Journal C'est à dire 220 - Avril 2016

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Les Plains-et-Grands-Essarts Trop de radon à l’école des Plains Zone particulièrement exposée au radon, le département du Doubs est de fait sous surveillance. Les mesures effectuées à l’école du village des Plains-et-Grands- Essarts ont inquiété, étant dix fois supérieures à la norme admise. Il faudra encore du temps avant que les enfants retrouvent leur école.

G az radioactif, inodore et incolore d’origine natu- relle, le radon est tolé- rable selon l’Agence régionale de santé (A.R.S.) jusqu’à 400 becquerels/m 3 . Le Doubs, le Ter- ritoire-de-Belfort et la Haute- Saône notamment sont clas- sés comme départements prio- ritaires pour des contrôles de pollution. Pas étonnant donc de retrouver ce gaz ici. Mais si d’autres écoles du sec-

teur ont été testées avec un résultat autour de 50, ce n’est pas le cas aux Plains-et-Grands- Essarts, sur le territoire de la communauté de communes de Saint-Hippolyte (C.C.S.H.), où le niveau a inquiété Pascal Scoz- zari, parent d’élève : “On a appris le 17 mars suite à un conseil d’école extraordinaire que des mesures avaient été faites ici à l’école et révélaient un taux de 4 000 becquerels par mètre cube.”

Aussitôt, ce papa décide de reti- rer son enfant en attendant que des décisions soient prises et essaie de mobiliser les autres parents : “J’ai été très peu suivi mais pour ma part j’ai agi par précaution et j’ai décidé d’aler- ter et d’interroger sur la lenteur de réaction des autorités.” Ce que réfute Jean-Jacques Venditti, président de la C.C.S.H. qui, ayant la compétence école sur son territoire s’est retrouvée en

première ligne. “Dès que nous avons été saisis par l’Agence régionale de santé, nous avons demandé à cette institution ce que nous devions faire et nous avons suivi scrupuleusement toutes ses recommandations. À savoir mettre en place un plan d’action sous 15 jours, ce que nous avons fait” explique l’élu. La solution aurait pu être un déménagement des enfants dans la salle des fêtes, ce que n’a pas souhaité l’A.R.S., aucune mesu- re de présence du radon n’étant disponible pour ce lieu qui aurait pu avoir le même problème que

l’école. Le bâtiment du péri- scolaire sera finalement choisi pour accueillir les élèves, celui- ci étant neuf et probablement épargné, même si là aussi, par

Quant à l’école et à son trop fort taux de radon, une solution exis- te. “Il faut couler une dalle sur toute la surface au sol avec un film anti-radon pour empêcher

précaution, l’A.R.S. va le confirmer par des mesures en cours. Une solution provisoire puisque la C.C.S.H. a fait venir des Algécos, bâtiments provisoires

ce gaz de remonter” explique le président de la communauté de com- munes de Saint-Hippo- lyte en charge de la ges- tion des bâtiments sco- laires. “Dès que ce sera

Des travaux et des

nouvelles mesures.

où étudieront les enfants dès leur retour de vacances fin avril. Ils libéreront ainsi les locaux du périscolaire qui retrouveront leur destination initiale.

fait, de nouvelles mesures seront effectuées et si elles sont conformes, les enfants pourront regagner leur école.” n D.A.

Dessoubre Vers la fin des barrages Le Dessoubre fait décidément beaucoup parler de lui. Et pas seulement pour la pol- lution dont il est, toujours, la victime. Le projet d’arasement des barrages ne fait pas non plus que des heureux. Explication avec Serge Cagnon, président du syndicat mixte du Dessoubre et de son bassin-versant.

L’école est fermée tant que la nouvelle dalle n’aura pas permis de revenir à des mesures conformes aux limites fixées par l’A.R.S.

L’ impact que peuvent avoir les seuils artifi- ciels sur la qualité éco- logique du Dessoubre est une question qui fait débat. Le document réalisé par le bureau d’études Téléos, spécia- liste de l’écologie aquatique et de la restauration des cours d’eau a récemment été présen- té aux élus et aux pêcheurs qui avant cela ont pu découvrir un film de Yannick Coutry intitu- lé “À la rencontre du Dessoubre”. Pour les scientifiques, la conti- nuité écologique est un impé- ratif. “Pas une priorité” réagis- sent les pêcheurs pour qui l’ur- gence est de retrouver une eau moins polluée. “On va démon-

polyte à la Voyèze, sont concer- nés. “Celui du Vieux Moulin à Saint-Hippolyte est en exploi- tation donc ne sera pas concer- né. Celui de la Voyèze sera peut- être exploité, donc le dossier est en attente. Enfin, des négocia- tions sont en cours pour Neuf Gouffre et l’accord a déjà été obtenu auprès des propriétaires de celui du Pont de Fleurey” détaille l’élu. Ce dernier ouvrage est donc une priorité “mais on ne va pas mettre brutalement un coup de bulldozer” poursuit-il. Une étu- de sera en effet menée sur les conséquences en amont et en aval tant pour les berges que pour l’écosystème. “La libre cir- culation des poissons est une chose mais il s’agit aussi de favo- riser le déplacement naturel des alluvions et d’éviter que des eaux stagnantes favorisent le réchauf- fement et la prolifération des algues.” Le président du syndicat mix- te tient également à préciser que ces travaux ne sont qu’une partie des actions menées pour la sauvegarde de la rivière : “Nous agissons également pour réduire les micropolluants et retrouver une eau de meilleure qualité, y compris en renforçant les contrôles des réseaux d’as- sainissement dans les com- munes.” Tous espèrent donc voir très vite le Dessoubre couler des jours meilleurs… avec une eau qui le sera elle aussi. n

ter des barrages pour laisser les poissons circuler mais avec une qualité d’eau comme celle-là, il n’y en aura bientôt plus de poissons !” Président du syn- dicat mixte, Serge Cagnon assu- me les conclusions de l’étude. “Il est nécessaire d’assurer la continuité écologique de la riviè- re en aménageant ces seuils de façon à ce que le poisson puis- se remonter le courant.” Trois solutions s’offrent aux élus, à savoir supprimer l’obstacle, raboter partiellement les ouvrages ou créer des escaliers à poissons. Le bureau d’études préconise de faire retrouver au Dessoubre son lit antérieur. Quatre barrages, de Saint-Hip-

Très prisée des baigneurs en été, la retenue d’eau du Pont de Fleurey sera sans doute la première à être supprimée.

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