Journal C'est à Dire 258 - Octobre 2019

V A L D E M O R T E A U

300 véhicules pour les salariés A.D.M.R. Les Fins Les aides à domicile et auxiliaires de vie employées par l’A.D.M.R. du Doubs seront bientôt dotées de véhicules de fonction. Un progrès pour des professions peu valorisées.

M onique Chassel tra- vaille pour le compte de l’A.D.M.R. duDoubs depuis 16 ans. “J’ai commencé le 23 octobre 2003” se souvient cette habitante des Fins. Auxi- liaire de vie, cette ancienne employée du commerce a trouvé sa vocation dans ce métier exi- geant, difficile, mais dans lequel elle trouve une vraie satisfaction contrat de 30 heures par semaine, en travaillant égale- ment un week-end sur trois, Monique Chassel émarge tout juste à un salaire de 1 100 euros par mois, remboursement des frais d’essence compris. “C’est clair que le métier n’est pas rému- néré à la hauteur, mais si on le fait c’est d’abord parce qu’on l Danse Jeudi 7 novembre au Théâtre de Morteau à 20 h : le spectacle Sola, musique et danse avec la compagnie La Farfalla. Sola évoque la figure d’une femme qui a choisi la liberté. Où joue-t-elle ? Pour qui ? Qu’est- ce qui l’a conduite devant ce public, seule ? À découvrir. Réservations à l’office de tourisme ou sur https://billetterie.morteau.org/ l Petites Fugues Les Petites Fugues, ce sont des échanges littéraires qui se dérouleront du 18 au 30 novembre. 21 auteurs sillonneront le territoire régional pour plus de 140 rencontres dont cinq dans le Haut-Doubs. Le 19 novembre à La Cluse-et-Mijoux (Bibliothèque municipale) avec Erwan Des- planques. Le 20 novembre à Orchamps-Vennes (Bibliothèque du Val-de-Vennes) avec Michel Bernard. Le 21 novembre à Nods (média- thèque Les Premiers sapins) avec Benoît Reiss. Le 27 novembre à Jougne (bibliothèque) avec Carole Allamand. Le 27 novembre à Frasne (Médiathèque intercommunale Frasne-Drugeon) avec Yamina Benahmed Daho. Le 27 novembre à Morteau (librairie Les 3 souhaits) avec Petite Forme Gauz. Et le 28 novembre à Pontarlier (L’Esper- luète) avec Makenzy Orcel. www.les- petitesfugues.fr En bref… au contact des per- sonnes dont elle s’oc- cupe. Ce métier aux horaires élastiques est pourtant peu valorisé et reconnu. Pour un

aime les gens et le contact avec les personnes âgées notamment est très enrichissant” estime-t- elle. Monique Chassel commence ses journées à 8 heures, souvent par de la garde d’enfants, puis enchaîne avec une bonne dizaine d’autres rendez-vous au domicile de personnes âgées : aide au lever, petit-déjeuner, toilette, aide au repas le midi, accompa-

Depuis 16 ans, Monique Chassel utilise son véhicule personnel pour faire sa tournée depuis son

domicile des Fins.

ses collègues à travers le dépar- tement, Monique Chassel béné- ficiera d’ici quelques semaines d’un véhicule mis à disposition par l’A.D.M.R. Une Citroën C3 flambant neuve, dotée de G.P.S., climatisation et connexion Blue- tooth, qui permettra à la salariée de se décharger d’une partie des frais inhérents à son métier. “C’est une bonne nouvelle, dit- elle. Nous n’aurons plus à avan- cer les frais d’essence et mine de rien, l’entretien d’une voiture coûte cher. Certains salariés ne pouvaient pas faire face.” Si ce dispositif ne va pas pour

cule” ajoute Willy Cadet. Le Doubs est un des premiers départements de France à opter pour ce dispositif censé attirer, la fédération l’espère, de nou- veaux salariés. À l’échelle du Doubs, il manquerait l’équivalent de 70 salariés à temps plein pour répondre correctement à la demande enmatière de services à domicile. Une présentation du dispositif véhicules de service est prévue le 31 octobre à l’oc- casion de l’assemblée générale de l’A.D.M.R. duDoubs organisée à Maîche. n J.-F.H.

autant révolutionner le quoti- dien des travailleurs A.D.M.R., la voiture est un outil supplé- mentaire pour attirer de nou- veaux salariés. “Nous avons un véritable problème d’attractivité reconnaîtWilly Cadet, le direc- teur fédéral de l’A.D.M.R. du Doubs. La décision de mettre à disposition des voitures a jus- tement été pensée pour redonner de l’attractivité à des métiers dont les grilles de salaires ne sont hélas pas à la hauteur. Si on ne peut pas augmenter les salaires, si on ne peut pas attri- buer de primes, il ne nous reste

pas beaucoup de leviers autres que celui de la mobilité” ajoute- t-il. L’A.D.M.R. avait lancé un sondage auprès de ses 520 sala- riés du Doubs, la grande majo- rité avait approuvé cette initia- tive qui entrera en fonction au tout début de l’année prochaine. “Je devrais avoir un véhicule début janvier” confirmeMonique Chassel. Comme sans doute la plupart des 27 autres salariés A.D.M.R. du Val de Morteau. “Avec ses véhicules de service, tous les salariés seront gagnants. On sait aussi que certains n’ont pas les moyens d’avoir un véhi-

gnement en courses… C’est ainsi que se déroulent ses journées, entrecoupées de dis- cussion, de visites à des amis des personnes

Il manque 70 salariés à l’échelle du Doubs.

accompagnées, ou de jeux. “Le métier est très diversifié, c’est le principal intérêt. Et on suit les événements de la vie des per- sonnes que l’on accompagne, on est parfois des confidentes pour elles. Et avec les collègues, on se réunit une fois par mois pour échanger sur nos expériences.” Comme près de 300 autres de

Coups de main, coup de pouce et bonne humeur à Mortuasel Échanges

Envie de s’initier au parler franc-comtois ? Besoin d’aide pour la corvée de bois ? Recherche de matériel pour du petit bricolage ? Il est temps de rejoindre le Système d’Échange Local (S.E.L.) de Morteau. Rendez-vous le 5 novembre à 19 h 30 à la Bousse.

À sa création en 2014, Mortuasel était alors rattaché à la M.J.C. de Morteau. Ce sys- tème d’échange local vole dés- ormais de ses propres ailes, sans statut spécifique, ni res- ponsable attitré. Un choix assumé. “Ici, chacun prend ses responsabilités.Mortuasel fédère aujourd’hui une quarantaine de personnes” , indique Sylvie Pierrot qui en fait par- tie. échangeaient par le biais du minitel. Le premier S.E.L. fran- çais a vu le jour en Ariège en 1994. Comment çamarche ? Le S.E.L. offre à ses adhérents la possibilité de donner et recevoir des biens, des savoirs, des ser- vices sans transaction moné- taire mais sur la base d’une monnaie locale, en l’occurrence le “flocon” pour Mortuasel. Les limites du champ d’action se bornent à l’imagination, au L’origine des S.E.L. remonte aux années 1980 au Canada avec des membres qui

dynamisme et aux besoins de chaque groupe. “On a tous des compétences qui peuvent être utiles aux autres, ne serait-ce que du temps pour aller donner un coup de main à la voisine, sortir son chien, lui faire une course. Inversement, elle peut aussi transmettre ses talents de couturière, cuisinière, informa- ticienne… Au S.E.L., il n’y a pas de graduation dans la proposer de sorties thématiques, des balades à pied, en raquettes, dumatériel comme un vélo, des outils, des ustensiles, des livres, des D.V.D…” , détaille Sylvie Pierrot. Mortuasel dispose d’un site Internet équipé d’une plate- forme d’échanges où chaque membre annonce ses compé- tences et expose ses attentes. Une bourse d’échange en ligne. Au-delàmême du service rendu, valeur des actions. Une heure de chinois vaut autant de flo- cons qu’une heure à apprendre à faire un panier. On peut aussi

Une bourse d’échange en ligne.

Adhérer à un S.E.L., c’est aussi partager des moments de convivialité.

le but d’un S.E.L. est avant tout de créer des liens entre les habi- tants d’un territoire. La convi- vialité, le partage représentent les valeurs fondamentales de Mortuasel. “Le profil des adhé- rents est très diversifié. On accueille souvent des personnes

qui s’installent dans le Pays Horloger pour le travail et qui cherchent ainsi à s’intégrer. On organise des réunions men- suelles pour faire le point,mettre à jour le site. On participe de

temps en temps à des rencontres Intersel. Une réunion d’infor- mation se tiendra le 5 novembre à 19 h 30 dans une salle mise à disposition par la brasserie de la Bousse.” n

Mortuasel : http://mortuasel.communityforge.net/

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