La Presse Bisontine 208 - Avril 2019

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

La Presse Bisontine n°208 - Avril 2019

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Des moutons pâturent en ville

Révolution Ceux qui ont connu Mai 68 diront que la violence n’est pas un phénomène nouveau. Ce qui constitue la différence fondamentale avec le mouvement étudiant et ouvrier de la fin des années soixante par rapport aux insurrections d’aujourd’hui, c’est la finalité. En 1968, on voulait construire une société plus juste, bâtir un avenir plus serein pour les étudiants et jeter les bases d’un progrès social et sociétal. Ce qui fut fait ensuite, en partie. Aujourd’hui, après un énième samedi d’émeute, on n’est plus du tout dans la même logique. Les gilets jaunes, ceux qu’on appellera les ultras, mêlés aux casseurs sans foi ni loi n’ont plus qu’un objectif : détruire, nuire, et s’ils le peuvent renverser le pouvoir en mettant le pays à feu et à sang. La longue période de démo- cratie participative ouverte jusqu’au 15 mars, exercice inédit sans doute depuis la Révolution française, avait permis croyait- on d’apaiser les esprits. C’est sans doute vrai pour la grande majorité des citoyens qui ont participé à ces débats partout dans le Grand Besançon et en France. Contrai- rement à de traditionnelles réunions mili- tantes dans lesquelles tout le monde est d’accord sur tout, là, ouvriers et artistes, chefs d’entreprise et chômeurs, agriculteurs et retraités ont échangé leurs points de vue. S’il est ressorti de cette consultation populaire des propositions aussi hétéroclites que contradictoires, ce grand débat a eu le mérite de voir émerger des élans de solidarité nouveaux, des appétences de discussion et d’échanges, des sources de réflexion positives. Il reste, hélas, cette frange de contestataires qui est restée sourde aux propositions de dialogue, pré- férant sans doute par dépit s’autoalimenter de rancœur et de désarroi dans un entre- soi délétère qui n’a évidemment pas fait avancer leur cause. Et les terroristes abreu- vés de violence ont fini de discréditer un mouvement populaire qui sombre de samedi en samedi dans l’impopularité. Il est hélas à craindre que quelles que soient les annonces du gouvernement mi-avril, le lot des mécontents l’emporte sur ceux qui verront à l’issue de cette épuisante parenthèse sociale des progrès notoires. La Révolution voulait abattre les privilèges en instaurant la République. Celle qui gronde en ce moment cherche à avoir la peau de cette même République. Il est temps de riposter. n Jean-François Hauser Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, eux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. ous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Vaîtes : les travaux peuvent reprendre, la contestation demeure

Des moutons au centre-ville pâturent au pied des tours bastionnées.

L es riverains de l’éco-quar- tier des Vaîtes, jardiniers, citoyens et militants réunis dans l’association “Jardins des Vaîtes” savaient leur “victoire” transitoire. Mais ils ne pensaient qu’elle serait de si courte durée. Après avoir obtenu la suspen- sion des travaux à la demande du préfet en mars dernier, ce même préfet a autorisé la pour- suite du chantier par arrêté. Depuis notre premier article (La Presse Bisontine de février), le Conseil national de la protection de la nature avait rendu le 14 février un avis négatif sur l’urbanisation jugeant les mesures compensatoires “insuf- fisantes.” Cet avis n’a finalement

pas été retenu. Les travaux peu- vent donc se poursuivre mais la contestation demeure. Un pique-nique citoyen était orga- nisé samedi 23 mars. L’asso- ciation F.N.E. 25-90 (France nature environnement) exprime son étonnement quant à la reprise des travaux : “La pré- cipitation dans laquelle les tra- vaux ont repris, avec son lot de destruction d’habitats naturels pour les espèces sur place, ne laisse pas présager une réelle prise en compte des engage- ments concernant la réduction des impacts dus aux chantiers : le printemps est déjà là, qui est une période de grande sensi- bilité pour la flore et la faune”

précise l’association. De son côté, le maire Jean-Louis Fous- seret a annoncé qu’un grand groupe immobilier était intéressé pour bâtir aux Vaîtes, sans citer de nom. Comme nous l’avions indiqué en mai 2016, les constructeurs ne se bousculent pas au portillon, deux ayant même jeté l’éponge. En jan- vier 2018, l’urbaniste François Greither admettait dans nos colonnes du retard en raison des problèmes juridiques liés au foncier - pas encore réglés -, et à une trop faible demande en logements sur Besançon. Le quartier est devenu un mar- queur politique. n

D epuis quelques jours, un spectacle un peu détonnant pour les urbains vient ajouter une touche de bucolique au cen- tre-ville de Besançon : 20 moutons sont venus renforcer le troupeau de chèvre conser- vatoire et pâtureront certaines prairies urbaines de la ville. La Ville a décidé d’élargir l’ac- tion de son “troupeau conser- vatoire” en gérant par pâtu- rage certaines prairies urbaines grâce à l’acquisition toute récente de ce premier lot de 20 moutons de race Bizet. “Une partie d’entre eux seront utilisés sur les collines, en complément des chèvres, car la mixité ovin-caprin est privilégiée pour mieux entre- tenir les milieux naturels. Et l’autre partie est utilisée dès ce mois de mars pour pâturer les prairies urbaines, accom- pagnée de quelques chèvres” note le service espaces verts de la Ville. Cette action a débuté sur la prairie humide qui borde le ruisseau de la Mouillère, au pied de la Tour

de la Pelote et se poursuivra sur des espaces communaux des quartiers Saint-Claude et des Montboucons. Depuis 2007, la Ville de Besançon gère et entretient les pelouses sèches des col- lines par le pâturage d’un troupeau de chèvres, excel- lentes débroussailleuses. Après 10 ans de partenariat avec un éleveur local, la Ville a choisi en janvier 2018 de racheter le troupeau “pour pérenniser ce mode de ges- tion écologique, économique et efficace. Deux bergers, agents municipaux, s’occu- pent du troupeau qui passe l’été sur les collines et est hiverné à la ferme des Torcols” ajoute le service municipal qui tient aussi à rappeler que “ces animaux herbivores sont nourris, soignés, bichonnés par les bergers. Pas besoin de leur donner du pain. Au contraire, ils risqueraient même d’en souffrir car leur appareil digestif n’est pas conçu pour digérer ce type d’aliment.” n

Parmi les enjeux aux

Vaîtes, cette mare, située en contrebas de la rue François-Rein.

La crèche de Montrapon a fait peau neuve

U ne enveloppe de 328 000 euros a été consacrée à la rénovation de la crèche de Montrapon, une des plus anciennes de la ville puisqu’elle a été créée en 1966. Elle présentait dès lors les limites d’un équipement éducatif du XX ème siècle avec des longs couloirs et des salles cloisonnées. Les travaux de rénovation ont permis d’élargir les couloirs de distribution qui ont été éclaircis par la lumière naturelle et d’aménager des salles d’évolution des jeunes enfants “qui permet la modu- larité des groupes d’enfants et des acti- vités” présente la crèche. Les espaces de change ont quant à eux été moder- nisés et dédoublés afin de “garantir l’in- timité de l’enfant et la prévention des troubles musculo-squelettiques des agents.” Le hall d’entrée facilite désor- mais les échanges entre parents et pro-

est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645

Les salles d’évolution des enfants ont été entièrement repensées.

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Mars 2019 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., Éliad, P. Groshany, I.S.B.A., Mairie d’Avanne-Aveney, Mairie d’École-Valentin, Ville de Besançon.

fessionnels de la petite enfance. La crèche de Montrapon devrait parti- ciper dès la rentrée prochaine à l’opé- ration “couches lavables” déjà en cours

dans trois autres crèches de la ville. Les crèches bisontines ont accueilli 1 386 enfants en 2018, dont 986 en accueil régulier et 400 en halte-garderie.

Celle de Montrapon dispose d’un agré- ment de “6 0 places. Une vingtaine d’as- sistantes maternelles y travaillent” précise sa directrice Bénédicte Jacques. n

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