- me ? P.R. : Un des objectifs est de res- taurer la compétitivité de nos entreprises qui a baissé de moi- tié en quatre ans. Quand on tra- vaille sur des chantiers pour les- quels la rentabilité est de 1,7 %, c’est beaucoup d’énergie pour une rentabilité aléatoire. Il faut faire prendre conscience aux don- neurs d’ordres, qu’une entrepri- se, pour qu’elle continue à vivre doit dégager de la marge. Càd : Y a-t-il une différence dans le rythme d’activité entre les zones urbaines et les zones rurales ? P.R. : Il y a ce qu’on appelle les “travaux publics des champs” et les “travaux publics des villes”. La profession souffre plus dans les zones rurales que dans les zones urbaines qui bénéficient des effets des grands chantiers. Problème, quand l’activité ralen- tit sur les grands chantiers, les entreprises qui y travaillent se replient sur des marchés plus petits. Cela génère des situations de forte concurrence. Propos recueillis par T.C.

te de la réglementation en est un autre. Nous appelons depuis des années à une pose régle- mentaire pour libérer l’inves- tissement. Càd : Vous venez d’être élu à la tête de la Fédération des Travaux Publics de Franche- Comté. Compte tenu du contexte économique que vous décrivez, quelle orientation allez-vous donner à votre mandat ? P.R. : Je me vois comme un aiguillon sur ce mandat. C’est un mandat de gestion des dif- ficultés de nos entreprises. C’est aussi un mandat que je veux fédérateur. Je veux pouvoir fai- re le lien entre tous les membres de la F.R.T.P., les grands groupes comme les plus petites entre- prises. Si nous travaillons pour tous nos adhérents, il y a sans doute une attention particuliè- re à apporter aux plus petites sociétés. Je précise que nos entre- prises participent à des démarches environnementales, travaillent sur le recyclage, le transport. On améliore la sécu- rité et la prévention.

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Càd : Quels autres enjeux

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