Journal C'est à Dire 154 - Avril 2010

R E T O U R S U R I N F O

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“Le gendarme couché” est bien réglementaire

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. D es dizaines de poissons morts ont été retrouvées le week-end du 17 et 18 avril et au début du mois dans le Doubs au Les coupures dʼeau au niveau du barrage du Châtelot seraient à lʼorigine de cet état de fait. “Il faudra bien cerner les responsabi- lités mais ce genre d’événements est attris- tant car récurrent” constate lʼassociation. Si elle admet que des efforts ont été réalisés par rapport aux lâchers dʼeau intempestifs, la C.P.E. aimerait “arriver à supprimer totalement ces lâchers et coupures intempestives.” Un dos- sier délicat car le droit en matière dʼhydro-élec- tricité “est très compliqué” reconnaît lʼassociation. Poissons morts au fil du Doubs niveau de Goumois. Truites et vairons le ventre à lʼair : une image qui revient enco- re quelque fois dans ce secteur prisé par les amoureux de la pêche à la mouche. La commission de protection des eaux, asso- ciation agréée de protection de la nature, a pris connaissance de ce dossier et se dit “en phase de collecte des pièces” afin de trou- ver la responsabilité de cette subite mortalité.

ÉDITORIAL

Jeunisme Alors que le grand chantier sur lʼavenir des retraites sʼouvre, cʼest le travail des seniors - ceux que lʼon appelait affectueuse- ment les “vieux” - que le journal Cʼest à dire a souhaité mettre à lʼhonneur ce mois-ci. Et ainsi mettre le doigt sur un paradoxe : on semble vouloir allonger de quelques années la durée de cotisation pour assurer la péren- nité du régime de solidarité à la française mais en même temps, le taux dʼemploi des seniors dans les entreprises nʼa jamais été aussi faible. Ce taux dʼemploi des 55-64 ans était à peine de 37,8 % en 2005, en dessous de la moyenne européenne (40 %) et bien en deçà des 50 % fixés par Bruxelles cette année. Aujour- dʼhui, le gouvernement semble vouloir tout faire pour corriger cette erreur, à coups dʼincitations fiscales notamment. Au nom dʼun jeunisme pervers, la plupart des dirigeants estiment désormais que le savoir-faire accumulé par les anciens ne constitue plus la valeur ajoutée précieuse quʼelle représentait il y a encore deux décennies. Dans les entreprises à lʼépoque, chaque jeune était encadré par un senior qui jus- quʼà 60 ans révolus avait pour mission de transmettre patiem- ment les arcanes du métier, tirant ensuite sa révérence avec le sen- timent dʼavoir véritablement bou- clé une carrière utilement. En 2010, beaucoup dʼentre eux par- tent prématurément, remerciés rapidement à coup de mesures incitatives qui plombent dʼune part les comptes du pays et lais- sent souvent le salarié sur un goût amer dʼinachevé. Aujour- dʼhui, dans certains secteurs dʼactivité où lʼon sʼaperçoit que lʼexpérience des anciens est davantage une richesse quʼun coût, on semble vouloir faire machine arrière si bien que chez nos voisins suisses par exemple, certaines grandes manufactures horlogères rappellent leurs retrai- tés pour former les jeunes. Pour résoudre la quadrature du cercle que représente cette nécessai- re réforme des retraites, il fau- dra notamment accepter de bri- ser ce mythe absolu dʼun départ à 60 ans auquel sʼaccrochent les dogmatiques, mais il est dʼabord nécessaire de songer à exploi- ter le savoir-faire de ces seniors jusquʼau bout de leur parcours professionnel. Lʼéquilibre des comptes publics serait ainsi mieux traité en même temps que celui de la société tout entière. J ean-François Hauser est édité par “C.H.T. Diffusion” 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication et de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Jean-François Hauser. Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1275-8825 Dépôt légal : Avril 2010 Crédits photos : C’est à dire, Jalmalv, Jeanne-d’Arc, Micropolis. Ont collaboré à ce numéro : Jean-Marie Steyner (mots fléchés)

A mateurs de sensations fortes, si vous voulez décoller, passez sur le nouveau “gendarme couché” apposé par les services tech- niques de la Ville de Morteau depuis le mardi 20 avril. Pour ceux qui veulent tester la fia- bilité des amortisseurs de leur voiture, ça marche aussi ! Situé au cœur de ville devant lʼauto- école “Siron” et faisant front au “Groupement transfronta- lier”, le ralentisseur a déjà sur- pris plus dʼun automobiliste. “Je ne suis pas passé très vite mais mon pot dʼéchappement a frotté ! Il bouge maintenant” confie cet habitant dʼOrnans

qui travaille à Morteau. Les services techniques mor- tuaciens confirment “quʼil est un peu haut mais réglementaire car certifié par le C.E.R.T.U. (Centre dʼétudes sur les Réseaux, les Transports, lʼUrbanisme et les constructions publiques).” Comme tous les gendarmes cou- chés, il a ses avantages, ses inconvénients. Son plus grand avantage est de sécuriser une zone particulièrement acciden- togène : “Lʼannée dernière, deux camions et un scooter ont atter- ri dans la vitrine du Groupement transfrontalier. Son objectif est de faire ralentir” dit un technicien de la Ville. Sûr quʼil sera atteint.

Le nouveau ralentisseur a surpris plus d’un automobiliste.

Un pipeline

économique et écologique

Cʼ est un pipeline de 9 km qui relie désor- mais les trois coopé- ratives (Les Fins Comté, Noël- Cerneux-Le Bélieu et Les Suchaux) à la porcherie des Fins. Ce long tuyau achemine le lactosérum issu de lʼactivité des fruitières jusquʼà lʼélevage de porcs. Lʼéquipement est opérationnel depuis le mois de décembre. Pour lʼinstant, seules les coopératives de Les Fins Comté et de Noël-Cer- neux-Le Bélieu sont connec- tées au réseau. Celle des Suchaux le sera au mois dʼavril, une fois quʼelle aura terminé ses travaux de réno- vation. À terme, cette canali- sation va véhiculer 30 000 litres de lactosérum par jour vers la porcherie où il sera consom- mé par les porcs. La longueur du pipeline lui confè-

re son caractère unique. Les trois coopératives ont fait preuve dʼingéniosité et de détermination pour concrétiser ce projet. Elles ont profité de lʼenfouissement des lignes électriques par E.D.F. sur la commune des Fins pour enterrer leur conduite par la même occasion. Ce pipeline per- met aujourdʼhui aux coopérateurs de réaliser des économies sur le transport du lactosérum qui se faisait jusque-là quotidiennement par camion (150 euros par jour pour les trois fruitières). Éco- nomique et écologique ! “Au total, 380 000 ont été inves- tis dans ce projet” précise Jean- Michel Maire qui a été délégué par la coopérative des Suchaux pour suivre le dossier en parte- nariat avec ses deux homologues, David Roland pour Les Fins Com- té et Alain Chapotte pour Noël- Cerneux-Le Bélieu.

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