DF EXPERT LANGUEDOC

transformer ces désirs en réalité, un coup de pouce financier est souvent nécessaire. Nombre de Français pensent, à tort, que passé un certain âge, il n’est plus possible d’emprunter. Les banques octroient des prêts aux seniors et le font même de plus en plus fréquemment. Chez le courtier La Centrale de financement, par exemple, les 55-65 ans représentent près de 10%des dossiers suivis, soit une augmentation de 10%en deux ans. DES ARGUMENTS QUI SÉDUISENT LES BANQUES Beaucoup de soixantenaires bénéficient d’un pouvoir d’achat confortable et stable – fini le risque de chômage, notamment – et d’une capacité de remboursement non négligeable dans lamesure où le prêt immobilier de leur logement a souvent été totalement remboursé. Ils ont aussi des économies. « Or, à l’heure où les taux de crédit restent faibles, notamment les crédits immobiliers, mieux vaut emprunter que de piocher dans son assurance-vie ou dans d’autres produits d’épargne, dit Philippe Taboret, directeur général adjoint de la société de courtage en prêts Cafpi. Et ce, même si les rendements des placements sont aujourd’hui un peu décevants, car il faut tabler sur demeilleurs résultats dans les années à venir. » Des petits crédits à la consommation comme des crédits immobiliers plus importants sont donc accordés aux seniors tant qu’ils restent assurables. PAS D’EMPRUNT IMMOBILIER SANS ASSURANCE DE PRÊT Enmatière de crédit immobilier, c’est l’assurance emprunteur qui risque de poser des difficultés aux candidats les plus âgés. « Avant de se lancer dans un projet d’acquisition nécessitant

L’AVIS D’EXPERT Jean-Louis KIEHL

un financement extérieur, la première chose à faire est de vérifier si l’on est assurable et à quel prix » , prévient d’emblée Philippe Taboret. Généralement, les assureurs couvrent les prêts immobiliers jusqu’aux 85 ans de l’emprunteur. À 60 ans, on peut donc espérer un crédit sur vingt-cinq ans et à 75 ans, un crédit sur dix ans. L’assurance crédit immobilier obligatoire couvre systématiquement trois risques: décès, invalidité et incapacité de travail. Pour la perte d’activité (chômage), on choisit de s’assurer ou non. Il va sans dire qu’à la retraite, les couvertures incapacité de travail et perte d’activité sont inutiles. Si on est encore actif, l’assurance chômage cesse d’être nécessaire à partir de 60 ans puisqu’un salarié remercié Président de la fédération des associations Crésus “ Attention au surendettement “ Dans nos associations de lutte contre le surendettement, partout en France, nous voyons arriver de plus en plus de seniors. Alors qu’ils représentaient 8 % de la population surendettée il y a dix ans, les plus de 65 ans sont aujourd’hui 18 %. Parce que leurs revenus sont stables et qu’ils ne craignent plus le chômage, on leur prête plus facilement de l’argent. Au nom de la solidarité familiale notamment, ceux-ci n’hésitent pas à prendre des crédits à la consommation à la place de leurs enfants ou petits-enfants, pour les aider. Dans la mesure où en France, il n’y a toujours pas de fichier central des crédits, ils peuvent ainsi multiplier les prêts, petits ou gros, auprès de divers établissements.

ENVISAGER LE CRÉDIT IN FINE Vous réalisez un investissement locatif alors que vous payez beaucoup d’impôts? Contrairement au crédit classique, le crédit in fine permet de ne rembourser chaque mois que des intérêts de montant constant (donc plus élevé), avant de rembourser le capital en une seule fois à l’échéance du prêt. En attendant, il faut donc placer cette somme sur un produit d’épargne. Les intérêts versés à la banque sont déduits des revenus locatifs et minimisent ainsi les revenus fonciers imposables, tout au long de la période d’emprunt.

DOSSIER FAMILIAL # EXPERT 85

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