Journal C'est à dire 220 - Avril 2016

V A L D E M O R T E A U

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Morteau Familles d’accueil : où est la solidarité du Haut-Doubs ? L’Association des Familles de Besançon manque de familles pour offrir à des enfants privés de vacances un séjour à la campagne. Les agriculteurs ont par exemple disparu du dispositif. L’A.F.B. lance un appel.

à se détendre, à vivre le quoti- dien d’une famille et à s’ouvrir au monde extérieur, permettre à un parent d’offrir un temps de vacances à son enfant, proposer à la famille accueillante de vivre une aventure enrichissante” pour- suit le bénévole. Chacun y trou- verait son compte. Il n’y a pas besoin d’avoir de for- mation d’assistante maternel- le. Une (légère) contrepartie financière est demandée aux parents. Deux salariés prépa- rent les séjours. Une véritable logistique. Parfois, il faut savoir recadrer des parents trop enva- hissants : “La séparation a sou- vent du bon pour l’enfant com- me le parent” relate un profes- sionnel. Bref, ce service a tout son sens. Confrontée à de futures baisses de dotations (de la C.A.F. notam- ment), l’A.F.B. se démène. Elle espère que la solidarité des familles - qui a fonctionné jusque-là - perdure. n Contact : Association des familles de Besançon au 03 81 88 47 38 http://afb-besancon.fr

A ccueillir des enfants de “la ville” pour leur proposer des vacances l’été à la ferme, c’était dans l’A.D.N. du Haut-Doubs et plus particulièrement des familles d’agriculteurs du sec- teur. Aujourd’hui, “nous avons perdu toutes ces familles ! Il nous reste un couple d’agriculteur (basé dans le Saugeais à Bugny) alors qu’ils étaient des dizaines il y a encore quelques années” consta- te Jean-Michel Toinard, référent de l’association des Familles de Besançon. Pour rappel, la structure offre à des enfants du Doubs âgés entre 3 et 17 ans des vacances parce que leurs parents n’ont pas les moyens financiers. “Ce ne sont pas des enfants en difficulté de comportement, je le souligne” , témoigne le bénévole. Depuis 45 ans, l’A.F.B. propo- se ce système unique en Fran- ce (par son ampleur) basé sur la solidarité et l’échange moyen-

nant quelques euros d’indem- nités pour la famille d’accueil. 16 euros sont proposés par jour et par enfant. Ce n’est pas un salaire mais une compensation pour frais d’hébergement. En 2015, 509 séjours ont été pro- posés à 350 enfants âgés de 3 à 17 ans. Preuve que la demande est là. Problème, l’A.F.B. est vic- time de son succès. Les demandes augmentent alors que le nombre de familles d’accueil diminue. “Elles étaient 120 il y a encore quelques années. Elles sont 80 aujourd’hui. Une cen- taine serait l’idéal car cela per- mettrait de répondre de façon intelligente à la demande. Si un enfant souhaite être en vacances à la campagne, ou là où il y a une piscine, ou des animaux, on peut alors proposer à ses parents un panel” poursuit Jean-Michel Toinard. Les arguments varient : peur de la responsabilité, manque de temps… “Pour les agriculteurs,

on nous dit qu’il y a le problè- me de la sécurité, ce que l’on peut comprendre même s’il y a 20 ou 30 ans, ce problème se posait déjà et visiblement, cela ne les arrê- tait pas” dit-il. L’association a d’ailleurs ren- contré les Jeunes Agriculteurs du Doubs pour comprendre les raisons qui poussent à se reti- rer du système. “On sait que des générations ont découvert les vaches ou les foins dans le Haut- Doubs… On aimerait que cela se poursuive” commente l’as- sociation. Bref, c’est l’inquiétude, d’où l’ap- pel lancé avant l’été. Ces séjours durant les vacances scolaires (ou week-end) répondent à un triple objectif : “Inviter un enfant

Grenouilles Opération coup de poing et nouvelle loi

La saison des “grenouilles” touche à sa fin mais l’O.N.C.F.S. reste sur le qui-vive. Une opération d’envergure à la recherche des braconniers a été menée alors qu’une nouvelle législation arrive en 2017.

kilomètres, ce sont leurs yeux que font travailler les services de la police de la chasse et de la faune sauvage qui, nuit et jour, traquent les contrevenants. “C’est une opération particu- lière d’envergure régionale. Les contrôles concernaient bien sûr le Haut-Doubs également…” témoigne Emmanuel Renaud, chef du service départemental O.N.C.F.S. basé à Vercel. Les nasses posées sans autorisa- tion sont scrutées de près. Emmanuel Renaud bénéficie du soutien d’une unité mobile pour surveiller les plans d’eau. 15 agents sont sur le terrain. La grenouille rousse est au cœur de toutes les attentions mais aussi les tritons et autres salamandres. Des nasses avec des petites mailles sont utili- sées pour capturer les sala- mandres en vue de les détrui- re. C’est illégal. Les services de police du Doubs ont appréhendé un individu qui avait capturé 3 000 crapauds, lesquels avaient été placés dans un bidon vrai-

semblablement pour être détruits. Une vingtaine d’amendes ont été dressées depuis le lancement de la sai- son. n “ On veut savoir qui pêche la gre- nouille rousse, où et combien” synthétise Antoine Dervaux, du service biodiversité eau patri- moine à la D.R.E.AL. À partir de 2017, toute personne sou- haitant capturer des grenouilles (quel que soit le nombre) pour les consommer à titre person- nel ou pour en faire le commerce devra demander une autorisa- tion à la D.R.E.A.L. de Franche- Comté, 17, rue Alain Savary à Besançon. Les demandes devront être déposées avant fin septembre. Toute personne devra demander une autorisation

C apturer une grenouille rousse de Franche-Com- té pour la commerciali- ser avant le 14 mai est for- mellement interdit. À moins d’avoir une autorisation de pêche comme 122 personnes sur 250 plans d’eau dans le Doubs, ou posséder sa propre mare (à condition de ne pas les vendre). Si la saison touche à sa fin, la commercialisation des gre- nouilles fait tourner les têtes… et remplit les poches de certains. Vendue entre 50 et 65 centimes pièce (déculottée), la paire de cuisses de grenouilles rapporte gros voire très gros. Si la filiè- re s’organise dans le Doubs avec un syndicat interprofession- nel des ranaculteurs et les res- taurateurs, un véritable mar- ché parallèle s’est mis en place. C’est ce dernier qui est traqué

par les autorités. En Franche- Comté, un quota d’1 million de grenouilles est autorisé mais la demande est toujours plus for- te “alors que la population de batraciens s’appauvrit. C’est lié sans doute à une surexploita- tion” témoignent les services de l’État. “Imaginez que vous cap- turiez entre 5 000 et 10 000 indi- vidus, le calcul est vite fait… Vous pouvez rapidement empo- cher 2 500 euros” commente Patrick Rebillard, délégué inter- régional de l’Office national de la chasse et de la faune sau- vage Bourgogne-Franche-Com- té (O.N.C.F.S.). Réunie fin mars à Vercel, la police de l’environnement a annoncé des contrôles renfor- cés avec “l’opération amphi- bien”. Autant que leurs cuisses qui vont parcourir de nombreux

Jean-Michel Toinard, bénévole à l’A.F.B., est inquiet face à la baisse du nombre de familles d’accueil notamment pour le Haut-Doubs. Il lance un appel.

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