La Presse Bisontine 79 - Juillet-Août 2007

La Presse Bisontine n°79 - Juillet-août 2007

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La nature est reine dans la ville… Les espaces verts sont une des marques de fabrique bisontines. La forêt occupe à Besançon 2 016 hectares du territoire communal. Outre l’immense forêt de Chailluz, plusieurs parcs et jardins ponctuent la ville de douces taches vertes. Autour de Besançon, quelques curiosités sont enfouies dans la verdure.

Situés à la périphérie de Besançon, sur la commune de Chalezeule, les fours à chaux sont un témoignage du passé industriel local. Ces fours servaient à transformer la pierre calcaire en chaux. Deux fours ont été installés ici en 1864 pour

Également dans le quartier des Montboucons, on peut décou- vrir la maison appartenant autrefois à l’écrivain Colette. Elle y a passé plusieurs étés au début du XX ème siècle entourée de ses animaux familiers. C’est là, dans “ce romantique petit domaine bisontin” comme elle l’appelait, qu’elle a écrit “La retraite sentimentale” et plusieurs de ses “Dialogues de bêtes”. La demeure appartient aujourd’hui à la ville de Besançon qui peaufine actuellement son projet de la réhabili- ter pour en faire un lieu de mémoire ouvert au public.

La forêt de Chailluz est le paradis du chêne, du charme et du hêtre. On la mentionne déjà au XIII ème siècle dans d’anciens registres. Ce tilleul vénérable est l’habitant le plus ancien de la forêt de Chailluz. Sa circonférence est de 4,90 m. On le trouve déjà, à ce même emplacement en lisière

Il faut fureter dans le quartier des Montboucons, rue Arago, pour trouver - mais elle est située dans une propriété pri- vée - cette belle construction, entièrement restaurée, que l’on nomme une “caborde”. Les cabordes constituaient à l’époque où Besançon et sa périphérie vivaient de la cultu- re de vigne, des refuges pour les vignerons et servaient de lieu de rangement pour leurs outils. La plupart du temps, comme celle-ci, elles étaient construites en pierre sèche. Mais selon l’historien bisontin Lionel Estavoyer, “elles étaient parfois construites en bois. Elles abritaient les malades mis en quarantaine lors des grandes épidémies.”

faciliter les travaux de

construction des quais du Doubs à Besançon.

CIMETIÈRE Le Père Lachaise bisontin L e cimetière des Chaprais a été ouvert en 1824 au pied de l’église Saint-Martin. Il constitue un lieu de balade insolite, déca-

de forêt, dans un plan de la forêt datant de 1699.

lé, mais non dénué de charme. Mélange hété- roclite du végétal de l’enceinte et du minéral des monuments. C’est un petit musée d’art funéraire Certains ouvrages du cimetière frô- lent l’extravagance. On y voit, dans la partie la plus ancienne, des pyramides, des chapelles, des obélisques. Plusieurs maires de Besançon y sont inhumés (Bruand, Micaud, Siffert, Dela- velle…) qui ont tous donné leur nom à une rue ou un lieu public de la ville. Des officiers d’Em- pire y ont aussi leur sépulture. Et d’autres per- sonnalités locales comme l’architecte Alphon- se Delacroix ou le ténor Émile Scaremberg.

Ce tombeau n’est pas à chercher au cimetière des Chaprais, mais à l’intérieur de la cathédrale Saint-Jean. Il faut une certaine dose de curiosité et de souplesse pour apercevoir sa marque de fabrique. La petite grenouille est sculptée sur le cadavre dénudé en pierre de Ferry Carrondelet, abbé du XVIème siècle. La “sympathique” gre- nouille est accompagnée de quelques vers de terre sculptée, “dans la grande tradi- tion des “gisants pourris” du Moyen-Âge” rappelle Lionel Estavoyer.

Un des locataires les plus surprenants du cimetière est Gabrielle Guglielmi, née Bardin, la mère de Rudolph Valentino, le mythique acteur italo-américain du début du XX ème siècle, sur la tombe duquel, certaines jeunes filles se seraient suicidées.

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