La Presse Pontissalienne 176 - Juin 2014

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La Presse Pontissalienne n° 176 - Juin 2014

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Des projets pour les enfants de Milot

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Garage Global : enchérissement plafonné à 10%

Improvisation Gouverner, c’est prévoir dit-on. Et prévoir, c’est anticiper, le contraire d’improviser ou de naviguer à vue. Le calamiteux feuille- ton de la réforme territoriale est une magni- fique illustration de la façon dont le gou- vernement français navigue dans le brouillard actuellement. On a rebattu les oreilles des citoyens et provoqué la colère des élus quand il s’est agi il y a quelques mois seu- lement de redécouper les cantons. Des semaines de discussions, un travail inten- se des services de l’État qui ont fini par pondre un machin indigeste où les notions de territoire, de terroir et de bassins de vie ont été sacrifiées sur l’autel d’un soi- disant équilibre géographique, avec des cantons littéralement écartelés, comme celui de Levier par exemple. Et six mois plus tard, patatras. Ce bel édifice techno- cratique seulement guidé par de basses tactiques électoralistes et qui n’avait convain- cu personne, même pas la majorité de gauche au Conseil général, s’est écroulé. Car le nouveau Premier ministre, pour se démarquer de son prédécesseur et mon- trer sa poigne, a tout bonnement décidé de supprimer les Départements. On peut applaudir cette décision à première vue car elle s’attaque, enfin, à ce fameux mil- lefeuille territorial qui serait la source de tous nos maux et des gabegies de la Fran- ce. Mieux : non seulement Manuel Valls a prévu de supprimer les Conseils généraux, mais il veut en même temps diviser par deux le nombre de Régions. Encore une belle idée sur le papier. Mais au-delà des effets d’annonce, au-delà des supposés bienfaits de ces décisions à l’emporte-piè- ce, où est la méthode, où est la réflexion, où seront précisément les économies tant attendues ? Faudra-t-il par exemple, tout en maintenant un service communication à la Région Franche-Comté et un autre à la Région Bourgogne en créer un troisiè- me pour coordonner l’action des deux pre- miers ? Si ces intentions sont louables, elles peuvent rapidement se révéler com- me de fausses bonnes idées. Mais plus que le résultat pour l’instant méconnu de ces annonces, c’est la méthode qui déran- ge. En matière de réforme institutionnel- le, la pire des méthodes est l’improvisa- tion. L’annonce de ces réformes radicales (sans doute nécessaires mais en les menant l’une après l’autre), surtout sans concer- tation préalable et à chaque fois avant des échéances électorales intermédiaires, res- semble plus à un large rideau de fumée qu’à une anticipation lucide et visionnaire de l’avenir des territoires. Jean-François Hauser Éditorial

Anne-Lise Ballyet entourée des enfants du foyer de Milot financé par la communauté de communes du Larmont.

L e prix de cette propriété municipale vendue au pro- fit de la Chambre de Com- merce et dʼIndustrie du Doubs sʼélève finalement à 342 000 euros hors frais de dépollution et dʼactes notariés. Soit beaucoup moins que lʼoffre à 450 000 euros proposée ini- tialement par la Ville et accep- tée par la C.C.I. Rappel : la chambre consulaire soucieu- se de renforcer sa présence dans le Haut-Doubs est à la recherche dʼun site pour ins-

taller un centre de formation complété par quelques loge- ments destinés aux stagiaires. Elle a donc sollicité la Ville de Pontarlier qui lui a suggéré dʼacquérir lʼimmeuble dit du “garage Global” situé rue du Capitaine-Bulle. Le service des Domaines a évalué la valeur du bien à 311 000 euros. Dans un souci de se rapprocher du marché de lʼimmobilier local, la Ville avait enchéri de 44 % le prix du bien. Lʼopération avait dʼailleurs soulevé la colè-

re des élus de lʼopposition qui ne voyaient pas lʼintérêt dʼune telle manœuvre. Ils estimaient en effet que cela ne faisait que participer à lʼenvolée du prix du foncier. Pourquoi alors la Ville fait donc marche arriè- re ? Simplement car un orga- nisme comme la C.C.I. nʼa pas le droit de par ses statuts dʼacheter un bien au-delà de 10 % de sa valeur vénale. Aucun des deux partis nʼétait au courant de cette spécifici- té.

A nne-Lise Ballyet, coordi- natrice de la coopération décentralisée entre la communauté de communes du Larmont et la commune de Milot à Haïti, est allée se ren- dre compte sur place de l’a- vancée des actions engagées dans le cadre de ce partenariat solidaire. Début mars, elle a visité le foyer des enfants de Milot construit grâce au financement de la C.C.L. La collectivité a versé 30 000 euros qui ont permis de bâtir et d’aménager cet établissement où sont accueillis depuis le printemps 2013 sept enfants orphelins et trois autres qui ont été abandonnés. Avec cette somme, la construction d’un second foyer a pu démar- rer. “Il manque 5 000 euros pour achever cette deuxième structure qui doit ouvrir ses portes en 2015. Elle nous per- mettra de dédier un foyer aux filles et l’autre aux garçons et d’accueillir également deux enfants qui ont été amputés d’un bras” explique Anne-Lise Ballyet. Elle va rendre compte de cette coopération aux élus communautaires lors du con- seil de juin puisque la C.C.L. a versé encore 7 500 euros en 2013 à ce foyer et autant en 2014, pour permettre son fonc- tionnement et assurer la prise en charge totale des enfants,

y compris sanitaire. “Mais notre objectif à terme est que ce foyer trouve des sources d’aut- ofinancement et d’autosuffi- sance” ajoute-t-elle. L’instal- lation de la citerne d’eau qui a été financée par l’argent récolté lors d’une opération organisée par la commission Haïti de la C.C.L. au moment du marché de Noël va dans ce sens. Mais Anne-Lise Ballyet estime qu’il est possible d’aller plus loin. Dans le cadre de son voy- age, elle a rencontré sur place l’ambassade de France qui a donné son accord pour financer des micro-projets pour le foyer. “Je pense notam- ment à l’installation d’un poulailler qui permettra de ven- dre des poulets, et qui sera en plus une source d’alimenta- tion pour le foyer. Il y a encore le jardin à valoriser” ajoute la coordinatrice qui a demandé au chanteur haïtien BelOd’être le parrain du foyer, ce qu’il a accepté.Cette visite a été aus- si l’occasion de travailler sur les liens entre Haïti et le Château de Joux autour du personnage de Toussaint Lou- verture. L’idée pour la C.C.L. est de mieux ancrer l’histoire de l’homme politique au château dans le but de faire de ce lieu un centre de ressource reconnu.

La Ville a été contrainte de réviser à la baisse le prix de vente de ce bien.

Les eurosceptiques montrent les dents

L e Front National est arrivé en tête aux élections européennes dans 70 départe- ments. C’est le cas dans le Doubs où le parti de Marine Le Pen, représenté par Flori- an Philippot (et Sophie Montel) a obtenu 26,77 % des suffrages, soit deux points de plus que la candidate U.M.P. Nadine Morano qui en a rassemblé 24,39 %. Loin derrière arrive le P.S. en déroute avec 14,14 % des voix. La vague bleu marine a submergé le Doubs à l’exception de quelques secteurs géo- graphiques. “Dans la cinquième circonscrip- tion, dans chacun des neuf cantons qui la composent, l’U.M.P. est en tête” remarque la députée U.M.P. Annie Genevard. En effet, les cantons du Haut-Doubs ont voté majoritaire- ment à droite sans aller jusqu’à l’extrême. Mais ce résultat global dissimule de grandes disparités d’une commune à l’autre. Dans beaucoup de villages, le F.N. est passé en tête. À Chaffois par exemple, dans le can- ton de Pontarlier, le Front National a obtenu

87 suffrages contre 72 pour l’U.M.P. À La Cluse-et-Mijoux, les deux partis sont au coude à coude : 119 F.N. contre 117 U.M.P. Dans le canton de Montbenoît, Maisons-du-Bois- Lièvremont, Nadine Morano a rassemblé 81 voix, soit huit de moins que Florian Philippot. Enfin, dans le canton de Mouthe, à Jougne, l’U.M.P. et le F.N. sortent ex æquo des urnes avec 122 voix chacun. ÀMétabief en revanche, le F.N. a deux petites voix d’avance sur l’U.M.P. en recueillant l’adhésion de 67 électeurs. À Mouthe enfin, le F.N. surclasse l’U.M.P. de 19 voix (93 contre 74). La tendance est la même à Sarrageois (22 contre 12). Y compris dans les cantons frontaliers, les eurosceptiques montrent les dents. Le F.N. talonne l’U.M.P. dans le Haut-Doubs. Il résiste à la tendance observée dans le département du Doubs submergé par la vague bleu marine.

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Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Juin 2014 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, C.C.L.

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