LA CRISE DE LA CRIMINALITÉ ENVIRONNEMENTALE

Le parc national des Virunga, à la frontière avec l’Ouganda et le Rwanda, a été durement touché par le génocide rwandais et la crise des réfugiés. Il a servi de terrain de combats lors de la guerre du Kivu et constitue encore aujourd’hui une source de financement pour de nombreux groupes armés. La multitude de groupes militaires opérant dans la région a fait des Virunga l’un des parcs les plus dangereux du pays. On y trouve notam- ment le FDLR, l’Union pour la réhabilitation de la démocratie au Congo (URDC), divers groupes Maï-Maï et le M23, jusqu’à son démantèlement en 2013. Le commerce du charbon de bois est l’un des nombreux trafics lucratifs perpétrés dans le parc, avec l’exploitation de grumes, l’extraction de l’or et la culture de la marijuana 112 . Près de deux cents gardes-chasse y ont été tués depuis 1996. En 2008, leur siège a été attaqué par des parti- sans du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). L’année précédente, des miliciens avaient massacré sept gorilles de montagne, une espèce en voie de disparition présente dans le parc, en représailles contre les actions visant à perturber la production et le trafic de charbon de bois et de grumes 113 . Le

FDLR contrôle certaines parties du parc et conduit régulièrement des opérations à partir de ces zones. Depuis 2011, ce groupe est responsable de la mort de 20 gardes dans le parc. En janvier 2014, lors de la dernière attaque, une vengeance contre le renfor- cement des patrouilles dans les zones de production de charbon de bois d’après les médias, un garde a trouvé la mort et deux autres ont été blessés 114,115 . La Réserve de faune à okapis, située dans la forêt de l’Ituri, au nord-est de la RDC, près de la frontière avec le Soudan du Sud et l’Ouganda, est tristement célèbre en raison d’une attaque particulièrement destructrice des Maï-Maï « Morgan » en 2012. Les miliciens braconnent les éléphants, exploitent les mines d’or et d’autres ressources présentes dans le parc. Ils commettent également de graves violations des droits de l’homme, telles que portage forcé, viols collectifs, enlèvements avec demande de rançon, esclavage sexuel ou meurtres 116 . Le groupe a attaqué les fonctionnaires du parc, tuant au moins trois personnes ainsi que 14 okapis, une espèce fortement menacée, afin de se venger des actions des gardes visant à perturber leurs activités illégales dans le parc 117 .

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