La Presse Bisontine 84 - Janvier 2008

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n°84- Janvier 2008

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Terrain À force de jouer au chat et à la souris avec Besançon, Jean-François Hum- bert se retrouve le bec dans lʼeau. Fina- lement, le renard ne sortira jamais de sa tanière. Son assurance mâtinée dʼun brin de cynisme nʼaura pas été payan- te aux yeux de la commission nationa- le qui a investi les candidats U.M.P. pour les prochaines municipales bisontines. Qui aurait dit que se jouerait en mars prochain le remake des municipales de 2001 ? Car rien nʼannonçait Jean Ros- selot en adversaire de Jean-Louis Fous- seret dans la prochaine bataille électo- rale. Le leader de lʼopposition municipale est revenu du diable Vauvert pour convaincre Paris quʼil était, sinon le meilleur, du moins le plus motivé pour partir au combat. Et Paris, pour le coup, ne sʼy est pas trompé dans lʼimpression que dégageait la droite bisontine depuis quelque temps. Qui valait-il mieux choi- sir entre deux députés qui ne voulaient pas sʼimpliquer plus que ça, un séna- teur étonnamment absent de la scène bisontine qui nʼa jamais manifesté le moindre enthousiasme public pour ce challenge et un Jean Rosselot, certes alourdi par son étiquette de “battu de 2001” mais dont tout le monde aura remarqué sa capacité à labourer le ter- rain bisontin depuis sept ans. Et après tout, que souhaitent les Bisontins pour leur ville ? Un homme politique à la sta- ture et aux ambitions nationales ou un pragmatique dont lʼhorizon se limite aux frontières de lʼagglomération ? En mars prochain, ils auront donc - notamment - à choisir entre deux hommes aux pra- tiques somme toute assez semblables. Pour qui les préoccupations terre à ter- re dʼun quartier bisontin a plus de poids que la gloriole politique. Bien sûr, la can- didature officialisée de Jean Rosselot aux municipales de mars ne semble pas ternir dʼun poil la sérénité dumaire actuel, largement plus à lʼaise quʼau début de son mandat. Alors pour que la droite bisontine ait ne serait-ce quʼune chan- ce de briller en mars, il faudra dʼune part quʼelle se débarrasse définitivement des fantômes récurrents de la division et que dʼautre part, son désormais officiel por- te-drapeau laisse aux vestiaires de lʼactuel mandat ses habituels emportements brouillons. Au moins, semble-t-il, la cam- pagne qui sʼannonce se déroulera autour des vraies préoccupations avec des can- didats de terrain. Jean-François Hauser Éditorial

PATRIMOINE Exposition Vauban à Paris jusqu’au 5 février “Vauban est celui qui a le plus modifié le paysage de la France” Alors que l’année du tricentenaire de la mort de Vauban s’achève, la toute nouvelle cité de l’architecture et du patrimoine consacre à Paris sa première exposition d’envergure à l’œuvre du “bâtisseur du roi soleil”. Interview avec Isabelle Warmoes, la commissaire générale de l’exposition visible jusqu’au 5 février.

ments, qui seront ensuite appli- qués partout aux quatre coins du royaume. Vauban partage ce côté rationnel que l’on retrouve dans l’architecture classique. On pense au classicisme du siècle de Louis XIV, à la beauté des bâtiments épu- rés, assez simples. Mais la princi- pale nouveauté qu’apporte Vau- ban est dans l’organisation rationnelle des chantiers de

La Presse Bisontine : Pourquoi cette exposition ? IsabelleWarmoes : Elle s’inscrit en clôture de l’année de commémoration du tricentenaire de la mort de Vauban. Beaucoup d’événements ont eu lieu autour de cette commémoration. D’autres expositions ont déjà eu lieu et ont présenté d’autres facettes de la personnalité dumarquis deVauban. L’objectif pour nous était de présenter le Vauban architecte et urbaniste. L.P.B. : Quelle est l’originalité de Vauban, sa marque, par rap- port à son siècle ? I.W. : Contrairement aux idées reçues sur les forti- fications, Vauban n’appliquait pas partout unmême système défensif qu’il reproduisait à l’infini. Il s’adapte systématiquement aux sites, à leur phy- sionomie. On présente dans cette exposition la diversité de ses interventions. Il a un grand sens de l’analyse de la géographie des lieux et sait inven- ter de nouveaux modes défensifs à chaque fois. Vauban a aussi été un urbaniste. Il procède dans plusieurs villes à des extensions urbaines et a créé ex-nihilo neuf cités. Ce que l’on oublie souvent, c’est qu’il n’a pas construit que des ouvrages pure- ment militaires. Il a aussi fait de l’architecture civile, construit des églises, des maisons pour des bourgeois… L.P.B. : Qu’apporte-t-il de nouveau ? I.W. : On est dans le siècle de la rationalité et de l’ère préindustrielle. Dans l’architecture, Vauban va créer des plan-types pour les portes, les bâti-

l’environnement montagneux.Avant l’annexion de la Franche-Comté au royaume, Vauban a toujours tra- vaillé dans la plaine, dans le Nord de la France principalement. À Besançon, il est confronté au relief, il doit trouver de nouvellesméthodes. Il trouve une solution : la tour bas- tionnée, plus petite qu’un bastion et qui permet de protéger les canons et les défenseurs dans des tours voûtées. Il va ensuite réutiliser cet- te technique après à Belfort, dans les Alpes, à Neuf-Brisach… L.P.B. : Son impact en France a été consi- dérable… I.W. : Totalement. Il est l’architecte qui a le plus modifié le paysage. Vauban bénéficiait d’un finance- ment énorme et de la politique de

construction. C’est grâce à lui que se met en pla- ce un certain nombre d’habitudes que l’on retrou- ve encore aujourd’hui d’ailleurs.Vauban est le pre- mier à instaurer des devis de travaux, à mettre en place des méthodes systématiques pour comp- ter la moindre brouettée de terre utilisée. L’idée

À découvrir notamment, un immense plan relief de la cité et de sa Citadelle à

derrière bien sûr est de contrôler les dépenses. C’est aussi ce qui a motivé la création de plans-types pour les casernes. Vauban devait pouvoir conduire plusieurs chan- tiers extrêmement éloignés et vastes enmême temps depuisVer- sailles. Il avait besoin de savoir ce qui se passait sur le terrain. L.P.B. : Que représente Besançon dans la carrière de Vauban ? I.W. : Besançon est l’exemple pha- re de l’adaptation au site de ses fortifications.C’est là qu’il découvre

Le premier à instaurer des devis de tra- vaux.

l’échelle 1/600 ème .

conquête du roi Louis XIV. Dans toute la France, lui et son équipe d’ingénieurs sont intervenus sur 250 sites en tout, de la simple tour à l’aménagement de tout une ville. Devant les fortifications, des importantes masses de terre ont été remuées pour créer de nouveaux profils des villes.Vauban a véri- tablement contribué à remanier le paysage jus- qu’à aujourd’hui. L.P.B. : Quel est l’héritage actuel de Vauban ? I.W. : Il est toujours présent car les villes qu’il a façonnées cherchent à se développer en tenant compte de leur histoire et des formes qui leur ont été léguées. L’aménagement des casernes et des constructions militaires sont encore aujourd’hui l’héritage du plan-type élaboré par Vauban au XVII ème siècle. Le portefeuille de casernement exis- te toujours, même si les formes ont évolué. L.P.B. : Que pensez-vous de la candidature déposée à l’Unesco début 2007 pour le classement des forteresses Vauban au patrimoine mondial de l’humanité ? I.W. : C’est extrêmement positif. Cela permet de fai- re reconnaître la qualité des réalisations de Vau- ban. Pendant longtemps, la forteresse a été le parent pauvre du patrimoine, en partie parce que beaucoup étaient encore utilisées par l’armée jusque dans les années 70. La reconnaissance du patri- moine militaire a pris du retard. Doucement, il se rattrape. Propos recueillis par S.D. Zoom Besançon et Fort de Joux à l’honneur Réalisée en partenariat avec le musée des plans-reliefs, lʼexposition fait la part belle au passage de Vauban en Franche- Comté. Un immense plan relief de la cité et de sa Citadelle à lʼéchelle 1/600 ème donne un aperçu du Besançon de la fin du XVIIème siècle, tandis quʼun autre détaille le site du Fort de Joux. Lʼexposition sʼattache aussi aux problématiques de la conservation et lʼavenir du patrimoine Vauban.

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Du 14 novembre au 5 février 2008, à la Cité de l’Architecture et du patrimoine de Paris

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