La Presse Bisontine 164 - Avril 2015

ÉCONOMIE 41

La Presse Bisontine n° 164 - Avril 2015

REPRISE

COMMERCE

Martin et Muller

Une boulangerie innovante

Des bilans comptables à la gastronomie italienne C’est un virage à 180° qu’a effectué Jean-Jacques Pichon, ex-commissaire aux comptes, qui vient de reprendre la mythique épicerie fine bisontine Martin et Muller.

Letoublon investit dans un distributeur automatique de pain chaud Olivier Letoublon a installé à deux pas du bowling,

L e 9 mars, à la Chambre de Com- merce et de l’Industrie duDoubs, l’artisan boulanger-pâtissier de la rue de Vesoul Olivier Letou- blon a reçu le Mercure d’Or dans la catégorie “Apprentissage, formation et développement du personnel”. Ce prix national récompense son enga- gement au service de l’accompagnement des jeunes dans ce métier. En 27 ans, il a accueilli 70 apprentis ! Mais Oli- vier Letoublon n’a pas seulement une appétence pour la transmission de son artisanale. Avec 1 euro, le client repart avec une baguette cuite à point. sur la route de Marchaux, un distributeur automatique de pain chaud de fabrication

Olivier Letoublon entouré de ses deux fils Thibault et Nicolas qui travaillent dans la boulangerie familiale.

J usqu’en fin d’année dernière, Jean- Jacques Pichon, 49 ans, était le très respecté président de la com- pagnie régionale des commissaires aux comptes de Franche-Comté. Du jour au lendemain, il a troqué le costume- cravate et l’attaché-case de comptable pour le tablier d’épicier. Mais pas n’importe quelle épicerie puisqu’il s’agit d’une adresse connue des gourmets à Besançon depuis plusieurs décennies : Martin et Muller (ex-Lombardelli) au 39, rue de Belfort à Besançon. La tran- sition, brutale, Jean-Jacques Pichon qui amis exécution “un peu sur le tard” son esprit d’entrepreneur, l’assume à 100 %. “Je sens une vraie liberté, ça bouillonne, tout est ouvert, j’ai plein de projets en tête, alors qu’avant, dans ma profession, tout était cadré. C’est une autre vie” commente le repreneur à la tête de l’enseigne depuis le mois der- nier. C’est la passion des bonnes choses qui a guidé l’instinct de Jean-Jacques Pichon vers cette nouvelle aventure profes- sionnelle. Client de la boutique des Chaprais depuis une trentaine d’années, il a eu l’incroyable intuition que ce com- merce serait bientôt à vendre alors même que les dirigeants Laurent Mar- tin et Franck Muller avaient tout jus- te évoqué l’idée juste entre eux. Bien inspiré,Jean-Jacques Pichon a eu confir-

mation quelques jours après que l’idée de céder ce commerce était bien réel- le et les choses se sont conclues en quelques semaines à peine. “Je me m’étais souvent dit en souriant que si j’avais à changer de vie un jour, je reprendrais Martin et Muller.” S’il compte conserver tout l’esprit et les produits qui font la réputation de l’épicerie fine, Jean-Jacques Pichon a déjà prévu d’élargir encore la gamme des prestations. Il prépare notamment un service de livraison à domicile. Et le nom de l’enseigne va également changer pour devenir l’épicerie gour- mande “In Fine”. Son épouse qui a éga- lement quitté son travail de commer- ciale le suit dans cette nouvelle aventure professionnelle.Une nouvelle vie s’ouvre pour le commissaire aux comptes, aux sons chantants des chiantis, gorgon- zola, fettucine et autres pizze (répu- tées pour être les meilleurs de Besan- çon) dans cette boutique aux 5 000 références de produits… Dans la tête de Jean-Jacques Pichon mûrit déjà une autre idée. Une fois que la reprise du magasin sera bien assurée, pourquoi ne pas faire pros- pérer l’enseigne “In Fine” ailleurs à Besançon et dans d’autres régions à travers un réseau national… Affaire à suivre. J.-F.H.

1 euro introduit dans le distributeur, le client repart avec une baguette cui- te à point. “C’est nous qui fabriquons le pain. Il est pré-cuit au feu de bois à l’atelier rue deVesoul. Ensuite, nous le transportons dans un camion réfri- géré. On place les baguettes dans la machine qui est équipée d’une chambre froide et d’un four où le pain termi- nera de cuire en fonction de la deman- de du client. C’est le même pain qu’à la boulangerie” détaille Olivier Letou- blon. Ce distributeur a étémis au point par le boulanger Jean-Louis Hecht qui a remporté, grâce à elle, le concours Lépine 2014. “C’est d’ailleurs comme cela que nous l’avons découvert. On s’est dit pourquoi ne pas essayer” pré- cise Thibault Letoublon qui travaille dans l’entreprise familiale avec son

frère Nicolas. Pani Vending a une capacité de 120 baguettes. Elle est aussi connectée. La machine transmet au boulanger un message lorsque le stocke diminue et qu’il faut songer à l’approvisionner. “L’avantage est que les clients trou- vent du pain 7 jours sur 7, 24 heures sur 24” ajoute Olivier Letoublon. L’artisan l’a installée sur un axe de passage, où il n’y a pas de boulange- rie pour ne pas faire de tort à un confrè- re. Le distributeur est opérationnel que depuis quelques jours. Il faudra un peu de temps pour qu’il se fasse une clientèle. Mais Olivier Letoublon est convaincu que ce concept novateur fonctionnera au point qu’il réfléchit déjà à en installer d’autres à Besan- çon.

savoir-faire. Il a égale- ment un goût pour l’innovation. L’artisan est le premier à Besançon à investir, comme il vient dans le faire, dans un dis- tributeur automatique de pain chaud. Lamachine sophistiquée, qui porte le nom de Pani Vending, a été installée début mars à quelques pas du bowling sur la rou- te de Marchaux. Avec

“Du pain 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.”

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