Journal C'est à dire 220 - Avril 2016

É C O N O M I E

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LES NOUVEAUX PROMOTEURS DU HAUT-DOUBS

Les Fins Kevin Mougin est le plus jeune promoteur de France À 22 ans, le jeune entrepreneur a déjà mené à bien plusieurs projets immobiliers sur le Val de Morteau et dans les Alpes. L’ambition n’attend pas le nombre des années. La bulle immobilière locale a favorisé l’éclosion de nombreux promoteurs. À l’ombre des têtes d’affiche s’active toute une cohorte de petits fai- seurs qui tirent largement leur épingle du jeu et contribuent aussi à la dynamique immobilière du Haut-Doubs. Deux exemples locaux.

L a fibre du commerce était certainement nichée dans les gènes de ce fils et petit- fils de commerçants dans le sec- teur de l’automobile. Mais lui, c’est une autre passion qui le guide depuis plusieurs années déjà : l’immobilier.

une petite avance que j’ai rem- boursée au centime près. En revendant ces deux premiers appartements, j’ai remboursé mon père et avec la petite mar- ge qui restait, j’ai racheté un éta- ge rue de la Gare.” C’est ainsi que Kevin Mougin a démarré

me. Les prix au mètre carré oscil- lent entre 3 000 et 3 400 euros. En général, les promoteurs essaient de construire le plus d’étages sur le plus petit terrain possible. Moi, c’est le contraire, je préfère étendre les construc- tions et proposer des prestations différentes.” Kevin Mougin semble avoir trouvé son créneau. Récemment, il vient de lancer son deuxième programme col- lectif, au centre-ville de Morteau cette fois-ci, le projet baptisé “Quartier-Maître”. “Toujours des petits collectifs à taille humai- ne, 12 logements également” dont la commercialisation a démar- ré récemment. Parallèlement à ses prospections sur Morteau, Kevin Mougin a déjà jeté son dévolu sur d’autres secteurs. En mai, il démarre une opération immobilière à Megè- ve en Haute-Savoie. “C’est une station que je connais et à for- ce d’aller y skier, on fait des ren- contres. Des personnes du cru, pas des jet-setters…” sourit le jeune homme. De fil en aiguille, ses contacts l’amènent vers un terrain en indivision qu’il a l’op- portunité d’acquérir. Dessus, il fait construire deux magnifiques maisons bois Garnache pour les-

Le virus du commerce, il l’a contracté à l’âge de 16 ans. “À l’époque, avec un ami qui était bûche- ron, on s’est mis à ache- ter un peu de bois de chauffage pour le revendre. C’est ainsi que

sa jeune carrière dans l’immobilier. Entre- temps, à 18 ans, il crée sa première société, baptisée M.K. Invest- ments. “J’ai aussi ache- té et revendu un ou deux terrains sur Morteau ou

“Une avance que j’ai remboursée au centime près.”

j’ai pu acheter mon premier appartement, à l’âge de 17 ans. La providence a voulu que je ren- contre une personne qui avait un étage à vendre dans la rue Neuve à Morteau. Nous l’avons rénové, puis revendu. C‘est com- me ça que ça a démarré” racon- te le jeune promoteur. Les mau- vaises langues n’ont pas man- qué de jaser sur ce début de car- rière précoce. “Bien sûr les gens prétendaient que j’étais né avec une cuillère en argent dans la bouche. Ce n’est pas exact : mes parents m’ont inculqué les vraies valeurs de la vie. Ils étaient là pour me donner le petit coup de pouce nécessaire au démarrage,

Les Fins, tout en me constituant mon petit réseau et en poursui- vant mes études en I.U.T. tech- niques de commercialisation, puis une école de commerce en alternance.” Deux ans plus tard, alors qu’il n’a que 20 ans, il lance son pre- mier “grand” projet immobilier : la résidence Mortima dans le secteur de la Tanche aux Fins. Un programme de douze loge- ments, sur un seul étage, qui sont en cours de construction et dont la livraison est prévue en septembre prochain. “C’est une opération contemporaine avec des prestations supérieures, sans tomber dans le très haut de gam-

Kevin Mougin devant le programme immobilier Mortima dans le quartier de la Tanche aux Fins. Livraison à l’automne.

quels il vient de trouver deux acheteurs. Dans les Alpes, le jeu- ne promoteur a également fait quelques opérations immobi- lières sur la station de Châtel. Outre le titre confirmé par les banques de “plus jeune promo- teur de France”, jusqu’où ambi-

tionne d’aller Kevin Mougin ? “Je n’ai pas la prétention de fai- re de grandes choses confesse-t- il. Je suis bien dans ce que je fais, j’aime mon job, ça fonctionne bien avec les artisans, ça suffit à mon bonheur.” La grosse tête, très peu pour lui. Il n’oublie pas

ces trois lettres que lui a incul- quées un des amis qui l’a conseillé dans sa jeune carriè- re : B.S.P., comme “bon sens pay- san”. Il en fait son unique règle de conduite. Pour l’instant, ça semble lui réussir. n J.-F.H.

Immoxalis De la graine de promoteur À 32 ans, Bastien Marceau a déjà plusieurs belles réalisations à son actif et ne sou- haite qu’une chose : continuer dans ce métier qui lui plaît énormément.

L es chemins de l’immo- bilier sont parfois tor- tueux. Après des études techniques, BastienMar- ceau change complètement d’orientation et s’inscrit à l’I.M.E.A. pour suivre une for- mation technico-commerciale et internationale. Il effectue plu- sieurs stages en France et à

mier programme comprenant la construction de deux maisons à ossature bois qu’il louera dans un premier temps avant de les vendre. Il quitte ensuite l’agen- ce qui l’avait recruté et travaille dans différents magasins de sport, tout en continuant son petit busi- ness d’achat, rénovation, reven- te. “Comme l’immobilier a pris

bientôt sa signature sur l’ÉcoXa- lis 29. Toujours situé sur les hau- teurs de Villers-le-Lac, ce pro- gramme en cours de réalisation comprend 6 logements de T2 au T4. Prix de vente : à partir de 3 000 euros le m 2 . “Faire du neuf demande beaucoup de travail, du respect des normes aux pro- cédures administratives.” La for- ce d’un bon promoteur réside aus- si dans sa capacité à s’entourer des bonnes entreprises, des bons artisans. “Avec le temps, on sait faire le tri” , explique celui qui vient de viabiliser un petit lotis- sement de trois parcelles àVuille- cin. En rénovation, il se limite aux études, aux chiffrages et mises en relation avec des arti- sans ou des maîtres d’œuvre. “Je développe des partenariats avec des cuisinistes” , conclut celui qui vient d’acquérir un local à Pon- tarlier qu’il partage avec deux autres professionnels de l’im- mobilier et de l’habitat. n F.C.

l’étranger. “En 2006, j’ai fait un stage chez Ebay à Dublin. Je vivais dans un petit studio qui me coû- tait une fortune. C’est là que je me suis dit qu’il y avait sûrement des

de plus en plus d’im- portance, j’ai démis- sionné en 2012 pour créer deux sociétés : Immoxalis pour la construction en neuf et B.M. Évolution pour la

Des bâtiments bio- climatiques.

choses à faire dans ce domaine. J’ai repris contact avec l’I.M.E.A. qui m’a mis en relation avec une agence immobilière à Morteau.” Finalement embauché en C.D.I, Bastien Marceau découvre les facettes de l’immobilier et se sent plus attiré par la construction que les transactions. Les affaires marchent bien. Il épargne et investit en 2007 dans son pre-

rénovation.” L’apprenti a vite pris du galon et son indépendance. Il peaufi- ne également son style en pri- vilégiant des bâtiments bio-cli- matiques aux formes assez cubiques et épurées. En 2013, il se lance sur un projet dans le neuf à Villers-le-Lac. Bapti- sé ÉcoXalis 14, ce bâtiment com- prend 4 logements. Il apposera

Bastien Marceau a réalisé un de ses premiers projets à Villers-le-Lac.

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