La Presse Bisontine 108 - Mars 2010

LE PORTRAIT

La Presse Bisontine n° 108 - Mars 2010

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Pour Pierre Chauve, “c’est un véritable honneur” que cette future distinction de la Nation.

BESANÇON Son combat contre le téléphérique L’eau, le patrimoine

et les trains…

Les trois vraies passions qui animent la vie de Pierre Chauve, président honoraire de l’association “Renaissance du Vieux Besançon”, hydrogéologue “presque” retraité. Fin mars, il recevra les insignes de chevalier de la Légion d’honneur.

L e bureau, classique, est bien celui d’un uni- versitaire. Petite lampe posée sur un secré- taire rempli de papiers et de revues, une grande armoire croulant sous les livres et, preu- ve que Pierre Chauve n’est pas figé dans le pas- sé, un ordinateur dernier cri “Mac Intosh” allu- mé, sur lequel le chercheur peaufine ses textes qui paraîtront dans la prochaine revue de l’association “Renaissance du Vieux Besançon” aux destinées de laquelle il a long- temps présidé.

les étudiants de troisième cycle.Sorti de l’Université, il collabore aussi avec les collectivités locales. “J’ai notamment réalisé les périmètres de protection de la source d’Arcier et ceux de la plaine de l’Arlier à Pontarlier” précise l’intéressé. Pierre Chauve fera également de nombreusesmissions à l’étranger, au Mexique et surtout au Maroc. “Trois de mes anciens élèves sont devenus professeurs d’Université au Maroc.” En 1994,il raccroche avec sa carrière d’universitaire mais ne décroche pas. Aujourd’hui encore, il tra- vaille à la protection de captages. Il s’implique en parallèle depuis plus de quinze ans dans l’Université ouverte à Besançon où il dispense régulièrement son savoir. “Et nous organisons souvent des voyages avec les auditeurs de l’Université ouverte : au Canada, en Islande, enTunisie…Nous préparons actuellement un voyage aux États-Unis, pour cet été, à la découverte de la géologie des grands parcs américains” ajoute le géologue. C’est au-dessus de la surface que Pierre Chauve a développé sa deuxième grande passion : le patri- moine. Il restera comme un des présidents emblé- matiques de l’association “Renaissance du Vieux Besançon” (aujourd’hui présidée par Jean-Marie Pinel). “J’étais tout juste arrivé en retraite que Lionel Estavoyer, l’ancien président, m’a sollicité pour reprendre les rênes de l’association. Je l’ai

présidée pendant plus de quinze ans.” Au palma- rès de l’association, plusieurs trophées, dont le plus mémorable reste son opposition farouche au projet de téléphérique de la Citadelle. L’association aura finalement gain de cause. “Nous nous sommes également opposés à l’urbanisation de la Gare d’Eau, nous nous sommes largement positionnés sur le dossier “Marché Beaux-Arts”, sur la sauve- garde des toits de ce secteur… Parmi les dossiers où nous avons échoué, il y a l’ancienne école de l’arsenal, entrée actuelle du Palais de Justice. Les grandes verrières sur le toit ne sont pas une réus- site à nos yeux” estime M. Chauve qui place pour- tant son association comme “un vrai partenaire de la ville dans tous les dossiers liés au patri- moine. Nous ne faisons pas de l’opposition systé- matique, nous essayons d’avoir une action positi- ve.” Le gros problème actuel pour lui, “est celui des tags. Nous ne trouvons pas la solution et Besan- çon est vraiment la capitale des tags.” Naturelle- ment, Pierre Chauve s’est largement investi avec les 350 membres de l’association dans le dossier “Vauban à l’Unesco”. “Si ça n’attire pas forcément beaucoup plus de monde pour l’instant, ça donne au moins une obligation de préservation” estime- t-il.

L’actualité bisontine, il n’aura pas échappé à Pier- re Chauve, c’est le tramway. Sur ce point, il sou- tient la position du préfet : “Il est nécessaire d’éviter le passage en ville à la fois pour des raisons d’esthétique et pour préserver le cadre de vie et de fonctionnement du cœur de ville. Le passage par les quais ne défigure pas la ville. Il faut sauve- garder le patrimoine et en même temps, mainte- nir une vie à l’intérieur de ce patrimoine.” Pourtant souvent sollicité par les deux listes concurrentes, Pierre Chauve n’a jamais souhai- té s’impliquer politiquement à Besançon. Il pré- fère s’adonner librement à ses passions. Une, plus secrète, le fait tout autant vibrer : les trains, les gares, sous toutes leurs formes, qu’ils soient grandeur nature ou en modèles réduits. À ce pro- pos, Pierre Chauve défendait l’idée d’une gare Viotte, centrale, “comme à Dijon.” On ne peut pas toujours être entendu… Ce qui n’empêche pas d’être reconnu. Et en haut lieu. Fin mars, il sera décoré des insignes de Cheva- lier de la Légion d’honneur. Une distinction de plus pour ce chercheur émérite et ce curieux invétéré qui, à l’aube de ses 80 printemps, n’a rien perdu de sa soif d’apprendre. J.-F.H.

Une gare Viotte, centrale, “comme à Dijon.”

Avant d’être un amoureux des bâtiments et du patrimoine bison- tin, c’est du sous-sol qu’il s’est pris de passion. Pierre Chauve est un géologue. Il en a fait sa thèse et son métier. Le Bisontin a com- mencé sa carrière dans sa ville natale, avant de passer dix ans à la Sorbonne et plusieurs années à l’étranger, en Algérie notam- ment. Puis de revenir à Besançon où il se spécialise en hydrogéolo- gie, la science des circulations de l’eau à l’intérieur de la terre. Et endevient undes spécialistes incon- testés, titulaire de chaire à l’Université et chargé d’encadrer

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