La Presse Bisontine 79 - Juillet-Août 2007

La Presse Bisontine n°79 - Juillet-août 2007

DOSSIER

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Trésors enfouis… Le sous-sol bisontin recèle quelques surprises étonnantes. Dues, tantôt à la longue

ZOOM Et si on visitait l’hôpital ? La superbe bâtisse de l’hôpital Saint-Jacques, achevée au début du XVIII ème siècle, abrite deux curiosités : son apothicairerie et un surprenant musée de l’anesthésie et des techniques médicales.

histoire de la ville, régal pour les archéologues, ou alors à ce que l’homme y a enfoui au cours des siècles.

L a pharmacie - ou apothicairerie - de l’hô- pital Saint-Jacques à Besançon est incon- testablement l’une des plus belles de France. Elle a été constituée dès 1680 par Gabriel Gascon, maître-apothicaire réputé. La pharmacie de Saint-Jacques contient plus de 250 pots de pharmacie rares rangés dans un décor grandiose. La série la plus impor- tante de pots date de la fin du XVII ème siècle. Gabriel Gascon avait également réuni une immense variété de drogues, les matières pre- mières employées à l’époque pour les prépa- rations pharmaceutiques. L’autre curiosité, encore plus confidentielle mais tout à fait étonnante, c’est ce petit musée

de l’anesthésie et des techniques médicales, unique en France, aménagé dans un ancien bloc opératoire, salle Saint-Joseph. C’est pré-

cisément dans ce service qu’a été réalisée la première anes- thésie à l’éther, en janvier 1847. 250 appareils ou instruments dignes d’intérêt y ont été admis à conservation. Par exemple, dans la salle Bichat, sont grou- pés les instruments se rap- portant au développement de l’anesthésie par inhalation, et au maintien de la liberté des voies aériennes. Étonnant.

Dans les caves du palais Granvelle, le plus beau témoignage architectural de la Renaissance à Besan- çon qui abrite aujour- d’hui le musée du Temps, on a également trouvé des vestiges antiques. Comme cette trace des fondations des voies antiques, élément étonnant d’une colonne romaine.

L’aménage- ment de la pharmacie de l’hôpital remonte à 1680.

Sous la cathédrale Saint-Jean, figée et glaçante, on découvre la crypte des comtes de Bourgogne. C’est une partie méconnue de la cathédrale. On doit à Monseigneur Mathieu, évêque de Besançon en 1865, d’avoir réuni là les restes de cette dynastie des comtes de Bourgogne. Toujours à Saint-Jean, dans une crypte, un coffret renferme les yeux et la langue du cardinal de Rohan qui a décidé, avant sa mort, de disperser son corps en plusieurs endroits pour le laisser à la dévotion des siens…

INSOLITE La glacière au fond du jardin

Oubliée dans les sous-sols de l’actuel casino de l’avenue Édouard Droz, cette charrette servait à transporter la saumure (l’eau salée), de la commune de Miserey-Salines aux thermes de Besan- çon, à l’époque, notamment XIX ème siècle, où l’on nommait la sta- tion thermale “Besançon-les-Bains”.

D ans le jardin de l’Hôtel de Clévans, rue Lecour- be à Besançon, l’actuel- le maison du général, se trou- ve une glacière. La construction en pierre voûtée est à demi enfouie dans le sol. Elle aurait été aménagée “au XVIII ème voi- re au XIX ème siècle par le Duc d’Aumale” estime Lionel Esta- voyer. Des deux possibilités, la seconde est la plus probable selon l’expert. Le fils de Louis-

Philippe aurait en effet deman- dé la construction d’une gla- cière pour les grandes récep- tions qu’il donnait souvent dans cette maison. C’est un édifice assez rare au centre-ville. On le trouve sur- tout dans les châteaux. Com- me son nom l’indique, la gla- cière permettait de conserver “la glace qui venait de glacières naturelles et probablement de celle de Chaux-lès-Passavant”

poursuit Lionel Estavoyer. L’eau solidifiée était trans- portée en chariot sur un lit de paille avant d’être déposée et stockée faubourg Rivotte à la glacière municipale aujour- d’hui disparue. Elle se situait au numéro 40 de la rue. Ceux qui voulaient de la glace pour conserver les denrées ali- mentaires venaient s’appro- visionner à cette adresse.

La glacière de l’Hôtel de Clévans servait à conserver la glace.

Tout aussi peu connu car rarement inclus dans les circuits de visites, le sous-sol du pavillon de la faculté des lettres de Besançon, rue Chifflet. Cette trace précieu- se du passé antique de la ville présente plusieurs mosaïques romaines d’une grande délicatesse ainsi que des hypocaustes, ces judicieux systèmes de chauffa- ge à air chaud installé dans le sol et le sous-sol de certaines constructions romaines. Deux mille d’histoire presque ignorées dans les sous-sols d’une faculté.

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